Chapitre 1

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10 décembre

Je réalise que je me suis endormie, lorsque ma tête cogne contre la vitre et que les tremblements de la voiture me secouent après que Maya ait roulé sur un nid de poule.

— Tu peux faire attention, dis-je d'une voix enrouée à ma sœur au volant, sans ouvrir les yeux.

— On est bientôt arrivé la Belle au bois dormant, alors ne te rendors pas ! Me répond-elle en me tapotant la cuisse.

J'ouvre doucement les yeux et regarde par la fenêtre en baillant. Maya avait raison, sans même regarder le GPS, je devine facilement que nous sommes presque arrivés.

— Je pensais que nous arriverions plus tard ! avoue Maya en s'avançant pour regarder le ciel où le soleil commence à disparaître.

— C'est une façon détournée de me dire que tu as roulé au-dessus des limitations de vitesse ? lui demandais-je en fronçant les sourcils

Maya tourna la tête dans ma direction, une expression faussement coupable sur le visage.

— Jamais je ne mettrais la vie de ma grande sœur en danger !

— Regarde la route ! lui dis-je, en plaçant ma main sur son visage, pour la forcer à regarder la route. Espèce de folle ! maugrée-je, en reportant mon attention sur le paysage.

Maya sourit et reporta son attention sur la route. De mon côté, je priai pour arriver en vie chez nos grands-parents. Je comprends maintenant ce que vivait notre père, quand il nous apprenait à conduire, j'avais tort de toute évidence.

Je tourne la tête contre l'appuie-tête et regarde par la fenêtre le paysage. La terre des champs est recouverte d'une fine couche de neige, qui fond déjà à quelques endroits, malgré la température glaciale. Quand nous avons quitté la maison, plutôt dans la matinée, il y avait de gros nuages noirs dans le ciel au-dessus des immeubles. Et plus on roulait, plus le ciel devenait clair, jusqu'à ne plus y avoir le moindre nuage, alors que nous sommes en plein mois de décembre, mais ça n'empêche pas l'air extérieur d'être extrêmement froid.

Après quelques minutes à rouler, Maya s'arrête à un passage piéton et laisse passer un groupe de jeunes emmitouflés dans leurs manteaux, avec leur bonnet vissé sur la tête et les mains enfouies dans leurs poches. À la vue de leurs nez et joues rouges, un frisson me parcourut de la nuque jusqu'aux orteils, même le chauffage de la voiture et mon gros pull ne parvint pas à me réchauffer.

Je me penche en avant pour prendre mon portable qui a glissé pendant mon sommeil, quand Maya roule dans un autre nid de poule qui manque de me faire assommer contre le tableau de bord. La tentative d'assassinat, fait glousser ma sœur, mais je décide de l'ignorer, me redressant dans mon siège. Je sens le regard de la sœur sur moi, mais continue de l'ignorer en lisant les messages du groupe du travail, rien de très intéressant, mais de cette manière, je peux continuer d'ignorer ma sœur.

Je suis tellement absorbé par la lecture des messages de l'organisation de la fête d'anniversaire de Mélanie que je remarque que lorsque Maya éteint le moteur de la voiture que nous sommes arrivés, en vie. D'abord surprise, je regarde autour de moi et souris lorsque je vois le père Noël géant bouger au gré du vent, illuminant le jardin et les cadeaux autour de lui qui éclaire faiblement.

— Je croyais que Mémé ne voulait plus de ce truc ? dit Maya en parlant du père Noël toujours assise à côté de moi dans la voiture.

— Moi, je l'aime bien, je lui réponds en haussant les épaules et en continuant de le regarder bouger au rythme du vent.

— C'est normal, s'il y a bien quelqu'un d'accord avec pépé, pour garder cette chose immonde, c'est bien toi, lâche Maya avant de sortir de la voiture en laissant passer un courant d'air glacial.

Des vacances de Noël improvisées - En Pause -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant