chapitre 5 : nos coeur brisé

167 14 0
                                    

Suivant mon garde du corps, je me promène dans la forêt, cherchant un peu de réconfort et de calme. La nature a toujours eu le pouvoir de me ressourcer, même après toutes ces années. L'air frais et pur caresse mon visage, et le son des feuilles qui bruissent dans les arbres évoque en moi des souvenirs doux et amers. Les disputes entre mes parents, les moments magnifiques que j'ai pu partager avec eux... Un mélange complexe d'émotions remonte à la surface.

Mes yeux sont attirés par un arbre gigantesque, orné de lettres gravées qui semblent dater de plusieurs années. Derrière lui se trouve un petit lac. Une idée folle me traverse l'esprit. Sans hésiter, je déboutonne ma chemise et laisse tomber mon pantalon, les abandonnant sur le sol. Je prends de l'élan et saute dans le lac, remontant rapidement à la surface. Je bascule ma tête en arrière, laissant mon corps flotter à la surface de l'eau. Je ferme les paupières, et les rayons du soleil pénètrent ma peau, m'envahissant d'une sensation de bien-être.

C'est rare que je me sente aussi paisible, aussi calme. Ma mère, j'aimerais tellement pouvoir t'écrire comme si tu étais là, à mes côtés. Ma vie a basculé le jour où tu nous as quittés. La dernière fois que je t'ai vue, c'était dans ton cercueil. Tu semblais si paisible. Maintenant, après ma rupture avec Jacob, je me sens perdue. Il était là pour moi après mon départ... Il était si gentil, si compréhensif... Je ne sais pas comment il a pu changer ainsi...

Quand je tourne la tête, je vois Christian...

"Re-bonjour..."

Je nage vers le petit pont où il se trouve. Christian me tend la main. Je le regarde avant de croiser le regard de cet homme mystérieux. Je saisis sa main et monte sur le pont.

"Vous ne m'avez pas dit que vous aviez des affaires à régler."

"Mettez cette veste, sinon vous risquez d'attraper froid..."

Je me tourne pour qu'il place le vêtement sur mes épaules. Je m'assois en regardant le paysage. Seul le bruit de l'eau qui s'écoule accompagne nos pensées.

"C'est un endroit idéal pour réfléchir et profiter du silence", dis-je en fermant les yeux. "Il y a un arbre avec des lettres gravées... Des enfants ont dû le faire."

"On peut dire ça... Qu'est-ce que vous faites ici ?"

"Je voulais me promener, mais je pourrais vous retourner la question."

Un silence s'installe entre nous. J'entends son soupir.

"C'est un endroit où j'ai l'habitude de venir."

Quand j'ouvre les yeux, je le vois assis près de moi, fixant l'horizon, sa mâchoire crispée.

"La vie nous réserve bien des obstacles... J'aimerais connaître votre façon de voir le monde", lui demandé-je en ramenant mes jambes contre ma poitrine.

"On ne choisit pas dans quelle famille on tombe, et on ne choisit pas non plus la façon dont on meurt. Le destin décide de la façon dont notre existence peut basculer."

À travers ses paroles, je sens qu'il a vécu des moments très difficiles.

"Et parfois, les personnes que l'on croit connaître peuvent nous trahir. C'est ce que je pense du monde."

"Vous parlez de vous, n'est-ce pas ?"

Il tourne la tête vers moi. Je lui adresse un léger sourire. Je me laisse tomber en arrière.

Christian...

Je regarde cette femme allongée sur le pont. Je regarde discrètement mes mains, qui sont constamment teintées du sang de mes victimes. Une torture qui me hante jour et nuit.

Ma vie se résume à des mensonges. Après la mort de mon père, tout a été révélé au grand jour. Des souvenirs... Des secrets de famille...

"Ma vie s'est effondrée après la mort de ma mère", dit-elle. "J'ai perdu mes repères et la personne à qui je pouvais confier tous mes secrets."

Elle aussi... Et pourtant, elle affiche un grand sourire sur son visage. Un masque que tout le monde connaît, en particulier moi.

"J'ai une question... Pourquoi regardez-vous vos mains de cette manière ?"

"Vous êtes curieuse, ce qui m'énerve encore plus."

Je me lève. Ce qui est troublant dans cette histoire, c'est que le monde semble essayer de me transmettre un message, ou peut-être que le monde est tout simplement rempli de nouveautés.

"Persuadez-vous que ce n'est rien de grave", dis-je.

"Et si c'était le contraire ? Peut-être que c'est vous... Vous essayez de vous convaincre vous-même dans cette histoire."

Dark mafia : 30 joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant