93 Jim

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Décidément...

Alors que j'ai tout fait pour fuir l'hôpital Pitié Salpêtrière depuis la mort de ma mère, et ce, même durant mes sept années de médecine, me voilà de retour là-bas pour la deuxième fois en à peine deux mois.

Putain, qu'est-ce que j'ai fait ? Hélène ne me le pardonnera jamais, pensé-je, complètement déprimé, assis au milieu des URGENCES.

Mais étrangement, je ne le regrette pas. Sophia avait besoin de moi, elle n'a personne ici, en France. Et ce coup de poing qui me démangeait depuis tellement d'années en plein dans la tronche de Thomas a été pour moi le point final à toute cette histoire qui me hantait depuis maintenant trop longtemps...

Trois ans auparavant.

—Aller mon amour, viens avec nous, t'as pas bu toi, tu nous serviras de chauffeur, propose Sophia avec son accent brésilien sexy.

—Non, c'est mort ! m'énervé-je d'un coup. Vous me soulez, cassez-vous où vous voulez tant que vous me foutez la paix !

—Okay, mais je te pique ta BM, crie Gaspard en se barrant en courant.

S'il croit que je vais le courser pour récupérer mes clés et les accompagner, il se fourre le doigt dans l'œil.

Je reste assis à mon bureau, devant mes fiches de révision.

Déçus, Sophia et Thomas me jettent tous les deux un dernier regard avant de quitter à leur tour ma chambre.

Déterminé, j'ai révisé jusqu'à tard dans la nuit, puis je suis allé me coucher en continuant de rabâcher mes fiches dans ma tête. Ce concours, je dois le réussir. Pour ma mère et ce qu'elle a enduré. Pour toutes les autres mères dont le diagnostic n'est pas encore tombé et que je peux sauver. J'ai bossé dur, c'est la dernière ligne droite pour être enfin accepter dans la spécialisation que je veux absolument. Je ne peux pas échouer, sinon ma vie n'aurait plus aucun sens.

Mais au petit matin, ce n'est pas mon alarme que j'ai programmé la veille qui me réveille, c'est un appel de Marceau.

—Hum, allô ? décroché-je, encore à moitié dans le coaltar.

—Jim. C'est grave.

Je me redresse aussitôt.

—C'est papa ? m'inquiété-je direct vu que je n'ai plus aucun rapport avec lui depuis presque dix ans.

—Non, c'est Gaspard.

Mon sang se glace.

—Quoi Gaspard ? Je... il était à l'appart hier soir avec Sophia et Thomas, il m'a piqué ma caisse d'ailleurs ce petit con pour les emmener à une fête chez Lorenzo... parlé-je rapidement sans reprendre ma respiration, sans parvenir à m'arrêter.

Je sais qu'au moment où je stopperai mon monologue à deux balles, alors Marceau reprendra la parole pour annoncer un truc que je ne veux pas entendre.

—Il va falloir que je lui dise d'aller faire l'essence d'ailleurs avant de me la rendre putain, car à chaque fois, il me pompe le réservoir et c'est à moi d'y aller après, ça me gonfle. Et t'aurais vu Thomas hier, il m'a...

—Jim, stop ! C'est très grave, je te dis.

Silence.

—Gaspard va bien ? lui demandé-je, tremblant comme une feuille.

—Oui. Enfin, physiquement, ça va.

—Putain, accouche Marceau, je pige que dalle et j'ai mon concours dans trois heures là, je te rappelle, je n'ai pas le temps pour ces conneries !

—Gaspard a percuté des piétons cette nuit. Deux piétons.

Toujours dans mon lit, j'ai l'impression de ne pas être encore réveillé.

Oui, c'est ça, je suis en plein cauchemar et rien de tout ceci n'est réel. Cette discussion n'a pas lieu, impossible.

—Jim ? Tu es là ?

Je déglutis.

—Oui.

—Bon écoute, il va falloir que tu me rejoignes à l'hôpital.

—A l'hôpital ?   

—Oui, Sophia a eu une légère entaille sur le front et Thomas, je crois que c'est son genou qui a pris. Quant à Gaspard, il est sous le choc et en observation pour l'instant. Je ressors de sa chambre là. La police le surveille, il va devoir répondre à tout un tas de questions. Et toi aussi je pense, car c'est ta voiture.

—La police ? Et comment vont les deux piétons ?

—Je... habille-toi Jim et rejoins-moi, okay ?

—Mais putain, pourquoi tu ne réponds pas ? perdé-je mon sang froid.

—Jim, je ne sais pas, okay !? C'est le bordel ici, dépêche-toi, s'il te plaît.

A suivre...

J'ai le plaisir de vous annoncer que vous avez lu 70 000 mots ce soir donc ce qui signifie que vous avez lu environ 400 pages de roman en fonction du format du bouquin et de la taille de l'écriture bien sûr, mais grosso modo, vous en êtes à 400 pages... et j'espère que vous ne les avais pas vues passer ! :-) Ah et j'espère que l'intrigue sur Jim vous plaît même si j'ai pas encore tout fini mais après 400 pages vous avez le plus gros de son histoire et cet accident avec l'emprisonnement de son frère et sa culpabilité de l'avoir laisser prendre sa voiture en étant alcoolisé et drogué (herbe) le ronge depuis 3 ans. Pour Jim, en gros, il a privilégié son concours de médecine pour soi disant sauver des vies alors qu'au final il aurait dû stopper son petit frère avant qu'il ne percute deux personnes...

On en saura plus bien sûr sur ces personnes... histoire de déprimer encore plus haha !

Bref, j'espère que vous trouvez ça crédible !

Bonne soirée et merci, comme toujours, pour tous vos likes.

Confinée avec un Con fini (FINI)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant