Chapitre 2

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-T'es bien Félix ?

-Qui es tu ?

La surprise devait sûrement se lire dans ses traits puisqu'un silence flotta avant que l'autre ne lui lance :

-Tu ne me connais pas ?

Comme l'autre était resté stoïque, le blond continua :

-Je suis Hwang Hyunjin.

Oh, diantre. Il est venu à moi. Génial.

-Comment tu m'as trouvé ?

-Un mec bavard m'as dit que tu serais sûrement là...

-Un mec avec des cheveux bleus, une carrure d'athlète et des daddy vibes ?

-Ouais, c'est lui !

-Ok.

-Par contre t'as vraiment pas l'air de me connaître...Mon physique te dit rien ?

Un sourire mauvais déforma les traits de l'australien.

-Non pas vraiment.

-Vraiment ? C'est étonnant. J'ai un physique incro-

-Pas quand on est aveugle.

-O-Oh...Désolé.

-Assis toi.

Félix renifla après avoir donner l'ordre. Il se leva et alla chercher ses outils. Le garçon devait être resté à son emplacement initial puisque l'australien sentait toujours sa présence devant la porte.

-Tu parles pas beaucoup.

-Et toi tu parles trop. Assis toi.








Hyunjin sentait que les prochaines semaines allaient être longues. Mais peut-être amusantes. Il devait avouer que ce garçon aux airs de bambins et à la voix de diablotin lui plaisait bien. Mais cette attraction ne devait pas aller dans les deux sens puisque le garçon aux cheveux violets ne lui accordait pas un seul sourire.

En temps normal, aurait lancé un « Hé, tu vois quelque chose avec tes lunettes de soleil ? ». En temps normal oui. Il aurait détendu l'atmosphère. Mais pas là. Pas avec une personne aveugle. Pas avec une personne qui l'intimidait. Avec tous ses percings et ses nombreuses bagues, il ne passait pas inaperçu. Il était beau. Adorable. Enfin seulement en apparence. Mais honnêtement, il était aussi un peu secoué. C'était la première fois que quelqu'un daignait lui donner aussi peu d'interêt.

-Tu...as besoin d'aide ?

-J'ai besoin d'une muse. Pas d'un assistant. Autrement tu ne serais pas là.

-Je...Je vois.

Mal à l'aise, le blond se tripota les pouces. Félix n'était vraiment pas quelqu'un de sociable. Perdu dans ses pensées il ne s'était même paz rendu compte que l'australien s'était rapproché. Son souffle s'échouait sur sa joue. Il était drôlement proche. Mais d'un coup son visage fut remplacé par de longs doigts, qui se déposèrent délicatement sur son visage. Un frisson parcouru sa peau. C'était l'effet « Lee Félix ». Le garçon parcourait son épiderme sans pour autant avoir demander le consentement du propriétaire, qui semblait perdu en cet instant.

-J'ai besoin de toucher...

Ses mains retracèrent l'arrête de son nez.

-...Pour réaliser mon œuvre.

Son pouce rejoint caressa ses yeux avant de descendre survoler ses lèvres.

Un torrent de réaction se faisait la guerre à l'intérieur du blond. Personne. Jamais personne ne l'avait touché comme ça. Même pour une œuvre. Un soupir s'échappa de ses croissants de chair et Félix s'arrêta net.

Mince. Il a entendu ?

Hyunjin redressa sa tête car sans même le vouloir il s'était penché pour recevoir plus. Le sculpteur fit quelques pas en arrière et commença à façonner de l'argile. Il se fit la réflexion que effectivement, Hyunjin avait les traits fin. Et par conséquent il était sûrement beau. Le blond observa le visage de l'australien se contracter, signe qu'il se concentrait. Il était debout, immobile, complètement perdu dans ses pensées. Alors silencieusement, prit d'une folie soudaine, le blond se leva  et se posta face à Félix. Comme celui-ci ne bronchait pas il approcha et leva sa main. Il était à quelque centimètre de son but, quand la voix de Félix, résonna jusqu'à son âme.

-Arrête ça.

-Comment tu ?

-Je suis peut être aveugle mais mes autres sens sont développés. Alors arrête ça.

L'australien le contourna et sortit sans plus de cérémonie.









-Alors ? Ce Hwang Hyunjin???

-Il est comme toi : trop curieux.

-Aish. Pourquoi je me fatigue à meubler la conversation ?

Personne ne sait.

-Dis moi, dis moi juste comment tu le trouve-Oh. Il viens vers nous. IL VIENT VERS NOUS.

Félix l'ignora et enfourna une rondelle de kimbap dans bouche. Il s'arrêta brièvement de mâcher quand Hyunjin s'assit à ses côtés. Il savait que tous le monde les regardait et que le blond aussi. Il souffla et tourna sa tête vers lui. Félix allait ouvrir la bouche quand une voix familière arriva à ses oreilles.

-Lix ? Tu t'es fait un nouveau pote ?

Une pointe d'amertume s'entendait dans sa voix. L'australien grinça des dents. Il devait tout faire pour s'éloigner de ce Hwang Hyunjin...Il n'allait lui apporter que des problèmes.

-Non. Pas vraiment.

Christopher lança un regard gêné au grand blond et retourna à son plat. Hyunjin fronça les sourcils et détailla tour à tour Félix et le nouvel arrivant. Celui-ci lui tendit la main et de présenta :

-Enchanté, je m'appelle Changbin.

-Moi, c'est Hwa-

Une chaise crissa et tous les autres garçons tournèrent leur tête vers la cause de ce bruit. Félix s'était levé en trombe, visiblement agacé. Il chargea Christopher du débarrassage de son plateau et s'en alla, cherchant à tâtons son chemin. Hyunjin le fixait, abasourdi. C'était la première fois que quelqu'un semblait ne pas apprécier sa compagnie. Si il n'était pas aussi imbu de lui même, cette attitude l'aurait sûrement vexé. Changbin quant à lui, bouillonnait de rage. Personne ne le savait encore mais c'était le début des problèmes.

C'était le début du brouillard, de la suffocation.









D'un geste rageur, le petit australien rajouta un amas d'argile sur le tas déjà présent. Il plongea ses mains dans un sceau d'eau et commença à former un visage. Si seulement ses yeux n'étaient pas morts...Il aurait pu capter l'essence même de sa muse. Sa pupille aurait pu détailler chaque parcelle de son visage. Il aurait pu voir la beauté, la recréer, la faire entrer en conflit avec son imagination, comparer la beauté et le laid. Si seulement ses yeux n'étaient pas morts. On dit souvent que les yeux sont les miroirs de l'âme. Alors la sienne devait être pareille : morte. Et dénuée de beauté.

Il secoua la tête. Il ne devait pas se laisser embrouiller par ses pensées. C'était pathétique. Il repris son travail et commença à former un visage. Son visage. Il se rappela de la douceur de la pulpe de ses lèvres bombées, le droiture de son nez aquilin, l'arrondis de ses yeux, la longueur de son cou et plus particulièrement de son soupir. Ce soupir l'avait fait se sentir maître de la situation. Maître de ses mouvements, de sa respiration, il décidait et la muse appliquait. Alors il l'imagina, soupirant sous son touché, se pliant à n'importe laquelle de sa volonté. Un frisson parcouru sa peau. Il regarda son bas et extirpa une cigarette de son paquet, posé sur un tabouret à quelques centimètres de lui. Il plaça le bâtonnet de nicotine dans sa bouche et soupira pour lui même :

















-Putain, j'ai la gaule.












Double update. Hé ouais.



Chap non corrigé

Cigarettes after sexOù les histoires vivent. Découvrez maintenant