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LA CLASSE EST VIDE est notre seule exception. Devant nous se dessine la figure de Karim Hafeez, notre professeur. Les bras croisés sur son torse, il semble particulièrement agacé. Et je n’ai qu’à regarder un bref moment son regard noir pour comprendre que nous allons passer un sale quart d’heure.
— Rappelez -moi la consigne, Jäger.
Celui-ci sert la mâchoire.
— Un travail sur le sujet que vous nous avez donné. Un travail…, il hésite avec de terminer sa phrase, comme si le simple fait de prononcer ce mot risquait de lui arracher la langue, …collectif.
Le professeur acquiesce, les dents toujours serrées. Ses yeux promènent sur son ordinateur où je devine la présence de nos deux devoirs. Je n’ai même pas honte d’avoir préféré fuir cet exercice de malheur. Pourquoi m’oblige-t-il à travailler avec cet abruti ?
L’abruti en question me foudroie du regard dès qu’il le peut, profitant du fait que notre professeur ne le voit pas car il est trop concentré sur nos copies. Je contracte le poing en voyant l’apparente agressivité d’Eren, agacée par son comportement.
Et l’autre homme ouvre la bouche.
— Vous avez discuté entre vous de ce que vous aviez fait ? demande-t-il. Je suppose que non. Quitte à désobéir et faire le travail seul, autant ne pas s’interroger sur ce que fait le voisin. Eh bien laissez-moi vous dire, les deux génies, que vous avez été bien cons, en ce qui concerne ça.
Je fusille le brun du regard qui lui fait pareil. Si Karim Hafeez se moque de nous pour ne pas nous être renseignés sur le devoir de l’autre, cela signifie que celui-ci pose problèmes. Un soupire franchit mes lèvres. J’espère que nous aurons chacun une note différente.
