On se précipite tous les quatre dans le hall de la tour. Là, nous attendent des dizaines de journalistes et de Capitoliens heureux de me voir. Mais je n'ai pas le temps de m'occuper d'eux. Les questions sans intérêt attendront. Je dois rejoindre avec ma mentore la voiture qui nous amènera au studio où nous attend Caesar. Jeanine et Apia monteront dans la deuxième voiture. Moi et Lara monterons dans la première. Je remarque que ma mentore a changé de tenue. Elle a enfilé une robe de soirée rouge et des talons de la même couleur. Apia n'a pas changé de tenue depuis que je me suis réveillé, et Jeanine a enfilé une de ces tenues à la mode au Capitole. Orange fluo, pour changer.
Lara et moi avons à peine le temps de nous attacher que la berline démarre, escortée de tous les côtés par des Pacificateurs à moto. La foule de Capitoliens est agglutinée au bord de la route, contre des barrières installés pour l'occasion. Elle salue le passage de la voiture. Je les salue en retour le sourire aux lèvres, c'est ce qu'il faut montrer aux Capitoliens m'explique Lara. La route a été barrée à la circulation exprès pour que je puisse arriver à l'heure au studio de tournage. Tant d'efforts pour si peu, le Capitole n'a pas le sens des priorités décidément. Mais ça, je le savais bien avant les Hunger Games.
La berline du gouvernement arrive enfin au studio. Un Pacificateur nous ouvre la portière. Lara sort en première, suivie par moi. A ma vue. La foule s'agglutine contre les barrières de sécurité. Les caméras sont braqués sur moi. On m'applaudit de toutes parts. On me lance des fleurs, voire même des bouquets entiers. Des roses. Je m'efforce de ramasser au moins un bouquet de fleurs et de saluer un maximum les Capitoliens. Je m'arrête le temps de poser pour quelques stupides photos de journalistes, forçant sur les sourires, puis, voyant que l'heure tourne, on nous force, moi, Lara, Jeanine et Apia à rentrer dans le studio.
Caesar m'attends dans le hall. Il est vingt heures quarante-cinq, heure du Capitole. Il n'a pas changé, toujours ses mythiques cheveux bleu électrique, costume de soirée bleu pétant. Je ne sais pas s'il m'a manqué en vérité.
_Elef' ! Que je suis heureux de te retrouver ! s'exclame le présentateur.
_Moi aussi Caesar ! Je n'y pensais pas !
_Je te laisse rejoindre les équipes de préparation avant de monter sur scène. Le live commence dans quatorze minutes environ.
Je rejoins comme me l'a demandé Caesar les équipes de tournage dans les coulisses avant de monter sur scène. Elles me cachent des micros dans mon blazer, pour qu'on puisse bien m'entendre. On m'explique aussi comment va se dérouler l'interview. Une voix acclamera d'abord Caesar qui ensuite m'appellera sur scène. Je répondrai à ses questions et dès que l'interview sera finie, je dois repartir aussitôt des studios pour que le Président Snow me remette la couronne du gagnant.
Soirée inutilement chargée donc.
Je remarque depuis les coulisses que le public est déjà dans la salle. Il est neuf heures moins cinq de toute façon. Les équipes de tournages font les derniers tests de son, de lumières, de caméras, vérifient que les écrans sur scène fonctionnent bien. En attendant, dans les coulisses, une petite télé retransmet les informations. On ne parle que de moi, moi et... encore moi. Je suis omniprésent sur tous les écrans de Panem. Bryan deviendrait complètement cinglé s'il voyait ça. On se demande ce que je vais dire. Mes impressions sur les Hunger Games, si j'ai aimé mon séjour au Capitole. On se demande même si je me suis bien remis de mon malaise.
Soudain, le programme se coupe à la télévision. Le sceau de Panem apparaît, ainsi que son hymne. La scène du studio apparait à l'écran. La retransmission de l'interview commence, dans tout Panem. Le pays entier regarde l'émission obligatoire, mais le District Neuf, lui, le fait de son plein gré, sans aucune once d'hésitation. Autant ne pas le décevoir. Vingt ans qu'il attend ce moment. Trente neuf tributs tués avant un nouveau vainqueur.
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Les 72èmes Hunger Games d'Eleftherios
FanficDeux années avant que Katniss ne brandisse les baies, c'est Eleftherios qui voit sa vie basculer en une fraction de seconde : l'hôtesse de son district, Jeanine Hust, a tiré au sort, et à quinze ans, c'est lui et lui seul qui a été désigné avec une...