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Reste à ta place


Il y a fort longtemps, alors que la population humaine n'avait pas encore posé les pieds sur terre, la Flamme du Dragon existait déjà. C'était une énergie libre, vivante et capable de créer toutes choses. Elle n'avait aucun propriétaire ; elle existait, c'était tout.

Lorsque les premiers Hommes apparurent sur la planète Terre, ils ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Ils ne comprenaient ni comment marcher, ni comment se nourrir. La flamme du Dragon quant à elle, continuait d'exister.

Au fur et à mesure des millénaires, les humains devinrent de plus en plus forts. Ils contrôlaient leurs mouvements ; leurs chasses ; leurs espoirs. L'espèce humaine était devenue beaucoup plus intelligente. Dotée de parole, elle se mit à évoluer, mais pas nécessairement en bien. Et la flamme du Dragon commença à être menacée.

En effet, lorsque les humains apparurent sur Terre, ce ne furent pas les seuls. Les sorciers, fées et autres créatures magiques étaient apparues également. Au début, ils faisaient chacun leur bout de chemin sans se préoccuper des uns et des autres. Seulement, l'avidité humaine commença à se déployer et, sans crier gare, ils commencèrent à chasser les êtres dotés de pouvoirs magiques. Envieux de leurs capacités, qu'ils n'arrivaient pas à atteindre, ils voulaient voler leurs pouvoirs. Et c'est ainsi que d'immenses catastrophes comme Pompéi virent le jour. C'était la Flamme du Dragon, qui, voulant protéger sa population, avait brûlé l'homme le plus avide à cette époque. Emportant avec lui, la ville où il siégeait.

À partir de là, la Flamme du Dragon se mit en retrait. Elle se cacha, n'étant plus qu'une boule énergétique orange, déambulant de pays en pays et à peine visible à l'œil nu. Jusqu'à il y a peu de temps, où trois sorcières, extrêmement puissantes décidèrent se mettre à sa recherche. La Flamme du Dragon était légendaire, mythique, et ces trois sorcières avaient décidé qu'elle leur appartiendrait. Elles mirent le monde à feu et à sang, n'épargnant ni créature magique, ni humain. Détruisant tout sur leur passage.

Elles finirent par piéger la Flamme du Dragon, qui se vit obliger de servir ses maîtresses. Mais comme l'avidité n'était pas qu'un trait humain, celles-ci voulurent plus de pouvoirs. Et c'est ce qui les mena à leur perte. Suite à une immense bataille, face à des fées, notamment, elles furent enfermées dans la Dimension d'Obsidienne : où il n'y avait ni espoir, ni repos. La Flamme du Dragon fut enfermée dans la boîte d'Agador, puissante boîte aux propriétés magiques, exact opposé de la boîte de Pandore.

Personne ne sait pourquoi, ni comment, mais cette boîte fut ouverte de nouveau : par la grand-mère de Bloom. Depuis, la Flamme du Dragon semble se léguer de génération en génération. Mais une énergie si ancienne et si puissante, ne peut pas contenir que des bonnes choses. C'est pour ça que certains pensent qu'elle est maudite.


PRÉSENT

Elle referma derrière elle. Cette trape la menait à un tunnel sombre, dont les pierres qui recouvraient les murs étaient glaciales. L'air humide offrait à Lélia une odeur désagréable, mais quelque peu habituelle.

Elle connaissait chaque recoin de ce passage secret. Elle l'avait emprunté tellement de fois : lorsqu'elle se sentait seule au palais, mais également lorsqu'elle voulait échapper, ne serait-ce que quelques heures, aux complots et stratégies qui vivaient à travers ces murs.

Être la fille du Sénéchal n'avait pas toujours été agréable ; son père partait souvent en voyage. Donc, certes, elle bénéficiait des avantages du royaume. En contre-partie, elle ne voyait presque jamais son père. Il emmenait toujours avec lui au minimum un escadron de spécialistes diplômés d'Alfea. Mais jamais sa fille.

Pourtant, Lélia pensant dur comme fer qu'elle serait utile sur le terrain. Son pouvoir serait plus utile sur un champ de bataille plutôt qu'enfermée ici, où elle ne pouvait pas exercer ses talents à sa guise. Du moins, c'est ce qu'elle pensait avant que le drame ne se produise, quatre mois plus tôt.

Depuis, le même rituel s'était installé : chaque nuit, elle traversait le tunnel. Celui-ci offrait des informations captivantes lorsqu'on savait les écouter. Les plaques d'aération qui s'y trouvaient permettaient d'atteindre les pièces les plus intéressantes : la salle du trône, les cuisines (où les ragots allaient de bon train) ou encore le couloir de l'aile Est, les appartements royaux.

Lélia ne savait pas si ce passage secret était connu de tous les habitants du château. Elle espérait cependant que les espions, car elle était persuadée qu'il y en avait ici, n'en n'ignoraient pas l'existence. En-tout-cas, ce n'était pas elle qui allait se risquer à en parler, il était bien trop utile.

Elle finit par déboucher dans la clairière, à l'ouest derrière le château. L'air frais frappa son visage avec une telle force qu'elle en ferma les yeux. D'aussi loin qu'elle se souvenait, elle n'avait jamais connu la pluie à Solaria. Cependant, elle n'avait jamais connu de nuit plus froide que dans le royaume. Comme si, dans une opposition parfaite, la chaleur était égale à la fraîcheur, lorsque le soleil quittait le ciel pour céder sa place à la lune.

Une silhouette l'attendait en contre-bas, à la lisière de la forêt. Au loin, une chouette hululait et la légère brise faisait virevolter ses cheveux tandis qu'elle s'élançait vers l'homme.

- Tu es sûre de vouloir continuer à faire ça ?

Lélia acquiesça. La lune éclairait le visage de son interlocuteur, mais elle n'avait pas besoin de lumière pour deviner son air renfrogné.

- Enlève-le-moi.

Elle retroussa la manche de son manteau, dévoilant son poignet droit : trois anneaux s'enroulaient jusqu'à son coude. Des blessures étaient visibles à l'endroit où le bijou s'était planté dans sa peau. Elle serra la mâchoire tandis que le jeune homme, de quatre ans son aîné, actionnait le mécanisme.

Elle lâcha un râle lorsqu'il détacha le bracelet ; elle n'avait pas beaucoup de temps. Son ami sortit un objet de son sac à dos, qui était posé à ses pieds depuis le début. Il le posa à terre et commença à reculer. Brandon avait volé un cristal de magie. Comme celui qui avait été détruit à Alféa l'an dernier (Lélia l'avait appris par les cuisiniers.).

- Si jamais la reine Luna apprend que ce cristal a disparu, je ne donne pas cher de ma place, dit-il la mâchoire serrée.

Burning Water | Fate the Winx SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant