Des vacances de Noël improvisées - En Pause -

Chapitre 3

14 décembre

Je termine d'emballer le cadeau de Mélanie et le glisse dans un joli sac aux couleurs de Noël. Maya est assise en face de moi sur la table et fait défiler les photos que j'ai prises ce matin lors de ma visite dans l'école primaire pour mon article de la semaine prochaine. Avant son arrivée il y a une heure, j'ai eu le temps de finir d'écrire l'article et de télécharger les photos, maintenant j'attend son avis pour choisir celle qui sera mise en avant pour leur spectacle de Noël. Avant qu'elle ne finisse de toutes les analyser, je mets mes chaussures pour partir une fois l'article terminé.

— J'aime bien celle où on les voit tous sur scène en costume, me dit Maya en s'écartant de l'ordinateur. Après celle où ils sont en loge, ils sont mignons aussi et c'est quelque chose que les spectateurs ne verront pas.

Je me place derrière elle en posant mes mains sur son dossier et en me penchant au-dessus de son épaule. Sur l'écran, la dernière photo qu'elle a décrite, tous les enfants, certains déguisés et d'autres encore habillés normalement.

— Moi aussi, je l'aime bien celle-ci, je lui avoue. Je parlais avec la directrice quand je les ai tous vu regroupées.

— Je suis sûr que ta boss va adorer l'idée, me dit Maya en levant la tête vers moi.

— Ça, j'en suis moins sûr, elle n'était pas du tout emballée par l'idée quand je lui en ai parlé le mois dernier.

— Je l'ai lue, s'exclame-t-elle en se retournant cette fois pour me regarder dans les yeux. Même si l'idée ne lui plaît pas, ton article vaut le coup d'être dans cette édition spéciale et puis pense à ces gosses ? Grâce à toi et à elle, indirectement, peut-être qu'ils pourront payer leur voyage de fin d'année. Combien d'écoles ont l'idée de créer une pièce de théâtre pour financer à quatre-vingt pour cent un voyage ? D'autres auraient demandé au parent directement alors qu'eux se sortent les doigts des fesses.

Je souris à la réflexion de ma sœur et m'installe à côté d'elle pour mettre la photo choisie en tête de l'article et l'envoyer.

— J'ai trouvé ça tellement génial, je lui dis en refermant mon ordinateur.

— Moi, j'aurais rajouté un dessin pour montrer à ceux qui le liront a quoi va ressembler leur spectacle.

— Maya, je souffle.

— Bah quoi ? dit-elle. Je ne vois pas pourquoi tu ne ferais pas ça demain matin au petit-déjeuner ? Un croquis avec des couleurs pour illustrer en plus de la photo et ça rajoute un petit truc.

— Je ne dessinerais pas, je dis en me levant pour mettre fin au débat.

— Comment tu veux.

Je prends mon manteau, regarde si j'ai toutes mes affaires dans mon sac et prends le cadeau de Mélanie.

— Tu rentres vers quelle heure ? me demande Maya en marchant vers la cuisine où s'échappe une odeur de lasagne.

— J'en sais rien, peut-être à minuit, ou deux heures.

— Tu m'envoies un message si je dois venir te chercher si t'as trop bu.

— C'est le nouveau de l'équipe com qui doit nous ramener, tu peux dormir.      

Ma sœur se retourne vers moi les sourcils froncés, un gant de cuisine dans la main près le mettre.

— Tu peux quand même m'envoyer un message quand tu quittes le bar, me demande-t-elle. S'il te plaît.

Avant je rejoindre le taxi qui attend devant l'immeuble, je jure à ma sœur de lui envoyer un message.