Chapitre 23 - Xærcy

443 25 51
                                    

— Mais il se fout de ma gueule ! Hurlais-je presque.

— Et pas qu'un peu.

Maydi était vautré sur son lit mangeant du fromage qu'il avait volé à la cantine.

Je relis le message que j'ai reçu de Paon ce matin, ça fait bien une centaine de fois que je le relis sans vraiment comprendre pourquoi il a changé d'avis aussi vite.

[ Ne quitte pas Kaela. Et efface mon numéro. ]

J'eteind mon téléphone et soupire en me retournant vers mon ami.

— Un jour il me dit qu'on sort ensemble, un autre il me dit d'effacer son numéro, je suis quoi moi ?

— Un pigeon ? Ou un canard, au choix.

Maydi s'esclaffe de sa blague qui n'est même pas drôle.

— Je sais pas quoi faire, ça me saoule de lui courir après.

Je m'assoie à côté de lui et il en profite pour me foutre une claque derrière la tête.

— Tu veux du fromage ?

— Non merci, il est dégueulasse l'emmental.

Il hausse les épaules et remet son morceau dans sa bouche.

— Je suis pas ta mère, me dit-il, je vais pas te dire de continuer de te battre pour lui parce que je ne sais quoi. Moi je pense que tu devrais lâcher l'affaire, il sait pas ce qu'il perd.

Je n'avais pas senti ça pour quelqu'un avant lui, ou peut-être que si mais je ne m'en souviens pas. Les papillons dans le ventre juste avant qu'il descende en une bouffée de chaleur au sed de ton corps, les membres engourdis par l'envie de toujours vouloir le toucher, le désir de vouloir le toucher, la tension et l'électricité dans l'air ou même juste le fait que mon cœur bat à toute allure quand il fait un seul geste dans ma direction.
J'étais heureux d'être avec Kaela évidemment, elle m'a aidé, elle est gentille avec moi, elle me donne don amour... Mais il n'y a pas tout ça qui se déclenche en sa présence.

Je ne veux pas perdre toutes ces sensations que je ressens quand je suis avec lui.

— Normalement c'est Kaela qui se gère des histoires de cœur, je ne suis pas bien placé pour donner des conseils.

Il rigole à s'en étouffer avec son fromage qui pue.

— Mais bon, ça va être un peu compliqué pour toi. C'est quand que tu la quitte ?

Je souffle un coup.
Ça aussi c'est un grand problème, je lui ai envoyé un message pour qu'on se parle ce soir mais je ne sais plus quoi faire. Mais je sais que je la quitterai dans tous les cas, même si avec Paon ça se complique.

— Je lui parlerai après l'entraînement de 18h.

Il hoche la tête et mon alarme sonne, nous prévenant qu'il est déjà 14h. Notre pause de deux heures est déjà écoulée, alors on se lève avec toute la fatigue qu'on a.

Demain c'est le match de basket que tout le monde attend, équipe d'université professionnelle contre une autre tout autant professionnelle. Il y aura des pom pom girls, un buffet et même une mascotte pour chaque équipe.
Je gère plutôt bien le stresse d'habitude,  mais plus l'année avance et plus ça devient sérieux, si un jour je veux que ça devienne mon métier il faut augmenter le niveau, on passe déjà dans les journaux et dans quelques chaînes télévisées, il ne manque plus qu'à être repéré.

On arrive et on s'installe dans l'amphithéâtre quand le professeur en face de nous nous invite à nous asseoir. C'est une prof de français, un cours obligatoire pour chaque étudiant dans cette université, elle nous attend Maydi et moi devant son bureau.

La plume de Paon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant