That Boy ¦ Hwang Hyunjin SKZ ¦

27

La journée passe assez vite. Avec la tension réduite à presque zéro et avec l'absence de conflits, c'est beaucoup plus détendu et je pense avoir quelque chose à admettre. Ce matin, je me suis dit que je trouvais le nom de Hyunjin cool. Mais tout au long de la journée, j'ai commencé à remarquer beaucoup de choses sur lui.

Son sourire a cette magie qui illumine la zone quand il est là. Qu'il s'agisse de son petit rire léger ou de son rire franc et clair, cela remue quelque chose en moi et la plupart du temps, je ne peux pas m'empêcher de sourire. C'est bizarre et la plupart du temps je cache mon sourire en me détournant.

Son humour est parfois un peu bizarre, mais surtout dans le bon sens. Ses blagues sont drôles et il devient de plus en plus difficile de ne pas rire avec Felix et Hyunjin, principalement parce qu'ils essaient toujours de m'impliquer quand ils plaisantent. La seule fois où son humour est allé un peu trop loin, c'est quand il m'a piégé contre les casiers, mais nous avons individuellement décidé de ne plus jamais en parler.

Il est aussi très gentil et compréhensif. Depuis que j'ai tout expliqué, ce n'est plus un insistant. Il essaie toujours de me parler beaucoup, mais il fait toujours attention à ne pas appuyer sur des boutons qui pourraient me faire paniquer à nouveau. Avant notre conversation, il me traitait toujours bien et il avait beaucoup de patience.

Je peux presque littéralement voir ce mur autour de moi se briser, les briques se fissurer et tomber une par une. J'ai peur, mais en même temps, l'envie de le reconstruire n'est plus aussi forte qu'avant. Comme cela devrait être.

Et puis, c'est moi qui ai commencé, n'est-ce pas ? C'est moi qui suis allé voir Hyunjin pour s'excuser, pour remettre les choses en ordre. J'aurais pu le laisser faire, ça ne serait pas arrivé. Mais en même temps, je ne pouvais pas le laisser faire. Je voulais le réparer et je ne sais même pas pourquoi.

Pourquoi

"Chaelin!"

Un coup de poing dur contre mes épaules me fait sursauter et je sursaute de mes pensées. Hyunjin et Felix me regardent tous les deux, un regard interrogateur dans les yeux.

"Tu t'éloignes encore, Chae" déclare Félix, inclinant légèrement la tête.

"Ton téléphone a bipé au moins dix fois", ajoute Hyunjin en regardant l'appareil devant moi.

Encore un peu hébété, j'attrape le téléphone et le déverrouille. Immédiatement après, des tonnes de messages apparaissent, tous de la même personne.

[Maman]
Chjaelib je be tove pa la noritue

[Maman]
Ele e ou

[Maman]
t enten

[Maman]
Ajde mou a trovyer la n0riture

[Maman]
j'ai fanm

[Maman]
Chjaelip te ou

[Maman]
Chadin vjen

[Maman]
On a vul3 la N0ritur

[Maman]
j'apejjr la poluce
Mon cœur se serre à la vue de ces textes. Ma mère immature est de nouveau ivre. Tout l'argent destiné à la nourriture est gaspillé en bière, vodka et plus encore et elle avale tout en une journée. Ce n'est pas la première fois que quelque chose comme ça arrive. En fait, cela arrive souvent, au moins une ou deux fois par mois.

J'ai tout essayé pour l'arrêter. Je suis même allé jusqu'à cacher son argent pour l'empêcher d'acheter de l'alcool. Mais en vain, d'une manière ou d'une autre, elle l'a trouvé, a acheté une tonne d'alcool et s'est mise en colère contre moi pour lui avoir volé son argent.

Inconsciemment, ma main libre s'est serrée en un poing serré, la peau de mes jointures devenant blanche alors que je fixe l'écran avec un mélange de colère, de tristesse et de désespoir.

Puis une main chaude se pose sur mon épaule. Je lève les yeux pour trouver Félix qui me regarde, ses yeux remplis d'inquiétude.

"Tout vas bien?" il demande.

Je cligne des yeux plusieurs fois en tapant une courte réponse, même si je doute fort qu'elle la lise ou la comprenne.

[Chaelin]
J'arrive et je vais chercher la nourriture, n'appelle pas la police.
"Maman est encore ivre" je marmonne, repoussant durement le téléphone dans mon sac. "Elle pense que quelqu'un a volé la nourriture et elle est sur le point d'appeler la police."

Félix grogne et Hyunjin me lance un regard interrogateur, mêlé d'une pointe d'inquiétude.
Je ris en voyant la confusion dans ses yeux, un gloussement sec et sans humour qui semble contre nature.

"C'est ce que je veux dire, Hyunjin" J'explique, mon tome amer. "C'est ce que mon père lui a fait, à nous. Je suis comme une mère qui s'occupe d'une adolescente folle."

"C'est affreux" déclare Hyunjin et je souris avec ironie avant de tendre la main pour récupérer mes affaires.

"Je rentre à la maison avant que tout n'empire" j'annonce, jetant mon sac sur mon épaule.

Félix saute déjà sur ses pieds, l'air aussi en colère que moi et prêt à m'accompagner. Mais je l'arrête, même si sa compagnie serait la bienvenue.

"Ça va aller" je rassure mon meilleur ami. Il a l'air de vouloir protester mais l'interrompt avant qu'il ne parle. "Dites simplement au professeur que je suis rentré chez moi avec un mal de ventre."

Poussant un soupir, Félix cède et acquiesce. "Bonne chance, Chaellie. Appelle-moi."

Je fais un léger sourire aux garçons avant de faire demi-tour et de me diriger vers la sortie de l'école. Je risque deux heures de retenue mais ça ne me dérange pas. Si ma mère va vraiment appeler la police, il y aura de bien plus gros problèmes.

--

La porte d'entrée est ouverte lorsque j'arrive à la maison. J'entre rapidement, mais personne ne semble être là. Pas de voix, pas de pas, pas de son du tout. Pas de soupir de ma mère ni d'aucun policier.J'enlève mes chaussures et j'entre plus loin dans la maison. C'est terriblement silencieux et l'air est rempli de l'odeur de toutes sortes de boissons alcoolisées. La bière est la plus importante et je bâillonne presque à la forte odeur.

Lorsque j'entre dans la cuisine, la source de la forte odeur est expliquée. C'est la pagaille, comme si une bombe avait explosé ici après mon départ pour l'école.

Les bouteilles sont partout, certaines vides et d'autres non. La plupart d'entre elles sont brisés, des éclats de verre partout et leur contenu renversé sur le sol carrelé blanc. Le réfrigérateur est ouvert, la lumière à l'intérieur vacille et la moitié de la nourriture à l'intérieur est jetée sur le comptoir de la cuisine. Les placards sont tous ouverts, une porte complètement disjointe et gisant maintenant sur le sol entre les flaques de bière. Les éviers sont remplis de lait et de céréales et les boites vide sont empilés à côté de l'évier.

Je sors rapidement de la cuisine pour chercher ma mère. Je cours à l'étage, trébuchant soigneusement plus d'une fois et vérifie la salle de bain, sa chambre, la chambre de mon frère, la chambre d'amis et tout le reste. Mais elle n'est pas là, elle est introuvable.

Vaincu, je me force à retourner dans la cuisine. Des larmes commencent à se former au coin de mes yeux alors que je regarde le désordre une fois de plus. Je prends quelques respirations, essayant de mon mieux de rester calme.

Mais ça ne sert à rien. Les premières larmes trouvent leur chemin à l'extérieur et bientôt, elles coulent librement. Mes genoux cèdent et je m'effondre sur le sol, sans me soucier des éclats qui sont partout. Je les sens pénétrer la peau des genoux, mais je m'en fiche tout simplement. Bientôt, je me retrouve appuyé contre la porte de la cuisine, des sanglots crus sortant de ma gorge.

Je déteste appeler ça ma place ma maison. Je déteste appeler ces gens ma famille. Je déteste être seule dans des moments comme celui-ci.

Et je déteste que je sois toujours celle qui doit réparer ce gâchis alors qu'il n'y a personne pour se soucier des problèmes pour lesquels j'ai besoin d'aide.

C'est la solitude.

Et personne ne mérite ça.