CHAPITRE 5 | Amalia

1.8K 45 133
                                    

TW: Automutilation

✧✧✧

Cela fait actuellement deux semaines que j'ai fait ma crise dans la salle de math.

Et que tu t'es fait violer idiote...

Deux semaines et me voila a attendre l'arrivée de Valentin contre un arbre, il ne m'a pas lâché depuis ma crise, je passe le plus clair de mon temps avec lui et je dois avouer qu'il est plutôt drôle.

J'arrive à articuler quelques mots de temps en temps, je participe aux conversations et je remercie intérieurement Valentin de ne pas avoir parlé de cette histoire.

Je relève la tête de mon carnet en entendant un groupe d'ados hurler, les filles sautillent sur place en hurlant des phares incompréhensibles pour moi, je soupire en replongeant dans mon dessin.

Moins de deux minutes après l'odeur de menthe et jasmin de Valentin se fait sentir, je relève la tête en le voyant arriver, sourire aux lèvres, il salue les quelques lycéens sur le parking avant de venir vers moi, son premier réflexe et de m'embrasser la joue, je souris à ce geste devenu instinctif chez lui avant de le saluer d'un petit signe de main.

– Ça va petit ange ? me demande-t-il en s'installant face à moi.

J'en profite pour analyser sa tenue, il porte un jean simple bleu avec un t-shirt noir, il ne fais pas froid alors il tiens sa veste dans ses mains, ses cheveux sont en pagailles comme d'habitude tandis que ses yeux sont plus clairs à cause du soleil.

Je souris avant de me mettre à écrire dans mon carnet sous le regard de Valentin, il essaye de regarder par-dessus mon épaule mais je l'empêche en collant mon carnet à ma poitrine.

– C'est injuste moi aussi je veux voir ce qu'il y a dedans, se plaint-il.

Il croise ses bras sur son torse comme un enfant tandis que je range mon carnet en souriant pour me moquer de lui.

– Tu boudes... comme un... un bébé Valentin, chuchoté-je.

Je vois ses lèvres se retrousser, il pose sa main devant sa bouche pour ne pas que je le vois, je rigole doucement en le voyant exploser de rire, je remarque que certaines personnes nous regardent, je n'aime pas ça alors je baisse la tête et joue avec mes doigts, je suis angoissée à l'idée qu'on se moque de moi alors j'enlève la peau autour de mon ongle avant de le mordiller, je ne fais pas attention au goût métallique qui se répand dans ma bouche malgré le fait que mon doigt commence à me piquer.

J'y vais peut-être un peu fort...

Je vois Valentin bouger, il s'approche de moi et laisse son dos se poser contre l'arbre, il pose doucement sa main sur la mienne et enlève mon doigt de ma bouche.

– Arrête ça Amalia, me dit-il.

Il regarde mon doigt et remarque que je saigne, il prend une grande inspiration avant de fouiller dans mon sac, il tient toujours ma main quand il sort un paquet de mouchoirs, il commence à tapoter mon doigt, j'ai un mouvement de recul.

Ça pique quand même...

Il me lance un regard, reprend délicatement ma main et commence à caresser le dos avec son pouce.

Comme à chaque fois que je vais mal...

– Arrête de paniquer s'il te plaît, il plie le mouchoir et le met dans sa poche, tu te fais du mal et j'aime pas ça, personne ne viendra te toucher ou te parler, tu ne crains rien, il regarde mon doigt puis il pose ses lèvres dessus avant de lâcher ma main.

Every Day It's The Same [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant