Chapitre 6

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Elle s'assoie sur une chaise et se passe la main sur le front.

-Les pompiers ne devraient pas tarder à arriver, tu devrais aller en cours...

-Comment ça les pompiers ?!

Mon sang à peu près calme jusque-là, se met à pulser dans mes veines jusqu'à ma tête.

-Oui... Je suis à peu près sûre qu'une de ses côtes est cassée et qu'elle lui appuie sur le poumon.

Je ferme les yeux, implorant une divinité imaginaire pour tenter de rassembler le calme en moi et désamorcer la vague de panique qui menace sérieusement de me submerger.

-Qui appuie sur son poumon... ça veut dire qu'il est en danger hein ?

-Et bien c'est fort probable oui.

-S'il te plait ne me ment pas, je veux savoir, j'en ai besoin.

-Oui, il est en danger.

Je renverse ma tête en arrière pour empêcher les larmes de couler sur mes joues, il va falloir que je sois forte, et cette fois, pas question de fuir. Si quelqu'un meure à nouveau par ma faute, je ne me le pardonnerais jamais. Je regarde l'infirmière

-J'aurai dû rester avec lui... ça ne serait pas arrivé.

-Océane, ne prend pas le malheur des autres sur ton dos, tu en a traversé assez pour t'autoriser à souffler un peu. Ce n'est absolument pas de ta faute si des élèves sont violents dans cet établissement, et que personne ne fait rien pour les sanctionner.

-Je crois savoir qui c'est... Et les motivations de ceux qui ont fait ça. C'est à cause de moi...

-Tu penses que c'est qui ?

Ses petits yeux se froncent, accentuant ses rides qui commencent à naître sur son visage.

-Léo et sa bande, y en a pas un pour rattraper l'autre, ils sont tous des connards sans exception.

-Océane s'il te plait.

-Oui, pardon, mais c'est réellement ce que mon cœur pense d'eux. Bref, une fois Léo m'avait emmerdé pendant un cours, et il m'avait retrouvé à la sortie. On en est venu aux mains et je l'ai laminé le pauvre. Même ses potes n'ont pas voulu lui venir en aide, c'est beau l'amitié dans ce genre de bande... Il s'en est tiré avec la lèvre éclaté et un œil bien violet, je lui ai pas plus fais mal, il était déjà en train de me supplier de le laisser partir. Ensuite il m'a craché une menace, comme quoi il se vengerait... et...

Je coule un regard en direction de Dylan

-Tu penses que c'est ça la vengeance ?

-Oui, j'en suis pratiquement sûre.

Les pompiers arrivent, coupant notre discussion. Je regarde l'infirmière, pleine d'espoir.

-Je peux l'accompagner ?

-Oui vas-y, file

-Oh, merci...

Le temps qu'ils rentrent Dylan à l'arrière, je reste assise à l'avant du camion. Juste avant qu'il ne démarre, l'infirmière vient me voir

-Sois forte Océane, je sais que tu en es capable. Rien n'est de ta faute, souviens t'en, ne laisse jamais les autres te faire douter de toi, d'accord ?

-C'est promis, merci pour tout...

Elle serre fort ma main dans la sienne avant de me faire son petit clin d'œil et son grand sourire plein de courage et de confiance. Cette femme restera dans mon cœur comme une deuxième maman pour toujours.

Souvenirs douloureux [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant