Je te promets que j'essaie

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   TW : ? c'est BSD donc c'est pas pour les enfants. 

   spoilers : saison 1

   musique : Il neige - Voyou

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   résumé : Dazai a des sentiments, et il ne sait pas trop comment les interpréter ni les gérer. 
Ou : Je regarde BSD avec mon père depuis le début, et je trouve Dazai hyper positif et encourageant avec Atsushi, c'est adorable. 

   note : Pas trop de soukoku dans cet OS, c'est plus une étude de perso sur Dazai ; mais restez à l'affût et vous trouverez quelque chose ! 

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bonne lecture !



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Il y avait quelque chose dans le regard bichrome de ce garçon égaré.... Ce n'était pas le regard d'une bête affamée, c'était celui d'un chaton abandonné après avoir été maltraîté pendant des années. La situation d'Atsushi n'avait rien à voir avec celle de Dazai quand il avait son âge mais... Quelque part, il s'est vu dans ce garçon perdu, et ça avait fait naître quelque chose en lui d'étranger et de bienveillant. Comme si la douceur qu'il dégageait avait été contagieuse. Naturellement, Dazai y ayant été exposé bien plus longtemps que Kunikida ou quiconque d'autre, fut le plus atteint.

C'était la seule explication viable. Il n'y avait aucune chance que ce soudain élan d'altruisme vînt de Dazai lui-même, quoi qu'ait voulu en penser leur Président Fukuzawa. Quelque part c'était bien qu'il pensât que Dazai allait mieux, ça rassurait tout le monde, mais... D'autre part, c'était une énorme imposture que Dazai avait laissée marcher malgré lui. Il n'allait pas particulièrement mieux, il n'était pas bienveillant et encore moins altruiste, il avait juste été contaminé par le jeune Atsushi, et tout le monde avait été berné. Le pire dans cette histoire c'est que Dazai n'avait aucune envie de se soigner.

« Je souhaite me porter garant pour lui. »

Ce n'était pas simplement que Dazai n'aimait pas prendre de risques. Dazai n'avait jamais pris de risques - non calculés et nécessaires - dans sa vie. Il valait toujours mieux fuir que d'affronter quoi que ce fût de face, quitte à revenir plus tard avec un plan bien formulé. Mais bon sang, Dazai connaissait le garçon-tigre depuis moins de vingt-quatre heures qu'il avait déjà pris plus de risques pour lui que pour lui-même en vingt-deux ans. Et maintenant, Atsushi était officiellement sous l'aile cassée et infiable de Dazai.

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Parfois, quand Dazai observait son protégé mettre tout son cœur à l'ouvrage, si petit soit-il, il repensait à tous les autres ados dont il avait été responsable, et avec qui il avait échoué. C'était en voulant à tous prix ne pas ressembler à son propre mentor - un homme qu'il méprise au plus haut point - que Dazai avait commis ses pires erreurs. Est-ce qu'en cherchant à éviter de refaire les mêmes erreurs, il en fera des pires encore ? Peut-être faudrait-il juste qu'il fît de son mieux, sans se préoccuper du passé. C'était difficile, quand le passé le narguait de l'autre côté de la ville, une fois le soleil couché.

Dazai était bien trop jeune quand on lui confia Akutagawa. Comment aurait-il pu s'occuper d'un adolescent en crise quand il avait déjà du mal à s'occuper de lui-même - un autre ado en crise, guère plus âgé - ? Qu'espérait obtenir ce vieux pervers filou de Mori en lui laissant une telle responsabilité ?

Sans surprises, Dazai avait été odieux avec Akutagawa. Il se détestait aujourd'hui de l'avoir autant méprisé alors que, de toute évidence, le gamin ne méritait pas un tel traitement. C'était juste un gosse désorienté qui se noyait dans la violence, comme Dazai lui-même avait pu le faire autrefois. Alors quoi ? Sous prétexte que Dazai avait un nouveau modèle pour lui-même, sous prétexte qu'il y avait des gens qui existaient et qui étaient bons, ceux qui n'y parvenaient pas naturellement méritaient-ils d'être traîtés comme des moins que rien ? Odasaku n'aurait sûrement pas approuvé ce genre de comportement, et le savoir fait courber le dos et rentrer la tête dans les épaules à Dazai.

« Pardonne-moi Odasaku, mais je te promets que j'essaie. »

Concernant Chuuya ça avait été différent. Ils avaient le même âge, et Chuuya seul était bien assez responsable. Il avait un sens moral et une force - caractérielle comme physique - qui lui permettait de tenir tête face aux conneries de Dazai, et de rester debout loin de lui. Et puis, Dazai aimait bien Chuuya, il pouvait se lâcher quand ils étaient ensemble, ils se faisaient confiance. Mais enfin, comme on l'a déjà établi : Dazai n'avait jamais pris le moindre risque. Il était donc hors-de-question de se montrer vulnérable face à quiconque - même Chuuya ; et encore moins qu'il avoue éprouver de la sympathie pour lui ou quoi que ce fût qu'il éprouvât pour son partenaire de l'époque, et qui faisait monter son rythme cardiaque malgré lui.

Pour sa défense, Chuuya ne prenait pas beaucoup de risques vis-à-vis de Dazai non plus. Ou plutôt, vis-à-vis de leur relation. C'est pourquoi, à chaque fois que le rouquin lui criait à quel point il le détestait, et comme il était insupportable ; bien que Dazai pût déceler le mensonge à des kilomètres à la ronde, il répondait toujours :

« Et c'est tout à fait réciproque, je ne peux pas te voir en peinture. Peut-être parce que ton visage n'est juste pas assez... Haut. »

Avec une telle provocation, Dazai était certain de ne prendre aucun risque, en plus de bien s'amuser. Chuuya partait toujours au quart de tour. Puis il est parti et c'est là qu'ils en sont restés.

C'était égoïste de partir, et c'était encore plus égoïste d'être resté à Yokohama, sous le même nom et le même visage, en ayant juste changé de camp, mais Dazai n'avait pas eu la force de faire mieux pour honorer le souhait de son défunt ami.

« Je te promets que j'essaie. »

L'idéal aurait été qu'il disparaîsse complètement, et tous ceux que Dazai a fui et abandonné auraient fini par l'oublier et passer à autre chose. Dazai ne voulait pas être oublié, il était comme ça : égoïste ; et c'était dur de lutter.

...

Dazai était persuadé qu'Atsushi l'avait contaminé, et il en avait la preuve : Quand il se passait trop longtemps sans qu'il ne voie le garçon - pour une raison ou une autre - Dazai redevenait froid et calculateur, cruel et sans émotions. Une partie de lui-même qui s'efforçait de disparaître dès que le garçon était dans les parages. Le Démon Prodige devenait doux comme un agneau face à l'air inquiet Tigre Blanc, quelle cocasse ironie.

« Je souhaite me porter garant pour lui. »

Ce n'était plus juste une histoire de potentiel, ce n'était plus juste une histoire d'exploiter des talents, malgré tout ce que pourrait se répéter Dazai. C'était juste plus facile de devenir une bonne personne, ou d'essayer d'en être une, auprès d'Atsushi. Et tant que Dazai voudrait continuer d'essayer, peut-être qu'il pourra dormir quelques heures de plus.

« Je te promets que j'essaie. »

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   NdA : Encore un peu de fluff (?) avant les OS que je prépare et qui sont moins tendres. Que voulez-vous ? Mes mains sont faites pour la douceur. Je suis une personne sensible ! 

SVP, dites quelque chose de gentil à Dazai qu'il ignore dans les commentaires. Je commence : You're Gay (affectionate). Euh. Je veux dire.... Tu n'es pas égoïste, Dazai ! Tu as mérité toute l'affection que tu peux recevoir ! 

Allez, ensemble on va lui remonter cette estime de soi merdique ! C'est un personnage hyper intéressant mais aussi très mystérieux. J'ai l'impression de jamais l'écrire deux fois pareil haha ; en tous cas quelque chose qui ne change pas c'est que lorsque la narration est du PdV Dazai,  elle est jamais 100% fiable. D'ailleurs, j'ai découvert le mot infiable en faisant mes recherches et je trouve qu'il colle super bien à Dazai. 

Noir/Noir | recueil SoukokuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant