That Boy ¦ Hwang Hyunjin SKZ ¦

15

Dès que le cours de maths est terminé, je me précipite hors de la salle de classe, espérant juste avoir récupéré toutes mes affaires avant de partir aussi précipitamment.

Je n'attends pas mon ami aux cheveux orange. Je le retrouverai quelque part en bas, à la place. Je voulais juste sortir de cette pièce dès que possible. L'air tendu était écrasant et le stresse est devenu trop difficile à gérer pour moi. C'était douloureusement gênant et le silence était assourdissant. Avec nos mâchoires serrées et nos sourcils serrés en un froncement serré, avec nos mouvements raides et même les petites respirations que nous prenions rejetées.
Hyunjin, à cause de mon explosion plus tôt, a crié à travers le vestiaire qu'il ne signifiait rien pour moi et que je le remettrais volontiers à ses fans féminines.

Et moi, qui viens d'avoir une explosion qui est devenue un peu personnelle et chaque chose a été entendue par la personne dont il s'agissait. Je me sens coupable et j'ai honte mais je refuse de parler et de m'excuser sincèrement auprès de lui. Peur qu'il puisse y voir un pas vers l'amitié alors que je veux le tenir le plus loin possible.

Quelque chose qui est soit incroyablement difficile, soit carrément impossible lorsque vous partagez essentiellement le même meilleur ami.

Le nouveau garçon est déjà bien trop proche. Il est là pendant les pauses déjeuner et toujours assis près de moi en classe - et maintenant même à côté de moi. -Chaque échange de mots, chaque conflit, chaque contact -bon ou mauvais- est de trop. Il devrait être aucun, inexistant. Une mauvaise relation est aussi une relation.

Tous mes instincts me disaient de fuir donc c'est ce que je fais. Me frayant un chemin à travers la masse d'étudiants pour garder une longueur d'avance sur Félix et surtout Hyunjin, jusqu'à ce que j'atteigne le hall des vestiaires. Je me précipite vers mon casier et récupère mon manteau et d'autres affaires que je dois ramener à la maison. Et puis, après avoir claqué la porte en métal jaune vif, je peux enfin permettre à mon esprit et à mon corps de se détendre.

J'expire lentement, fermant momentanément les yeux pour semer la paix dans la tourmente. Et c'est l'agitation. Je déteste le fait que depuis que Hyunjin est là, tout semble être à l'envers. C'est bizarre comment un simple garçon peut apporter autant de changements et de chaos avec lui.
En rouvrant les yeux, je vois les deux garçons s'approcher de moi. Ils sont tous les deux calmes et je ne comprends pas comment le garçon aux cheveux d'ébène refuse de me regarder, gardant ses yeux rivés sur le sol carrelé.

C'est une bonne chose.
Ce n'est pas comme si je voulais qu'il ait peur de moi. Je n'ai jamais eu l'intention de l'éloigner simplement par peur ou peut-être même par haine. Je ne veux pas être crainte, haïe. Mais cela facilite les choses.

"Hey, Chaellie," me salue Félix alors qu'ils me rejoignent tous les deux. "Tu étais pressé."

Mes yeux s'attardent sur le garçon à côté de lui, juste au moment où il décide de lever les yeux et que ses yeux bruns rencontrent les miens. Nous nous regardons juste pendant un petit laps de temps avant de détourner tous les deux nos regards. Il a toujours l'air blessé.
Serrement. Culpabilité.

Une partie de moi veut lui dire à quel point je suis actuellement désolé. Je n'ai jamais eu l'intention de le faire se sentir mal, c'est juste ce qui arrive quand tu t'approches trop près. Et pour la première fois, je ressens le besoin de m'excuser pour ce que j'ai dit, ce que j'ai fait.
Mais en y réfléchissant, que puis-je dire ? Qu'est-ce qu'un je suis désolé pour exactement? Ouais, je suis désolé mais tu ne signifies vraiment rien pour moi. Je n'aurais juste pas dû te le crier au visage. Mais un, s'il te plait reste loin de moi à partir de maintenant.

Parce que c'est vrai. Il ne signifie rien pour moi.

Comme il se doit.

Je déplace mon regard et mes yeux se fixent sur ceux de Félix. Instantanément, il penche la tête sur le côté et l'inquiétude envahit ses traits. Je sais qu'il est conscient des conflits dans ma tête, de la tempête qui fait rage derrière mes yeux.

Félix semble perdu. Coincé entre moi et Hyunjin et ne sachant pas quoi faire maintenant. Ses deux amis ne s'entendent pas et maintenant il doit choisir son camp. S'il ne décide pas, et que nous restons ici comme nous sommes, ce n'est qu'une question de temps jusqu'à ce que la tension atteigne un point de rupture et explose.

Au final, c'est Hyunjin qui y met un terme. Il s'éclaircit maladroitement la gorge, coupant brusquement le silence qui régnait entre nous trois. Félix le regarde. Moi, délicatement, non.
"Je euh, je devrais y aller", déclare Hyunjin. "A demain les gars."

Et avec ça, il jette son sac sur son épaule et se retourne, nous laissant juste tous les deux. Félix le regarde d'un air troublé et je ne peux rien faire d'autre que fixer son dos alors qu'il s'éloigne.

je me sens terriblement mal.

Je ferme les yeux une seconde et prends une profonde inspiration. « Hyunjin ! » J'appelle le garçon. Je ne sais même pas pourquoi je l'ai fait. Mais je l'ai fait.

Le temps semble se figer un instant alors que le garçon s'arrête net et se retourne. Son expression est surprise, ne sachant pas s'il a vraiment entendu ma voix l'appeler ou quoi que ce soit juste mon imagination, un appel mal entendu peut-être. Mais ses pensées se confirment alors que nos regards se croisent à nouveau.

Tout semble ralentir alors que nous nous regardons. Je veux dire quelque chose mais l'esprit ne coopère pas, mes lèvres semblent être collées ensemble et je me sens à court de mots pour la énième fois depuis que j'ai rencontré ce garçon.

Hyunjin reste là, attendant patiemment que je dise quelque chose. Des étudiants passent, la salle est pleine de bavardages et de rires, et pourtant j'ai du mal à dire quelque chose. Ressaisis-toi, Chaelin, je me gronde. Je cligne des yeux une fois, deux fois, secouant légèrement la tête pour revenir à la réalité.

"Je suis désolé" dis-je doucement, impossible qu'il soit entendu.

C'était plus que je ne m'imaginais être capable envers un garçon.
Et il l'entendit, ou du moins le comprit. Les coins de ses lèvres se retroussent en un sourire éclatant, ce qui fait scintiller ses yeux marrons de lumières. Puis il me fait un signe de la main, avant de se retourner une fois de plus et de courir vers la sortie de l'école.

Et puis il est parti.
Et je sens quelques chose que je n'ai jamais ressenti avant.

Et je ne me permettrai plus jamais de ressentir ça à nouveau.