É P I S O D E 2.
— Très bien, notre session d'aujourd'hui touche à sa fin Monsieur Mendes. Vous avez passé une bonne semaine ? J'ai cru entendre que vous déménagez ? s'annonce le docteur Johnson.
Il nota sur du papier ses dernières constatation d'aujourd'hui, alors que j'étais affalé dans mon siège les yeux posés sur le plafond avec cet air lointain, voir ailleurs sur le visage.
Lors des consultations, j'avais tendance à être absent assez facilement, aujourd'hui encore je n'y échappe pas.
Juste être là me donnait la vague sensation de ne pas être dans mon corps.
— Oui, j'ai passé une semaine agréable, et ça été le cas, j'ai déménagé. D'ailleurs, j'ai rencontré une femme, dis je spontanément.
Rencontré était un bien grand mot toutefois, je l'avais juste remarqué et elle aussi.
— Une femme ? Fit il.
En relevant ses yeux vers moi quelque peu surpris, il reprend :
— Dites moi en plus.
— On est allé à un café avec mon frère il y a une semaine, et à travers la fenêtre, il y avait une femme qui ne m'a guère laissé indifférent je dois l'avouer, dis je d'un ton calme.
J'avais continué mes propos tout en entrelaçant mes doigts tandis que le docteur croisa une jambe intrigué sans me lâcher des yeux.
— Pourquoi ? dit-il.
Finalement en posant mes yeux sur ceux du docteur avec détachement ou plutôt du ressentiment, je ne sais jamais trop ce que je ressens pour cet homme, je conclus d'un ton volatile :
— Je ne sais pas.
— Bien, n'insiste pas le docteur, on en parlera mercredi, déclare t-il.
Il se lève pour prendre la direction de son bureau en faisant claquer le son de ses mocassins sur le parquet.
— Je vais vous prescrire des régulateurs de l'humeur et des antipsychotiques.
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Borderline
RomanceParfois, les plus beaux joyaux de la nature s'épanouissent dans les environnements les plus hostiles. Ils baignent dans une lumière de détresse, grandissent à la souillure de l'eau froide, éblouissent autour des ronces, et dévorent à jamais insatia...