BOYS DON'T CRY [twd]

prière

DIALOGUE À PROPOS DE LA MORT

Samael entre dans la pièce.
Son visage est froid, ses yeux glacés, ses dents tombantes.
Il fait noir. Le néant.
Il prend la parole. La voix sort de nulle part.

« Tu ne trouves pas que la mort a quelque chose de fascinant ? C'est quelque chose que l'on fuit et que l'on nie, mais pourtant elle est si intriguante, pleine de secrets et de mystères. Elle mérite toute notre attention si tu veux mon avis.
« Je sais bien, personne ne lui en donne comme elle le voudrait et c'est bien triste. Mais je ne m'en fais pas pour ça, la mort n'a pas besoin de nous après tout, c'est nous qui avons besoin d'elle. Sans elle, plus rien n'a de sens, déjà que la vie n'en a pas beaucoup, mais alors si elle n'avait pas de finalité, pas de but, je ne vois pas ce qui pourrait l'empêcher de devenir un véritable enfer sur terre.
« Que crois tu ? Que tu ne mouras pas ? Que tu es déjà mort ? Que le ciel te tombe sur la tête ou que tu ne l'atteindra jamais ? Rien de tout ça n'est vrai. Ce n'est que pures songes, pures fantasmagories. Envouté par le parfum de la peur, par celui de l'ennui et de la tourmente, rien ne restera à la fin.
« La fin est la fin. Peut-être sera-t-elle un commencement, mais pas pour moi. Pour toi non plus, je te le jure. Pour personne elle ne sera un commencement. Peut-être pour elle-même, parce que finalement, la mort se suffit à elle-même. Ou tu crois qu'elle a forcément besoin de la vie pour exister aussi ? Comme l'ombre et la lumière, comme la peur et l'enchantement, comme le miel et le vinaigre.
« Oui, je crois que tu as raison finalement. Nous ne somme rien ici. Rien, ni personne. Nous ne valons rien, nous ne désirons que des chimères imaginaires. Rien de tout ça n'est réel, tu le sais. Je le sais moi aussi.
« Au final, tout le monde meurt. Le monde entier disparaît. »

Samael s'éteint.
La pièce reste noire.
Le néant emplit le reste.