Chapitre 25

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J'avais chaud....

Ces chatouillis sur ma peau.... On aurait presque dit ceux des rayons du soleil....

Je battais vivement des paupières, tentant de me protéger sans succès de la lumière environnante. Je passais alors d'un geste pâteux ma main sur mon visage assommé, mes doigts tâtant chacun de mes traits. Je fronçais néanmoins les sourcils lorsque je sentis des grains rouler contre ma peau, me rappelant fortement la sensation du sable. Intriguée, j'ouvris subitement les yeux pour observer mon environnement , mais je les refermais très vite en raison du soleil aveuglant.

Je m'y repris donc plus lentement, telle une enfant apprenant à marcher avant de pouvoir courir. Une fois cette opération primitive réussie, je poussais sur mes bras endoloris afin de me relever, sans prendre en compte mon crâne sur le point d'exploser . Je rejetais alors mes longs cheveux noirs en arrière d'un mouvement de tête, étonnée de constater que mes doigts crispés s'enfonçaient lentement dans le sol.

Qu'est ce que c'était?

Du sable?

Je jetais finalement un coup d'oeil aux alentours, réalisant petit à petit que je me trouvais au milieu d'un désert, des dunes dorées s'étalant à perte de vue. Le soleil tapait fort, et la légère robe blanche volante aux broderies dorées que je portais ne suffisait absolument pas à me protéger de ses rayons brûlants. Pas un bruit ou même une seule sensation de vie n'émanait de ce paysage mort et aride.

-"Où est-ce que je suis... "soufflais-je en tenant de me souvenir des derniers événements.

Par pur réflexe, je passais mes doigts dans mes cheveux, à la recherche d'un objet qui aurait dû s'y trouver. Et c'est lorsque mes doigts frôlèrent ce qui s'apparentait à une fleur surmontant une épingle à cheveux, qu'une douleur sourde me vrilla le crâne. Une ribambelle d'images se mit alors à défiler brusquement sous mes yeux, au fur et à mesure qu'une bourrasque de sentiments divers s'emparait de moi. L'amour, la haine, la tristesse, la joie, la peur, la détermination de vaincre, la douleur. Tout se mêlait et s'opposait dans une tornade de sensations.

Giyu....

Tanjiro....

Du sang....

Muzan....

Encore du sang...

Mitsuri....

Obanai....

Du sang, encore plus.....

Son sourire...

Ses yeux bleus...

Puis le noir absolu....

Je passais mains  tremblantes sur mes épaules dénudées, ne comprenant pas pourquoi je ne portais aucune des plaies que les démons m'avaient infligées. Je me souvenais vaguement avoir sacrifié mes dernières forces avec Giyu, afin de sauver tous les survivants. Mais cela n'expliquait pas où est-ce que je me trouvais, et encore moins pourquoi je ne souffrais plus. Je commençais alors à désespérer, incapable de trouver une explication logique à ce qu'il m'arrivait.

Il me fallut un moment assise par terre à maugréer pour réaliser que je me voilais la face, et que je refusais tout simplement d'admettre la seule explication possible....

J'étais visiblement morte...

Pourtant, quelque chose clochait... une série de questions se bousculait, chacune apportant son grain d'angoisse à la situation.

Si j'étais réellement morte, que faisais-je perdue au milieu d'un désert ?

Arano...

Mon nom signifiait désert certes. Mais cela voulait-il pour autant dire que j'étais prédestinée à y errer pour l'éternité?

La perle bleue du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant