•Prologue•

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Je te vois

toi, Bruno Tromblarone, souriant sur ta  chaise qui se balance d'avant en arrière. Ce bruit que j'entends de loin dorénavant, même si je sais que même paupières fermées,  tu es la. 

Derrière moi.

Mon patient.

Oui.

Mon patient.

Tellement attachant malgré ses crises de colère, malgré ces attaques physique.

Ce n'est pas de ta  faute, tuj  est malade. Je ne t'en  voudrais jamais.

Je veux te voir, je veux voir ton sourire, derrière moi,

je veux te  voir te balancer sur ta chaise d'avant en arrière.

Je pousse,

je pousse sur mes  yeux et quand j'arrive à les ouvrir, je ne vois rien.

Ma vue est aussi noire que la nuit d'hiver en Europe.

Je n'entends plus Bruno.

Bruno ?

Je n'entends plus sa chaise.

- Bruno ?

J'essaye de l'appeler.


- BRUNOOOO !!!

En vain.

Je sens une douleur derrière mon crâne et je mets du temps à comprendre que

le son ...

le son que j'entends depuis tout à l'heure n'est pas celui de la chaise de Bruno, non, mais celui de mon crâne qui tape sauvagement le mur humide derrière moi. Quand je m'en rends compte, je cesse tout mouvement.

Une douleur m'envahi, mais je n'y prête aucune attention.   

Ou suis-je putain ? 
Un mur humide de l'hôpital ... Non. 

C'est impossible car la rénovation s'est terminée quelques jours avant mon arrivée. Alors les murs ne peuvent pas être imités.

Suis - je alors ... chez moi ?

Chez Ronda ?

Je ne comprends pas ce qui se passe.

Un bruit de pas se fait entendre dans les résonances du mur sur le quel je suis adossée.

Des gens ?! Quelques personnes arrivent !

Chez moi !

Je n'ai pas le temps de réfléchir, car ce que j'imagine être une porte se fracasse devant moi.

Je ne vois toujours rien, ce qui me fait sérieusement paniquer.

- Ouhhhh y fait ben frette dans cet salle lau !

Des putains de canadiens.

Super Angie,

on est avancé, bien sûr que c'est des canadiens vu qu'on est venu vivre au Canada !

C'était une voix grave, une voix d'homme.

C'était des hommes.

La recharge d'un fusil s'est fait entendre dans la pièce.

L'éternel !

J'allais mourir, dans un endroit que je n'arrivais même pas à discerner.

Un endroit, qui sentait le goudron et la peinture.

millions de névrosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant