To you dear Love

Chapitre 8

Cher amour, une de tes voix me murmurait que si je te cherchais, je ne pouvais plus que te retrouver dans mes pensées.

« Fais-toi humilier. Donne ton cœur. Récupère-le en miettes. Attache-toi à un fantôme. Oublie tes rêves. Perds ta raison de vivre. Sois manipulé par qui prétend t'aimer. Pleure chaque jour. Retiens l'envie de poser cette lame sur ta peau. Aie envie de mourir juste pour ne plus vivre. Perds espoir. Sois incapable de sourire. Aime sans être aimé, Sois seul. Et à ce moment-là, d'accord, tu pourras dire que ça ne va pas, en attendant ferme-la, je n'en peux plus de t'entendre te plaindre. »

Pour moi, la douleur était si forte qu'elle m'arrachait le cœur au point de croire être seule au monde. Je ne connaissais pas cette obscurité de la vie, je ne parlais pas de tout cela. Personne ne me demandait quoi que ce soit, personne n'en parlait... J'avais l'impression que la tristesse était le plus grand des sujets tabous. Qu'on m'avait caché son existence jusqu'à ce qu'elle vienne d'elle-même sonner à ma porte. Je pensais donc que nul n'avait le droit d'aller mal, nul n'avait le droit d'aller plus mal que moi. Ce n'était personne qui m'avait trahi, c'était la vie elle-même.

24 janvier 2019

« J'ai un rêve, partir. M'en aller loin, dans un monde inconnu, beau, simple, doux. Un monde où je serais heureux, un monde où je serais aimé mais par-dessus tout : un monde où je t'oublierais. Je rêve de m'endormir un soir sans avoir une seule fois pensé à toi. Je rêve que tu ne sois qu'un lointain souvenir et que le son de ton prénom lui-même ne me fasse pas penser à toi. Je rêve qu'en marchant, en dormant, en mangeant, en parlant, en respirant, en bougeant, en dansant tu ne sois pas l'unique chose dans ma tête. Non, que tu ne sois absolument pas dans ma tête. Je rêve de ne pas être stressé dès que je sais que je vais être proche de toi. Je rêve de ne pas sentir mes veines se crisper à ton simple toucher. Je rêve qu'entendre ta voix ne réveille pas la mélodie d'une chanson que je t'ai attribué. Je rêve d'aimer. Il me faut trouver cet endroit, j'ignore où il se trouve et si j'y arriverai mais je sais que j'y vais. »

Je ne pensais pas si bien dire. En effet j'ai trouvé cet endroit, un endroit où j'allais sans savoir par quel chemin passer, le temps. Le temps fut cet endroit qui sut guérir chacune de mes blessures. Malgré son imprévisibilité, il ne m'a jamais laissé tomber, il arrivera toujours, ce temps. Puis viendra ce moment, celui où j'aurai oublié.

« Le téléphone sonne, mon cœur s'emballe. Et si c'était elle ? Impossible... Évidemment ce n'est pas elle. Ce n'est jamais elle, aucun message n'est d'elle, aucun appel, rien. Tout est vide. Cela ne fait que se répéter en boucle dans mes rêves, non c'est un cauchemar, encore et toujours ce même scénario...
7 appels manqués. "Réponds-moi c'est urgent". Puis la sonnerie retentit.

- Allo ?

- ...

-Il y a quelqu'un ?

Elle pleurait.
- Je suis désolé.

- Comment trois mots pourraient suffire ?

- Non, excuse-moi, désolé pour tout le mal que j'ai pu te faire endurer. Mon but n'a jamais été de te faire du mal. Je t'ai tellement aimé, je n'ai pas su te le montrer. Je ne peux plus supporter que tu me considères comme une moins que rien, c'est trop douloureux. J'en suis une oui. Je ne sais pas ce que j'ai fait, pardonne-moi, je t'aime... Je peux pas c'est trop dur je dois partir, loin, tu n'auras plus de problèmes. Tu seras heureux. Tes yeux sont dépourvus de ces étincelles tout est ma faute j'ai tout gâché comme toujours je n'ai pas été à la hauteur de l'amour que tu me donnais. Ne nous oublie pas. N'oublie jamais que je t'aime.

Les sanglots bloqués dans ma gorge me coupaient la parole. Soudain, un bruit, sourd, rapide, violent retentit. Puis plus rien, le vide..

-Tu es là ?

Je n'eus jamais de réponse, elle était parti, à jamais. Sa mort causa la mienne, une douleur si puissante qu'elle en fut fatale.

Puis je me réveille, une larme coule. »

Ses excuses étaient fantaisie au point de n'exister que dans mes pires cauchemars. Je ne pouvais que les désirer, non seulement elle m'avait anéantie mais face à cela elle ne réagissait pas. De simples mots que j'attendais non pas pour la pardonner. Je voulais simplement qu'elle comprenne ce qu'elle avait causée.

Il aura fallu trois années, trois années après cet enfer alors que tu étais parti d'elle depuis bien longtemps cher Amour. Une soirée arrosée, un retour dans ces souvenirs que nous n'avions jamais repartagés. Il a insisté pour relire ces conversations dont les photos existaient encore dans le fond de mon téléphone mais que moi je n'avais jamais eu le courage de relire, j'étais heureux d'avoir oublié. Pourquoi aurais-je refusé ? Elle était elle-même auteure de ces messages. Ses yeux ont survolé les lignes de notre passé puis son regard se dirigea vers le mien et avec une sensibilité, une tristesse, une honte que je n'avais jamais perçues dans sa voix: elle s'excusa.

25 janvier 2019

« Je n'ai plus rien. Tu as vidé l'eau de mes yeux, déchiré mes poumons. Tu as arraché mon cœur, arrêté le mécanisme de mon cerveau, brisé chacun de mes os et tu as empoisonné ma mémoire. Tu m'as rendu fou, sûrement fou de toi. Il y a une chose que tu m'as laissé, la douleur. Oh crois-moi elle est bien présente, ses flammes me rappellent constamment sa présence. »

Ces trois mots ont finalement suffi « je suis désolé ». Trois années après, elle avait compris, avec une sincérité que je n'aurais pu vouloir espérer