Chapitre 12

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J'avais besoin d'être voulu, je me sentais pourtant invisible, priant pour qu'une âme s'attache à la mienne. Pourtant, personne ne semblait vouloir de moi. Personne ne voulait aimer avec moi.

1er mars 2019

« Cette nuit encore j'ai rêvé de toi cher inconnu. C'était un beau coucher de soleil au bord d'une plage. On était là, rien que toi et moi, seuls au monde. Tu tenais ma main du haut de ce rocher sur lequel nous étions assis, nos regards plongés vers l'horizon. De temps en temps ton attention se portait sur moi, tu me disais que tu m'aimais, que j'étais beau et que tu étais amoureuse de moi. Tu resserras alors ton étreinte, éclaircis ta voix, et ta douceur me dit:

Tu te souviens du jour de notre rencontre? Je savais dès lors que ma vie allait changer. Tu étais devenu aussitôt une partie de moi, la plus belle partie de moi. Tout s'est éclairé, la vie m'avait donné pour mission de te rencontrer un jour.

Mes paupières devenaient humides, mon regard se posa sur ses lèvres et les miennes y déposèrent un baiser si doux, intense, d'un amour fou. Nos souffles entremêlés, je sus que c'était le moment. Je m'approchai alors et "je t'aime" furent les seuls mots que ma bouche fut capable de prononcer.

Cette nuit encore, ce n'était qu'un rêve. »

Ces rêves, je n'ai jamais cessé de les faire. Ce matin même je me réveillais encore avec cette rage de me résoudre au quotidien. Mes paupières s'ouvrent, la lumière pénètre dans ma chambre, la magie s'éteint. Ce sont ces réveils qui sont les plus durs, ceux qui font prendre conscience qu'une vie si belle n'est possible qu'à travers les mirages livrés par notre inconscient.

Alors je rêve encore, s'il n'y a que comme cela que peux être près de toi cher Amour, je rêverai toujours. Je me demande d'où provient ce besoin, cette nécessité d'être aimé. Aimé je le suis, par ma famille, par certains amis. C'est pourtant toi que je veux cher Amour, je veux être aimé différemment, singulièrement. Je veux qu'il n'y ait que moi, je veux mériter d'être aimé d'un amour que je ne sais que donner. Je rêve d'être assez pour suffire à qui le voudra. À défaut de ne pas pouvoir vivre ce que dévoile l'encre de mes envies, je me dois d'espérer. Il ne me reste que cela, rêver de ce pays lointain dont je semble venir sans jamais y être allé. Il me faut plonger dans cette imagination constante qui est la seule à pouvoir m'apporter ce qui m'est inatteignable: toi.

2 mars 2019

« Et puis moi tu vois je suis là sur ce banc à me demander ce que je ferais demain si j'ai toujours pas ta main. Putain je te veux, je nous veux, j'ai besoin de toi... Il pleuvait ce matin et j'étais là à essayer de me convaincre que tout irait bien. Il y avait mes larmes qui se mêlaient l'air de rien aux gouttes de pluie sur mes joues. Cet air de violon dans les oreilles, je regardais les oiseaux et l'espace d'un instant je me permettais d'imaginer que j'étais l'un d'entre eux. J'imaginais m'envoler avec eux, en plein mois de juin, parmi les miens vers un destin qui ne me disait rien. Allez reviens, prend la ma main, je ne te demande que cela pour aller bien. »

La quête de l'autre.
Finalement je déculpabilisais d'aller mal en me disant que seul l'autre pourrait me sauver. Je n'essayais même pas de m'aider, car j'avais la certitude que tu en étais le seul capable cher Amour. C'était normal que je ne m'en sorte pas tant que je ne voyais pas cette main me tirer vers le haut. Essayer de me relever seul n'était même pas une idée, encore moins une possibilité. Il était donc plus simple de ne pas y arriver, la chute était moins grave lorsque que je m'affirmais dans l'incapacité de la combattre.

Le problème cher Amour, celui auquel tu m'as bien trop de fois confronté, c'est que je t'aime tant que je pourrai te trouver chez n'importe qui. Je suis amoureux de toi au point de te voir là où tu n'es pas. Je connais ton scénario préféré. Il y a premièrement ce temps, un court instant, pourtant suffisant pour que mon être trouve un espoir en toi. Puis ton départ. Finalement, ce temps à tes côtés n'est jamais long. Jamais plus long que la présence de cette douleur que tu laisses me nourrir après chacun de tes au revoir. La peine est toujours plus lente, plus dure, plus solitaire mais ce n'est rien. J'échangerais encore et toujours ces secondes d'un bonheur qui lui seul sait me rendre si complet contre la tristesse préméditée de ton absence. Il me faut pourtant continuer de t'aimer, pour le meilleur et pour le pire. J'attends le meilleur.

5 mars 2019

« J'en ai rien à faire de tout ça tu comprends? Là je pleure, mais ça ne veut rien dire, tu ne vas pas changer ma vie. Tu n'es rien, toi, eux, rien ne compte vraiment. Je veux juste profiter alors ça ne sert à rien de me prendre la tête, les répercussions m'importent peu. Je suis en train de prendre l'apéro de ma vie. Une vie qui sera belle, dans laquelle ce présent m'emprisonnant ne sera qu'un lointain passé. Oui, des larmes il y en a eu, il y en a et il y en aura encore. Cependant ces larmes ce sont les miennes, jamais ne vous donneront-elles de l'importance. Je vivrai, je vivrai bien et je vivrai loin de vous. Tu sais comment je le sais? Car il n'y a que seul que je réalise qu'être avec toi ne m'est pas bénéfique. Alors excuse-moi, non en fait ne m'excuse pas, je ne suis pas désolé. Je refuse que le fait de t'aimer maintenant influence le reste de mes jours. »

Je suis si perplexe. Mon écriture est vraie, bien plus que mes actes, mes paroles ou bien même ma propre pensée. Elle est l'outil de communication entre corps et âme. Chaque mot n'est pas simplement dit, ou réfléchi, il est ressenti et vécu. Je comprends alors la certitude qui s'en échappaît ce jour-là. Cependant, ces années plus tard, je ne suis plus d'accord. Ces années sont certes un passé, mais que je ne pourrai jamais désirer oublier.

To you dear LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant