LES PRIMORDIAUX - La nuit tombe - 1 [Terminée]

68 - Lilianne

L'odeur de poussière.

Le hurlement des sirènes.

La colère d'Ephraim, qui pulsait avec la même régularité que la douleur. Mon crâne... c'était comme s'il était fendu en deux, comme si j'avais le cerveau à l'air, la boîte crânienne fracassée.

J'avais si... mal.

C'était à la limite du supportable. Tout était trop.

Trop lumineux.

Trop bruyant.

Trop épuisant.

F-Faucheur.

— Lilianne.

Pas dans ma tête. Je tremblai. Des gens criaient. Partout autour de moi.

Qu'est-ce qu'il restait de l'UOP ?

Qu'est-ce qu'il restait des gens à l'intérieur ?

Oh bon sang...

— Raim, s'il te plaît, calme-toi. Calme-toi où tu vas faucher toute cette PUTAIN DE VILLE !

Des téléphones sonnaient.

Les sirènes.

Les sons étaient déformés, amplifiés. Je voulais juste que tout s'arrête. J'avais besoin... besoin de...

— Attention !

Je me pliai en deux et vomis, traînée acide et brûlante dans ma gorge. Je ne parvenais pas à garder les yeux ouverts. La lumière...

Anam.

Trop m-mal. C-c'est t-tr...

— Hôpital ?

Je sentais Orion et Patrocle. Pas Zeke. Je sentais d'autres Primordiaux.

Les sirènes qui hurlaient à mes oreilles. Tout tanguait alors même qu'on me tenait.

— Non, gronda le Faucheur. Caitlin va s'en occuper.

Anam, parle-moi.

— J'ai... j-juste m-mal au c-cr...

Quelque chose coulait dans mon œil. Du liquide poisseux. Du sang ? Le mien. Je me rappelais les chiens d'ombres de Patrocle. Je me rappelais la déflagration après avoir... aspiré l'attaque de Yuri.

Rien d'autre.

Le noir total.

Et cette MAUDITE DOULEUR !

— LILI !

Viktor ?

— LILI !

— Je peux rester ici, dit Orion alors que le Faucheur bougeait. Pour aider.