|one shot| Romanoff

« Elle » ?

Un jour de plus dans la tour des Avengers. Un jour de plus à compter aux côtés de mes deux sœurs. Nous étions enfin réunis, nous avions surpassé l'épreuve de la Chambre Rouge.

Elles l'avaient surpassée. Pas moi.

Et me voilà, comme chaque soir depuis que nous avions un semblant de vie normale, en train d'effectuer le même rituel. Je scrutais chaque parcelles de mon corps nu.

Une cicatrice, puis deux, puis dix, puis trop.

Les images me revenaient, la sensation, la douleur, le soulagement. Ce soulagement si étrange que désormais je venais de comprendre.

Moi qui me pensait que mon esprit avait flanché...

J'entendis toquer à ma porte, alors je scandai un « entrez » sachant déjà qui c'était.

- « Comment va ma princesse ? »
- « Je suis nue Nat... »
- « Tu es ma soeur, et puis au moins tu ne peux pas cacher le fait que tu cicatrises mal. J'avais vu juste. »dit-elle assez fièrement.

Je baissai le regard de ma poitrine pour simplement fixer le sol. Je venais de comprendre quelque chose et je me devais de lui en parler. Mais aurais-je le courage ?

- « Changes toi et assieds-toi sur ton lit ensuite, je vais arranger tes blessures. »

Je ne dis rien et m'exécutai.

Après quelques minutes, je me retrouvais sur mes draps désordonnés avec ma sœur à mes côtés.

Elle souleva doucement mon t-shirt, toujours trop large pour moi, afin de commencer ses soins.

- « Qu'est-ce qui te tracasse ma grande ? » me demanda Natasha, avec sa voix la plus apaisée et compatissante.
- « J'en sais rien. En fait si mais... »
- « Florence m'a dit que tu mettais des vêtements de plus en plus larges, ça a un lien ? »
- « En quoi mettre des vêtements larges aurait-il un lien ? »
- « Car avant tu t'habillais totalement différemment. »
- « On peut changer. » grondai-je légèrement sur la défensive.

Un rapide silence s'immisça entre nous avant qu'elle ne reprenne la parole.

- « J'aime beaucoup ta nouvelle coupe. Les cheveux courts te vont bien. Parfois changer de coupe quand ça va pas permet d'obtenir un peu de réconfort non ? »
- « Ouais... Écoute... je-... » plus aucun son ne voulait sortir de ma bouche.
- «  Prend ton temps, on est pas obligé d'en parler ce soir. » me rassura ma sœur, avec un sourire rare sur son visage.
- « Finis de jouer au docteur et appelle 'Lena... je veux vous le dire en même temps. Je sais pas si je serais capable de mettre des mots dessus, alors le faire une deuxième fois ça me parait impossible. »

Elle acquiesça d'un sourire en coin. Elle continua ses soins et les termina par un baiser sur mon front légèrement bouillonnant de fièvre.

- « Tu nous en parles et après tu te reposes ma grande. »
- « Oui Nat... »

Elle partit sans un mot de plus, simplement le sourire aux lèvres. Ça me faisait tant de bien de la revoir s'épanouir. Elle qui se privait de tout dans le passé, qui avait une corde au cou à cause de la Chambre. La voilà désormais elle même, Natasha Romanoff, une sœur, une super héroïne. Et rien d'autre. Juste la meilleure version d'elle-même.

Je fixais mon plafond comme si c'était la chose la plus intéressante de ce monde, cherchant mes mots, mes gestes, mes exemples pour leur expliquer ce que j'étais.

Et c'est là que la dernière once de doute parti, lorsque ce souvenir me revint en tête.

Dreykov était devant moi, j'étais sur une chaise, le torse à découvert, rempli de sang. Ma poitrine venait d'être mutilée une nouvelle fois. Les cicatrices venait d'être remplacées par de nouvelles entailles.
J'avais mal, je me remémorais encore parfaitement la douleur. Mais ce dont je me rappelle le mieux, c'est cette sensation de bien-être. Un bien-être indescriptible mais tellement réconfortant.