Chapitre 9

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En attendant la peine était toujours là, moi, je ne faisais que m'y perdre plus encore. Cher Amour tu étais si laid, d'un égoïsme qui ne faisait que m'étonner plus les jours passaient.

27 janvier 2019

« Je cours, je cours encore et encore mais je n'arrive jamais au bout. Je ne sais même pas où je vais... J'ai si peur de ne pas y arriver, de tomber, d'être à bout de souffle. Où est ma place? En ai-je une ? Je dois vite la trouver, je dois vivre, je dois profiter ! Je n'ai qu'une jeunesse, je refuse de la passer dans la colère, la douleur, la peur et le désespoir. C'est pourtant exactement ce que je fais. »

Toute mon enfance je t'avais attendu mon très cher Amour, 14 ans c'était un âge où petit garçon je t'aurais pensé déjà arrivé. Sans ne jamais t'avoir rencontré ton absence me hantait. Je ne savais comment et où te chercher et pourtant je ne faisais que cela. « Tu es jeune ça viendra », « Arrête tu sais que ça arrivera », je ne saurais compter le nombre de fois où ces phrases ont croisé mes oreilles, toujours ces mêmes réactions dès que j'osais parler de toi. Pourtant je ne pouvais m'abstenir d'y croire, je l'avais toujours imaginé de la sorte, tu aurais croisé mon chemin par hasard et bouleversé mon âme entière. Malheureusement je n'ai fait que t'attendre, chaque nuit, chaque vœu, chaque rêverie t'étaient dédiés.

29 janvier 2019

« Je serais ton Roméo, alors sois ma Juliette. Mais je t'en prie ne cause pas ma mort... Rends-moi heureux à en perdre la tête. Embrasse-moi passionnément. Fais-moi vivre un rêve éveillé. J'utiliserai chaque seconde pour ne penser qu'à toi. Offre-moi un amour impossible, dangereux, tendre, doux, fusionnel. Je t'aimerai bien plus que le soleil ne peut briller. Je serai prêt à tout pour ne jamais te perdre. Mais tu ne peux être ma Juliette, tu ne le peux... À moins d'effectivement causer ma mort, mourir d'amour. Je t'aimerai à en périr, je t'aimerai toujours. Rien ne vaut la peine d'être vécu si c'est loin de toi. Tu seras chaque cellule de mon âme et de mon cœur. Je serai tienne, tu m'aimeras ma Juliette, oh comme tu m'aimeras...»

Tendre Amour, je n'ai jamais cessé de te le dire, comme je t'attendais. Tu est mon plus vieil ami, le fil rouge de ma vie. Plus le temps passait, plus je commençais à m'impatienter de ne pas entendre la venue de tes pas. Je t'aimais déjà mais tu ne venais pas.

31 janvier 2019

« On va tous oublier, on aura nos vies bien rangées, nos familles, notre travail, nos amis. Mais on aura oublié, on sera adultes, on finira par s'oublier nous-mêmes.

Le monde féerique de notre enfance commence déjà à se montrer usé par le temps, de la poussière le recouvre. La dernière part de magie en nous serait tentée de croire qu'il s'agit de poussière de fée. Comme le monde devient fade en grandissant... Dépourvu de toute forme de chance, d'espoir, de joie, d'amour.

Je veux rester ce petit garçon aux couettes, je veux rester cet adolescent rêveur, cet adolescent qui croit encore aux miracles, celui qui n'a besoin que de musique, d'une lune, de quelques amis et d'une soirée tard sur une plage. Ses amis... On peut aussi parler d'eux, des amis qu'on aura tous oubliés dans quelques années. Je veux que ce "pour la vie" en reste un. Je ne veux pas grandir, je veux rester libre, jeune, insouciant. Innocent. Le monde réel est si laid... Je me contentais d'une simple cabane improvisée dans le salon près de la cheminée à m'imaginer l'impossible.»

Je commençais à ne plus t'aimer, cher Amour tu étais bien trop dur pour mériter mon cœur. Je te trouvais laid, c'était la raison même de mon existence qui se retournait contre moi. Je l'avais toujours su, et j'ose même avouer encore me surprendre à y penser : l'histoire de ma vie serait une histoire d'amour. Je savais que j'allais naître le jour de notre rencontre, que c'est là que tout allait enfin commencer. Pourtant tu étais celui contre moi, l'image que j'avais de toi l'était devenue. N'est-ce pas étrange cher Amour, je parle de toi désormais comme si j'avais gagné en connaissance. J'ai toujours parlé de toi comme si je te connaissais, pourtant encore maintenant, nous sommes-nous déjà rencontrés ? À l'époque de ces lignes on m'avait brisé le cœur pour la première fois, et c'était de ta faute cher Amour, à cause de la place que je t'avais moi-même toujours accordée. J'en venais donc à la conclusion que c'était de la mienne, j'avais été punie d'avoir osé imaginer vivre une vie pareil. Évidemment, je devais saisir le coupable, et je finis par devenir ma propre victime.

1er février 2019

« Elle est toujours là pour se faire sentir. Quoi que je dise, quoi que je fasse, elle reviendra frapper à ma porte. La douleur. Qu'elle est forte, qu'elle est grande. Elle est capable de surmonter chaque épreuve pour rester à mes côtés, elle ne m'abandonne jamais. Cette douleur est maligne... Plus je me détache, plus elle s'accroche, c'est aussi simple. Lorsque l'eau chaude de ma douche coule le long de mon corps, lorsque j'enfile ce jean, que mes jambes poussent la chaise de table, qu'on me donne une tape amicale sur la cuisse, que je pose mon sac sur moi par simple réflexe. Tous ces moments sont des rappels, ils sont là pour me rappeler mon idiotie. Je fais mal là où il n'y a pas eu de bataille pour espérer adoucir la douleur déjà présente. Cela ne mène à rien, ce n'est qu'une boucle infernale dans laquelle je suis inconsciemment rentrée. Une envie irrésistible de recommencer, une envie de voir les traces partir pour en faire apparaître des nouvelles, l'envie de raviver le feu dès qu'il commence à ne plus me brûler. »

Lorsque tout devient noir, cet instant où la peine devient ce membre du corps sans lequel nous ne serions plus. Ancrée dans ma chair, cette peine devenait définition de ce que j'étais. Le vide se faisait plus vaste, ce bruit plus sourd. Je devenais un champ de fleurs en hiver, un feu sous la mer, une montagne dépourvue d'air. Rien n'avait de sens, mais ce même rien était pourtant ce qui comptait le plus.

To you dear LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant