l'art et le malaise

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- t'es biz un peu depuis qu'on est arrivé.

sourcils froncés je me tourne vers ma meilleure amie qui est entrain de retoucher son teint dans le miroir, nejma à ses côtés.

- comment ça j'suis biz ?
- j'sais pas, tu parles quasi pas, t'es archi calme.

pour le coup je hausse les épaules, j'ai pas grand-chose à re dire.

- t'inquiètes j'me préserve juste pour ce soir.

je crois que j'ai réussi à la rassurer car rapidement on change de sujet. notre deuxième journée c'était visite de la ville et aussi préparation pour ce soir. j'ai l'impression qu'on a organisé le met gala. finalement pas loin de deux heures plus tard le airbnb est rempli de gens que je ne connais pas forcément ou de loin.  je reste une partie de la soirée avec melany, nejma et carrol.

- bon je vais chercher le roi de la soirée qu'on trinque avec !

bien vite je me faufile entre les différentes personnes. la grande pièce à vivre s'est transformée en aquarium. par chance je trouve ken avec idriss et deen non loin de là.

- eh alex, ça vient tiser avec nous un peu ?
- bah euh ouais carrément.

je surjoue tellement ma phrase que pendant quelques secondes je suis certaine d'être grillée et je me rappelle que les trois sont probablement bien défoncé vu l'heure avancée. je préfère pas jeter un regard au grand-père et je joue nerveusement avec mon verre. on dirait vraiment une ado de quinze piges, je ferais mieux de m'inscrire au cours florent l'année prochaine. framal nous raconte je ne sais quel mésaventure avec une hollandaise qu'il a eu plus tôt dans la journée, je crois que deen ressent le malaise et s'éclipse rapidement avec je ne sais quelle excuse.

- c'était quoi ce malaise ? me demande nek
- hein ?
- j'avoue, la dernière fois que je t'ai vu autant gênée c'était quand un boug t'a demandé une photo de tes ieps contre de la thune en sortant de boîte. renchérit le kabyle.

idriss c'est le pote qui ne cessera de vous rappeler que vous pouvez vivre des moments très malaisant. vraiment malaisant.

- mais vas-y décales toi aussi. j'suis archi normal là.
- mens doucement, mais dis-nous, vous vous êtes pécho ou quoi ?
- mais non ?? lâchez ma veste, deen c'est mon pote.

quand je suis mal à l'aise comme ça, l'un comme l'autre préfère m'enfoncer plutôt que de me laisser respirer tranquille, ils savent que ça marche en plus.

- bon ok peut-être qu'on te croit mais c'était tendu avoue ?
- j'sais pas ça a toujours été biz avec lui, j'crois qu'il me rappelle trop zack.

comment tuer l'ambiance en trois étapes avec alex lol. les visages de mes acolytes se ternissent un peu, pour me donner un peu de contenance je bois cul sec le verre que j'ai dans la main.

- respirez hein, c'est bon c'est pas voldemort on a le droit de prononcer son blase.
- t'sais quoi ? on va même se mettre une caisse pour lui ce soir ! me sourit le grec

je feins un petit sourire, je suis pas du genre à me mettre une race chaque semaine, mais de temps en temps ça passe, je supporte plutôt bien l'alcool.

    je suis complétement déchiré, ça fait un quart d'heure que je suis parti en cuisine chercher une bouteille d'eau pour ken (toujours penser à s'hydrater) mais j'ai phasé sur un tableau dans le couloir.  je vois finalement ma meilleure amie me rejoindre.

- j'arrive pas trop à voir le message derrière ce tableau.
- tu t'intéresses à l'art toi maintenant ?
- non mais regarde t'as plein de visages avec de la mosaïque autour et... attends c'est un fiak ça ?
- oui fin c'est un klimt, ça doit être son copyright à lui.

cette conversation n'a aucun sens et pourtant melany ne boit pas ce soir, c'est ça qui m'inquiète.

- y'a le fennec qui te cherche au fait.
- ah oui c'est vrai.

je commence à prendre le chemin de la cuisine quand la rouquine m'interpelle à nouveau.

- alex, t'es sûr que ça va ?
- bah ouais, bien sûr.

je hausse les épaules, la mine qui ne semble pas vraiment comprendre sa question à cet instant. je m'éclipse dans la pièce où je trouve mon dû et retourne sur la terrasse où est posé une partie du s.

- j'ai cru que t'allais jamais revenir, t'es parti à la source même ?
- non j'ai parlé d'art avec mel.
- crari vous vous intéressez à l'art ? demande le plus âgés des kabyles.
- bah ouais grave, c'est stylé klimt.

je crois que j'ai lancé un vrai sujet parce que ils se mettent tous à parler tableau, musée et je n'sais quoi d'autre, je perds bien vite le fil de la conversation, préférant me concentrer sur mon énième vodka pomme.

je ne sais pas combien de temps on reste à l'extérieur mais les nuits d'avril ne sont pas les plus chaudes.

- alex ?
- hm ?
- qu'est-ce qu'il se passe ?

je sens que la voix de 2zer n'est pas comme d'habitude alors je lève la tête et m'aperçois que l'attention des quatres hommes est braquée sur moi. mel et nejma arrive à ce même moment avant que cette dernière ne reprenne.

- tu pleures alex ?

je fronce les sourcils prête à répondre par la négative mais ma main vient toucher ma joue que je sens des plus humide. je balaie de ma manches mes dernières larmes.

- ah ouais j'ai peut-être un peu trop forcé sur l'alcool.
- t'as besoin de quelque chose ? propose à nouveau  2zer.
- non c'est gentil, je vais plutôt aller me coucher.

sans plus de cérémonie je me lève pour rentrer, je me sens un peu honteuse et rapidement je me fais un chemin jusqu'à ma chambre. mais quand je passe le salon, c'est le regard de deen que je croise. Il a un joint en main, parlant avec eff. je coupe rapidement notre contact visuel et regagne rapidement la chambre que je partage. soupire passe mes lèvres une fois la porte fermée et je n'ai pas trop le souvenir du moment où j'ai pu m'endormir.

   le réveil est très dur. quand j'ouvre les yeux, un verre avec une aspirine est posée sur la table de chevet à mes côtés. j'imagine que ça vient de mel. quand je décide enfin de me lever, je me rends compte que je suis encore habillé. Ce n'est qu'une petite demi-heure plus tard que je rejoins le salon après être passé par la case salle de bain. l'heure indique treize heures et notre départ d'amsterdam est prévu en début de soirée. quand j'arrive dans la grande pièce à vivre, je m'aperçois que je suis la dernière levée et tout les regards se tournent soudainement vers moi.

- continuez votre conv' hein, vous gênez pas pour moi.

je comprends rapidement que le sujet devait probablement me concerné au vu de la réaction de mes amis.  je sens quelques regards s'échanger avant que ken ne rompt le silence.

- je crois qu'on a une idée pour ton frère.

𝐒𝐄𝐍𝐙𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant