Les 72èmes Hunger Games d'Eleftherios

~Chapitre 17~

Je me réveille. Il fait encore nuit. Mais combien de temps est-ce que j'ai dormi ? Quelle heure est-il ? Difficile à savoir. Je me gratte le bas de la joue : ma barbe a déjà commencé à repousser. Saleté de barbe.

Katleen dort toujours paisiblement contre moi, sa tête contre ma poitrine. Je ne peux pas bouger sans la réveiller. Je n'ose pas la réveiller. Le sommeil est quelque chose de sacré aux Hunger Games... du moment qu'il n'est pas éternel.

Une lumière éclatante m'arrache soudainement la vue. Je plisse les yeux. Katleen se réveille brutalement et se frotte les yeux à son tour. Je mets quelques secondes avant de retrouver une vue correcte.

_C'est quoi le délire ? Il faisait nuit il y a trente secondes ! je m'exclame.

_Il ont avancé le temps, explique Katleen en baillant. Les Hunger Games sont allés beaucoup trop rapidement cette année. Il ne reste que six tributs, et quatre vont mourir dans les prochaines heures. Les juges ne vont pas tarder à faire un festin, pour clore les Jeux en un bain de sang. Nous deux, face à Bryan et ses alliés. Autant nous réunir maintenant et y mettre fin.

_Votre attention chers tributs ! Nous vous invitons à un Festin à la Corne d'Abondance ! Il pourrait y avoir des choses dont vous auriez besoin... il serait bien dommage que vos précieux cadeaux tombent entre les mains de vos adversaires... C'est tout pour cette annonce. Et puisse le sort vous être favorable ! retentit la voix de Caesar dans l'arène

_Qu'est-ce que je disais... marmonne Katleen.

_Autant y aller et en finir, je propose à voix basse.

_T'as raison, approuve Katleen.

Je me lève en m'étirant. J'enfile mes chaussettes et mes bottes. Je passe mon carquois dans mon dos. J'enfile mes gants en cuirs aux mains. J'attrape mon arc. Katleen fait de même. On sort de la grotte, aveuglés par la lumière du jour. Il neige un peu. Il fait froid. Mais bientôt, je ressentirai peut-être à nouveau la chaleur... ou pas.

_Quelle est la probabilité que l'un de nous gagne ? demande Katleen.

_On est six tributs. On a deux chances sur six que l'un de nous deux gagne. On a donc... arrondissons en disant environ trente-trois pourcents de chance que l'un de nous deux soit le vainqueur. On a donc seize virgule cinq pourcents de chance chacun de gagner. Mais c'est que de l'égalité. En vérité, faut prendre en compte tout ce qui est de l'intelligence de chaque tribut, sa force, son équipement, sa santé, et cetera... pour arriver à une vraie probabilité.

_Si tu le dis. Mais t'as vraiment été capable de calculer ça de tête ? Vraiment ?

_Bien sûr.

_Mais comment tu fais ?

_Je sais pas. J'y arrive facilement, presque... naturellement. Je m'intéresse beaucoup aux sciences, et plus particulièrement à la biologie, d'où mes connaissances en poison. Mais je suis assez doué en calcul.

_Vous avez des cours de science au Neuf. Je pensais pas.

_Oui. Il y a des cours obligatoires : chant, maths, littérature, grammaire et histoire. Mais après tu peux avoir des cours de chimie et de biologie. Mais c'est payant. Du coup, y a pas grand monde.

_T'es issu d'une famille aisée ?

_Non. Mes parents travaillent dans les champs. Moi aussi d'ailleurs. Mais ma prof de biologie a remarqué que je m'intéressais aux cours qu'elle proposait, alors elle m'a invité à assister à un  pour voir si j'aimais bien. Elle m'adore, et j'avoue que moi aussi. Normalement, je devrais payer des sommes que je pourrai pas me permettre pour s'y assister, mais je suis tellement passionné par ce qu'elle enseigne et je me débrouille tellement bien qu'elle s'est arrangée pour que ce soit l'école qui paye à la place de mes parents sous certaines conditions. Je dois tout à Madame Windsay, surtout mes connaissances en poison. Et moi j'apprends des trucs qui m'intéressent vraiment. Parce que je voulais travailler dans la recherche biologique ou devenir médecin. Avant de finir aux Hunger Games bien sûr.