chapitre 4

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Au petit matin, tous les soldats présents au quartier général étaient déjà sur place quand Hanji découvrit le crime. Son hurlement désespéré déchira un silence plein de scepticisme au moment où elle posa les yeux sur les carcasses encore fumantes des deux Titans capturés à Trost, ceux qui auraient dû lui servir de cobayes dans sa quête de réponses quant à ce qu'ils étaient vraiment, et qui ne représentaient désormais plus que la preuve évidente d'une trahison.

— Sawney ! Bean ! se lamenta-t-elle.

Perplexe, Meira resta en retrait, sa capuche verte rabattue sur sa tête comme la plupart de ses collègues. Même le plus bête des leurs ne pouvait nier qu'il s'agissait là d'un sabotage volontaire. Hanji n'avait jamais fait de découverte assez importante pour sauver des vies face aux Titans mais ses expériences étaient tout ce qu'ils pouvaient faire en dehors de les tuer sans réfléchir, elles étaient leur seule piste pour comprendre ce qu'ils combattaient et tout bon soldat du Bataillon se devait de les respecter.

— Ce sont des soldats qui ont tué ces spécimens ? souffla Gunther, lui aussi perdu.

— Forcément, répondit Meira sans le regarder. Mais qui aurait été assez stupide pour faire ça ?

Elle songea un instant aux recrues qui avaient survécu à l'attaque de Trost - l'un d'eux aurait pu céder à la colère après le traumatisme d'avoir perdu autant de ses camarades - mais elle abandonna vite l'idée. Après tout ce qu'ils avaient vécu, la plupart de ces jeunes devaient plutôt avoir pour résolution de ne rien tenter de louche avec les Titans. Ce ne pouvait pas être des soldats du Bataillon non plus. Ils étaient bien trop dévoués à la cause humaine pour risquer de gâcher une occasion d'obtenir des réponses. Qui choisirait de s'engager dans la branche la plus dangereuse de l'armée seulement pour la saboter ?

— On n'a pas encore trouvé les coupables, dit Erd. Ils ont été tués à l'aube. Quand la garde s'en est aperçue, ils étaient déjà loin.

— C'est forcément un plan prémédité qui implique plusieurs personnes.

— Pour qu'il n'y ait aucune trace et que personne ne les ait vus, ils sont vachement doués, releva Meira.

— Tu penses aux Brigades Spéciales ?

— Ils s'opposent toujours à ce qui nous arrange, non ? Nous mettre des bâtons dans les roues, c'est leur job.

Erd comprit à quel point sa collègue était sérieuse lorsqu'Oruo se moqua ouvertement du chef d'escouade Hanji et qu'elle ne se retourna même pas pour le remettre à sa place. Petra le fit donc pour elle, d'un coup de coude bien placé entre les côtes du jeune soldat qui échappa de peu au regard attentif de leur supérieur. Eren n'eut pas non plus le temps d'exprimer la réelle confusion qui s'était emparée de lui face à ces événements insensés, rappelé à l'ordre par la voix glaciale du capitaine.

— On y va, ordonna-t-il. Les Brigades Spéciales se chargeront du reste. Me regarde pas comme ça, Anson. C'est leur boulot, pas le nôtre.

Pensif, le garçon osa un regard curieux dans la direction de Meira qui n'était de toute évidence pas convaincue par cette manière de procéder. Et il ne savait pas grand-chose d'elle mais il ne se serait jamais permis de douter de son intellect ; si elle-même était prise de doutes, il devait forcément y avoir quelque chose de très louche dans cette histoire - sûrement plus louche encore qu'il ne l'imaginait. S'il y avait bien une chose qu'Eren ne pouvait comprendre, c'était que quelqu'un veuille les empêcher d'avancer dans les recherches menées pour le bien de la cause humaine. Les ignorants restaient vivre au sein des Murs et fermaient les yeux sur les agissement du Bataillon, c'était tout. Quel intérêt aurait trouvé un survivant de l'humanité à entraver le chemin menant à la vérité ?

𝗛𝗢𝗟𝗗 𝗠𝗘 𝗗𝗢𝗪𝗡 ; levi ackermanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant