Le sang sur nos mains (2)

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½UA | 3.1K mots | +10

TW : mentions de sang et criminalité implicite. Et comme d'hab, Chuuya dit et pense beaucoup de gros mots.

spoilers : S1

musique : Oh My Dear Lord - The Unlikely Candidates

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résumé : Dazai n'a jamais cru aux âmes sœurs, alors il ne va pas commencer maintenant !

note : Cette nouvelle est divisée en trois parties. Voici la deuxième, "Les âmes soeurs n'existent pas" ; j'espère qu'elle vous plaira aussi !
Un autre ship est sous-entendu dans cette partie, je vous laisse le mystère.
La conversation entre Ranpo et Dazai va assez vite, dans le sens où ils ont tendance à sauter les questions et passer directement aux réponses lol (voire à sauter aussi les réponses). C'est ça quand on est des génies de la déduction...

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bonne lecture !

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Les âmes sœurs n'existent pas

« Je ne l'avais pas remarqué parce qu'elles sont discrètes, mais vos veines aussi sont rouges monsieur Dazai ! »

Dazai n'est pas sûr de la raison pour laquelle il se crispe quand l'attention est soudain tournée vers lui. Ce matin tout le monde avait été en admiration devant les mains de Ranpo qui étaient couvertes de jolies veinules chatoyantes. Dazai n'y avait jeté qu'un œil distrait, mais sans surprises, ça parlait de mystères, de challenges, et c'était encadré de flatteries. Quelqu'un avait vraiment su toucher les cordes sensibles de Ranpo, et le jeune homme semblait plus que ravi d'en faire profiter toute l'Agence. Enfin, jusqu'à ce que les mains de Dazai - une des rares parties de son corps qui ne sont pas couvertes de bandages - passent sous le regard curieux de son petit protégé.

« C'est une vieille histoire, » répond-il en balayant le sujet de la main. « Ne t'en fais pas trop pour ça, Atsushi.

- Ne fais pas attention à Dazai et ses marques tristes ! » insiste Ranpo, assis en tailleur sur son bureau. « Viens plutôt me demander plus d'indices sur mon âmes sœur ! »

Une fois de plus, son collègue lui sauve la mise. Est-ce que c'est juste parce qu'il n'aime pas que l'attention ne soit plus sur lui, ou est-ce que c'est parce qu'il sait simplement déjà tout, Dazai a encore du mal à le dire. Il y a sûrement un peu des deux.

Dazai n'a jamais eu particulièrement honte des veines sur ses mains. Elles sont assez discrètes, ne forment que quelques petits symboles, le strict minimum pour que son sang circule. En dehors de ça, le dos de ses mains est blanc et vide. Peut-être que ces veines se sentent seules dans le désert du dos de ses mains, peut-être qu'elles aussi elles veulent se tuer. Ce n'est pas le message qu'elles écrivent en tous cas. Dazai s'était penché quelques heures sur l'écriture du cœur quand ses propres veines avaient rougi, et depuis il savait déchiffrer la majorité des symboles récurrents. En rouge vermillon sur ses mains blanchâtres : Vis, longtemps. Comme un ordre, comme une malédiction, comme l'ultime souhait d'un ami sur son lit de mort.

Un tel message n'a rien d'exceptionnel, après tout la Phrase est ancrée dans la peau et gravée dans l'esprit, elle renvoie toujours un message fort pour l'entendeur, même s'il ne la comprend pas forcément du premier coup. Ce qui est exceptionnel, c'est qu'il n'y ait rien d'autre sur les mains de Dazai. C'est une Phrase si simple, mais à ce jour Dazai ne l'a entendue qu'une seule fois - le jour où ses veines ont rougi, et son monde basculé.

Noir/Noir | recueil SoukokuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant