Numéro Treize

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CAMERON
Quand je rentre chez moi, il n'y a personne. Ma mère ne m'aime pas, et elle est pas souvent à la maison. Mon père, il est jamais là. Ma théorie, c'est qu'il couche avec une femme. Lui, il prétend qu'il a beaucoup de travail, et qu'il est très heureux quand il peut rentrer 2 jours à la maison. Mon cul ouais. Il a qu'une envie, c'est de retourner baiser sa salope. Pardon pour ces mots déplacés, je suis juste hyper énervée. Ma mère ? Je sais pas du tout ce qu'elle peut faire quand elle est pas là. Peut être qu'elle aussi elle couche avec un mec. Ma mère, elle a un putain de physique, et mon père aussi. Moi...c'est pas trop ça. Enfin ça va. Mais je cherche jamais à le montrer.
Ça m'étonnerait pas du tout que mes parents divorcent, vu la fréquence à laquelle ils se voient. Vous allez trouver ça bizarre, mais ça me dérangerait pas plus que ça.
Mon père doit revenir dans... 2 jours je crois. Ah non 2 jours c'était hier. Alors il revient demain. Bon...je vais essayer de les traquer tous les deux pour voir s'il y a encore de l'amour entre eux deux, mais ça m'étonnerait fortement.
Peut être même que mon père revient pour annoncer à ma mère qu'il veut divorcer. Enfin, allez pas trop d'idées dans la tête avant de savoir !
***
Je me suis endormie vite, après avoir regardé la télé, avec des programmes pourris, ceux du jeudi soir quoi.
J'dois aller au lycée. Je pousse un grognement en sortant de mon lit. Je pêche dans mon placard vite fait un t-shirt, un jean, une culotte, un pull et des chaussettes. J'enfile tout ça en émettant différents grognements bizarres. Puis mes converses, mon sac, et je file. J'allais oublier mes cigarettes, rien de tel après avoir passé une nuit pourrie. Non j'deconne, ce qu'il me faudrait c'est une bouteille de vodka ou de whisky. Ce serait tellement chelou d'arriver le matin au lycée bourrée. Je pousse un ricanement, seule, devant la porte d'entrée de chez moi. J'ai un problème. Dans ma tête. Boon, c'est pas grave !
Je sors de chez moi, referme la porte, et devant moi est posté Noah, tout à fait bien réveillé.
- Salut, me dit-il joyeusement.
- Noah. Ça va ?
- Ouais, t'as pas l'air réveillée toi. Tu veux un remontant ?
- J'vais au lycée là. Pas la peine de boire dès le matin.
- Ah... Ouais, le lycée. T'as des potes ?
- Un pote, il s'appelle Nathan.
- Cool, tu me le présenteras ?
- Tu voulais pas que personne te voie ?
- Il me connaît ? Je suppose que non. Tu peux lui faire confiance ?
- Ouais, ouais...
Je commence à marcher, doucement, parce que je sais que je suis déjà en retard.
- Mon père arrive demain, lui dis-je.
- Ha ouais je me souviens de ton père, il est super cool ! Tu te souviens qu...
- C'est plus pareil, le coupai-je.
- C'est-à-dire ? demanda-t-il, l'air déçu.
- Je le vois une fois tous les trois mois, ma mère, c'est la même.
- Mais... ils avaient l'air de s'aimer beaucoup avant.
- Oui, mais ça c'était avant. Je sais pas ce qui a changé, et pourquoi.
Noah marcha d'un coup plus vite que moi. Il se retourne vers moi, et dit :
- Je t'aime. Je sais que tu m'aimes pas en amour, mais moi si, et je m'en fous si j'me suis fait passé pour mort. J'avais trop peur. Je me suis sentie tellement coupable, j'ai cru que tu serais partie. Je voulais pas revenir. Ne m'en veux pas, Cam' , s'il te plait. Juste ça. Tu te souviens pas comment tu me taquinais avant ? Tu trouvais toujours un prétexte pour me faire chier. Et maintenant, t'essayes d'être normale, calme, mais moi je sais bien que tu l'es pas. Lâche toi, un peu, Cameron. T'es pas une fille comme ça. T'es Cameron Wayst, t'es pas une de ces filles coincées, Cam' ! Ok ?
Son long discours me fit sourire, même éclater de rire.

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