1-2 J'ai l'air d'un con à paniquer

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Dreck

Ma respiration s'affole de plus en plus et c'est comme si les parois de métal se rapprochaient de moi petit à petit. Je vais mourir...

Un rire discret se fait entendre et me fait oublier une nanoseconde ma panique, la blonde se marre. Putain, tu m'étonnes ! Un biker qui a une crise d'angoisse dans un ascenseur en panne... j'ai l'air d'un con à paniquer ! La machine va redémarrer non ?

J'essaie de me calmer, de calquer ma respiration sur la sienne mais rien n'y fait. Je déteste être enfermé, surtout s'il y a aucune possibilité d'en sortir.

Une prison. Ouaip, cet ascenseur est une putain de prison... dois-je vraiment préciser que j'ai déjà fais quelques aller-retour dans ce genre d'endroit et que ma claustrophobie s'est accrue à cause de cela ?

A peine ai-je cette pensée que des barreaux se forment devant mes yeux, je secoue la tête pour les chasser de mon esprit et croise le regard de la fille. Non, de la femme qui est coincée avec moi dans cet endroit de malheur.

Elle me regarde aussi. J'ai l'impression qu'elle n'a plus vraiment peur de moi, pour le moment en tout cas. Comme si ma panique avait effacée la sienne. Elle a toujours un petit sourire, l'air de dire « tu fais moins le malin biker à la noix ». Ouaip, j'suis sûr qu'elle pense ça. Si j'avais pas joué au con en m'amusant à la faire paniquer un peu plus elle m'aiderait peut-être à...

Non. Hors de question qu'elle m'aide à me calmer. Je peux le faire comme un grand, pas vrai ?

L'ascenseur tressaute et je pousse un juron alors que l'air me manque à nouveau. Je vais mourir putain ! Je me laisse tomber sur le sol et contemple mes mains, elles tremblent...

— Hey, ça va ?

Je relève la tête et la toise. Elle se fiche de moi la blondinette ou bien ?!

— ok, question de merde. N'empêche, t'es au courant que ça va repartir et qu'on va pas mourir ?

— Pa...pardon ?

— Tu viens de dire que t'allais mourir...

Et voilà qu'elle se marre à nouveau alors que je pige que j'ai parlé à voix haute. Je déglutit, je passe pour un con parce que je suis en train de faire une crise d'angoisse mémorable et cette... idiote se marre ?!

— Tu te... venges ? je demande l'air furieux, enfin j'espère.

— Mmmh... Si tu parles du fait que tu m'as fichue une trouille monstrueuse et que tu en as joué alors oui, peut-être que je me venge.

C'est mérité. J'ai vraiment joué avec sa peur et voilà que le karma a fait son œuvre.

— Bon ! Mec, il faut que tu te détendes...

— Me dé... détendre ? Mais... t'es dingue ! On va... crever !

Ok, l'insulter n'est peut-être pas la meilleure façon qu'elle me file un coup de main pour que je me calme mais ça fait du bien !

— Eh oh ! J'essaie de t'aider là ! Alors redescend un peu !

Elle fronce les sourcils et me fusille du regard. Malgré moi, je souris. C'est la première fois qu'une nana me tient tête. C'est assez étrange mais plutôt rafraîchissant. Bien plus drôle que les groupies qui tournent autour du club, en tout cas.

— Ok, aide moi... soufflé-je alors que l'étau se resserre dangereusement autour de ma gorge.

Comme en réponse à mon effroi, la cabine tressaute encore et je pousse un juron.

— Déjà, on va appeler les secours...

Elle appuie sur le bouton d'appel de la cabine et on attends quelques instants avant qu'une voix nous demande quel est le problème.

— A votre... avis ?!

— La ferme ! Nous sommes coincés dans l'ascenseur du parking souterrain...

Je n'écoute plus, elle indique le lieu et bientôt le silence se fait.

— Les secours vont arriver, nous devons simplement attendre. Oui, bon d'accord... elle souffle alors que je la fixe méchamment, je sais on est bloqués et on ne peut aller nulle part ailleurs. N'empêche... quoi ?

Elle ne s'arrête jamais de causer celle-là ?! Sans déconner, j'en viens presque à me dire que je préférerai être coincé tout seul dans cette fichue cabine !

Quoique.

L'ascenseur bouge encore et je retire tout ce que je viens de penser. J'suis très bien ici avec elle, au moins elle parle et me fait presque oublier que je vais bientôt mourir.

— Mec, on va pas mourir...

— Meuf... quoi ? Tu m'appelle sans... arrêt mec.

— Ella.

— Quoi ?

— Mec ? T'es idiot ou tu le fais exprès ? Ella, c'est mon prénom. Donne-moi le tiens et peut-être que j'arrêterai de t'appeler « mec », puisque c'est si exaspérant.

Je la regarde un instant, elle vient vraiment de me remette en place ? Oui. Et en même temps mon angoisse s'est atténué et l'étau de ma gorge s'est desserré un peu.

— Dreck.

Elle me sourit, comme si elle était ravie de m'avoir fait fermer ma bouche.

— J'ai une question, ose-t-elle après quelques minutes de silence.

— Ouais ?

T'es un biker pas vrai ? Genre un Sons Of Anarchy ?

Je me marre. Mais hoche néanmoins le menton. Elle frémit et détourne le regard.

— Ce n'est pas comme dans la série tu sais. On tue pas des gens, on est pas prit dans des fusillades tout les quatre matins etc...

Enfin, ça arrive. Et ça arrive aussi qu'on tue des gens. Ceux qui ont l'air de la faire flipper dans la rue. Mais il ne vaut mieux pas lui dire, si ça se trouve elle est flic.

— Mouais... vous êtes sûrement un gang de gentils nounours avec votre 1 % inscrit sur votre cuir...

Mince, gaulé.

— On est des hors-la-loi, c'est juste. Mais t'es qui toi ? Un flic ?

— J'ai vraiment la tête d'un poulet ? Sérieux ?

J'éclate de rire. Elle est marrante finalement la blondinette.

— Je suis chirurgienne.

J'écarquille les yeux. Woah. Elle me parait bien jeune pour être chirurgienne...

— Enfin, interne en chirurgie.

— La classe.

— Bon, tu sembles être calmé. Manifestement, tu ne penses plus qu'on va tous mourir... Merde ça va ?

A peine a-t-elle balancé le fond de sa pensée que je me remet à paniquer. Bordel, elle ne pouvait pas la fermer l'interne en chirurgie ?!

— Dreck, c'est bon... j'suis là.

Ses mains se posent sur les miennes et mon cœur s'emballe encore plus fort. Qu'est-ce que c'est ce bordel ?!

— Respire... doucement...

Je me concentre sur sa voix et ses yeux me percutent. Bleus océan. Perçant. Sa voix douce continue de me dire de me calmer et petit à petit, j'obtempère. Ses yeux me happent et je m'y raccroche comme un noyé à une bouée. Elle me sauve petit à petit.

— Eh oh ! Y a quelqu'un là-dedans ?!

Nous sursautons, on s'observent un instant comme déboussolés avant de nous mettre à hurler :

— On est là !! Sortez nous d'ici !

Hello mes petits chats.

Petit deuxième chapitre pour Ella et Dreck, mine de rien ils se rapprochent avant l'arrivée des secours...

A très vite ! ❤️

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