Revenge of the Dragon (sous contrat d'édition chez BMR)

Chapitre 2 - Sky

[Chapitre non corrigé]

Allongée sur le lit, je tire sur ma cigarette. Le ventre contre les draps froissés, j'apprécie en silence les frissons que me procurent les caresses de mon amant le long de mon dos et sur les courbes de mes hanches. Ce geste, quelque peu intime, ne nous définit pas comme un couple, même si nous nous voyons souvent. Nous ne sommes même pas des sex friends, car aucune amitié ne nous lie. Juste... ce lien. Étrange et magnétique qui nous pousse à revenir continuellement dans cet hôtel miteux.

Se glissant à mon côté, il me pique ma cigarette et tire dessus. J'esquisse un sourire

⎯ Te gênes pas surtout.

Il me la rend en souriant et se tourne sur le dos. Son regard s'attarde sur le plafond aux lattes de bois dont le ventilateur tourne lentement, créant une légère brise sur nos peaux moites. Ce grand tatoué est encore plus beau lorsqu'il est totalement nu. Les cheveux légèrement en bataille, dû à nos ébats, lui donnent un air sauvage. Le dragon ancré dans sa peau renforce ce côté bad-boy que je décèle chez lui. Sans même le connaître, je sens qu'il se dégage de lui une force qui dépasse la plupart des hommes. Mais comme tout homme, il est soumis aux désirs de son corps et le sien émet un grondement assourdissant à chacune de nos rencontres.

Je coince ma cigarette entre mes lèvres et glisse mes mains au sol pour fouiller dans mon sac à moitié renversé. J'en sors une barre chocolatée.

⎯ Reprends des forces, on n'en a pas fini tous les deux, ordonné-je.

⎯ Tu manges ces cochonneries ? s'étonne-t-il. C'est bourré de sucre.

Il déballe le chocolat et le coupe en deux pour m'en donner la moitié.

⎯ J'en dévorerais tous les jours si je m'écoutais, avoué-je en souriant. Ma mère m'en donnait quand j'étais gamine.

Et ainsi elle pouvait continuer de boire sans se soucier de sa fille qui passait sa journée devant la télévision. Avec l'enfance de merde que j'ai eue, je me suis promis de ne jamais avoir d'enfants. Je sais que je serai une mère médiocre.

⎯ Aujourd'hui tu as un corps de rêve, me dit-il en venant mordiller mon épaule, mais qui sait plus tard ?

Je lève les yeux au ciel et croque dans le chocolat.

⎯ Qu'est-ce que ça peut te faire ? On ne se verra probablement plus d'ici là.

⎯ T'as raison.

Nous ne savons pas à quoi nous attendre, tout peut s'arrêter du jour au lendemain. Un pincement vient se loger dans mon organe vital, ses battements s'intensifient en sa présence, je ne veux pas que ça s'arrête.

⎯ D'ailleurs je ne resterai pas cette nuit, j'ai du boulot.

La déception s'empare de moi, mais je décide de la chasser et joue le jeu de l'indifférence. Je me cache derrière ce mur que j'ai dressé entre moi et les autres depuis des années.

⎯ Tu vas me laisser seule et nue dans cette chambre lugubre ? le provoqué-je.

Je fais la moue pour lui indiquer que je ne suis pas d'accord avec ses plans. Pour accompagner mes mots, je me tourne sur le dos et croise les jambes. La poitrine exposée à sa vue gourmande, elle ne demande qu'à être recouverte de baisers donnés par sa langue habile. Je me cambre sur le lit et bouge lentement des hanches pour lui donner envie de s'y glisser.

⎯ Ce serait une erreur de ma part de laisser une jeune femme sans défense. Peut-être que je vais rester, susurre-t-il malicieusement.

Il expire la fumée sur ma poitrine avant de fondre sur celle-ci pour embrasser mes tétons dressés. J'attrape sa tête pour la serrer contre ma poitrine et lâche un petit soupir. Je jubile, j'ai gagné.