Libère-Moi.

8- Le lien.

- Tata?

Oh mes dieux cette voix, cette toute petite voix.

- Bonjour Abby, comment ca va?
- Ca va tata et toi ? Quand est ce que tu reviens voir mamie?
- Bientôt promis! Tu sais je suis trés occupée en ce moment...
- Tu es toujours trés occupée! Tu nous oublies tout le temps et papa ne vient plus lui aussi.

Je ne peux pas lui répondre sur ce sujet là car je n'ai rien à dire. Je sais pertinemment que pour lui Abby était une erreur de jeunesse. Mais elle est tellement jolie, discrète je dirais même secrète et gentille que je me dis que c'est finalement lui l'erreur. Un sale con qui délaisse sa fille pour faire je ne sais quoi, qu'il laisse à grand-mère déjà âgée et en plus qui ne prend pas la peine d'appeler ou de voir.
Si nos parents étaient encore en vie je suis certaine qu'ils l'auraient renié pour avoir fait de telles choses.
Chez nous la famille c'est sacrée mais lui décide qui l'est ou non.

- Tu m'écoutes Tata?
- Pardon mon petit coeur, dis moi.
- Tu me manques, c'est bientôt mon anniversaire je voulais savoir si tu pouvais passer. Mamie m'a dit qu'elle allait m'amener au restaurant.

J'hésite à lui répondre ça serai tellement risqué d'y retourner. Mais mon petit coeur va fêter ses 7 ans et je veux la voir. Elle a vraiment grandit depuis la dernière fois.
Et puis justement la dernière fois, j'y suis retournée et il n'y était pas. Pourtant il savait que j'y était. Nonna continu de l'appeler souvent elle ne veut pas qu'il se renferme comme il l'a fait avec tout le reste du monde y compris sa fille.

- S'il te plais.

Sa petit voix resonnais dans mon oreille, elle semblait si triste. Mon rayon de soleil est triste, c'est qu'elle doit vraiment se sentir seule et que nonna doit elle aussi être fatiguée.

- D'accord.

Soudain j'entendis un énorme cris comme venu de loins à travers mon téléphone. Ma grand-mère semblait ravie de ma réponse. Et je la sentis, instantanément, la pression dans ma poitrine. C'était lourd mais à la fois simple à porter. La famille me manquait, la Floride me manquait.

- Merci tata Nyny. A dans 3 dodos alors.

Je ne pu empêcher un rire nostalgique et une petite larme solitaire couler sur ma joue. Grand-mère l'éduquait comme avec nous avant.
Lui et moi demandions à nonna dans combien de dodos nous irons au parc, voir nos copains ou même à la plage. Cocoa beach était agréable à cette période.

Je l'aime autant que je le hais. Et cela me brise en milliards de morceaux de me rendre compte que sa fille me rappel lui et qu'il me manque terriblement.
Mais son lui de maintenant n'a rien avoir avec son lui d'avant. Il ne voulais plus rien qui lui rappel son passé y compris son putain de prénom.
Je l'aimais pourtant. J'aimais tout chez lui, son prénom, son rire, sa gentillesse même lorsqu'il se mettait en colère je l'aimais parce que c'est comme ça en famille on s'aime et on s'accepte avec nos défauts. Lui a choisit de tourner le dos à tout le monde dès que les choses ne lui allait pas.
Je ne peux pas lui pardonner.

Il me fallut encore quelques secondes pour comprendre qu'Abby avait raccrochée, que je tenais toujours mon téléphone collé à mon oreille et que j'étais dans cette ruelle degueu. Je rebranche mes écouteurs, la rage a prit place et je mis KILL4ME de Marilyn Manson.
Je l'aime.
Le lien qui me maintient à lui doit être rompu si je veux passer à autre choses et la seule manière de le rompre c'est par la mort.
Je continu de marcher dans les rues.
Le soleil va bienôt se coucher et la chaleur est là pourtant je ne regrette pas d'avoir mis mon pull. Nirvana est inscrit en gros avec la fameuse tête de Cobain portant ses lunettes blanche qu'il m'avait offerte autrefois. Et voila que je retourne dans le passé, Putain!

- Bonny! OH! BOONY!

Je retire un écouteur et tourne sur moi même en étant persuader d'avoir entendu mon nom malgré le son assez fort.
Et merde, Damon mais qu'est ce qu'il fait vers le sunset Bd à cette heure là?

- Salut Damon, ça va?

- Moi ça va mais c'est plutôt à toi que je vais poser cette question... Tu ne m'appelle plus, quand je t'appelle tu m'ignore on ne se voit pas et lorque j'arrive enfin a t'avoir pour te voir tu te pointes pas. Bonny je te connais aller dis moi s'il y a un souci je peux et je veux t'aider.

- Damon, je soupire exaspérée, non tu ne me connais pas. Je n'avais plus envie de baiser pour tout te dire, tu n'ai pas mon mec alors je n'ai aucun compte à te rendre... Tu comprends? Et puis pourquoi tu voudrais m'aider serieusement? On est des plan cul sans rien de plus.

- Putain Bonny pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu te rabaisse comme ça. Qui a dit que tu n'était qu'un plan cul pour moi?
Il y a des gens qui veulent voir ce que tu cache derrière ta carapace et il y en a qui tiennent à toi même si je penses que tu ne le mérite finalement pas.

Sa dernière phrase me fit un peu mal contrairement à ce que je m'attendais.
Outch, je ne le mérite pas? Peut-être, mais merde pour qu'il se prend à me parler comme ça, c'est pas mon père et je crois enfaite qu'il pense qu'il va être mon putain de sauveur. Qu'il va me délivrer de la spirale infernale qu'est ma vie. Il me fait de la peine.
Mais je réalise soudain que je dois lui rappeler sa soeur. D'ou son désir irrevocable de vouloir me comprendre pour me "sauver" parce qu'il ne la pas sauver elle.
Je ne suis pas une âme en détresse Damon Crossford.

Je ne suis rien d'autre qu'une âme perdue et seule, qui a froid et qui ne sais absolument pas quoi faire et qu'il me manque plus que je ne le croyais.

-Quoi? Putain Bonny mais de qui tu parles là?

Hein? Attends est ce que je viens de dire ça à voix haute!?

- Qui te manques?

De la douleur se lis sur son visage, fais chier mais en quoi ça le regarde serieux. Je suis épuiser, la soirée n'a pas encore commencée et je me languis déjà de me retrouver dans mon lit pour pleurer sans que personne ne puisse me voir ou me juger.
Il m'empoigne précipitamment le bras voyant que mes pieds cherchent à fuir cette situation totalement désastreuse.

-Non j'en ai marre de te courir après... Ne me fuis pas Bonny. Je...

Non par pitiée ne finit pas ta phrase, ne la finit jamais. Je ne te veux pas dans ma vie Damon je ne suis pas une personne pour toi.

-Je t'aime Bonny, putain c'est vrai je t'ai toujours eu dans un coin de ma tête au lycée mais depuis que je vis ici... Je t'ai dans la peau. Tu comprends? Laisse moi t'aider.
Essayons au moins de vraiment se voir pour une fois. Pas de rendez-vous bizarre tard le soir ou on fait l'amour et après tu repars. Laisse moi t'amener au restaurant, laisse moi t'offrir des fleurs, laisse moi t'amener au cinéma et par dessus tout Bonny laisse moi te voir sans ton armure. Laisse moi m'occuper de toi.

Je le regarde completement stupéfaite, je ne sais pas quoi répondre. Je me suis peut-être tromper sur lui. Il n'est pas aussi horrible que ça.
Je devrais ressentir une jouissance qu'un mec me traite enfin comme je devrais être traiter. Mais il ne sera jamais ce que je désire au plus profond de moi. Il ne représente uniquement la stabilité et la sécurité. Je ne suis pas une fille stable et je veux plus blesser les gens qui ne le mérite pas.

- Bonny, je t'en pris... Laisse moi entrer la dedans.
Il touche la partie superieur à mon sein faisant référerence à mon coeur. Je m'excuse Damon mais il n'y a plus rien depuis des années, je ne suis qu'un corps vide.

- Je ne te veux pas dans ma vie Damon. Je ne peux pas t'infliger ça. Je suis incapable d'aimer depuis qu'une partie de moi est morte il y a des années.

Il hoche difficilement la tête... Son regard est presque voilé, de tristesse ou de regrets? Je n'arrive pas à déchiffrer ce qu'il cache.

- Et l'autre partie alors?
- Quoi?
- L'autre partie de toi.
- Elle est cachée et je n'ai toujours pas reussi à la trouver.
- Je vois... Quand tu l'auras trouvé, tu sauras ou me trouver moi.

Il est vraiment pret à m'attendre? J'allais lui répondre mais je sentis une main m'aggriper le bas du dos et un torse se positionner derrière moi.

- Aller Damon, rentre chez toi maintenant. Elle ne veut pas de toi mec alors prend le peu de dignité restante et dégage.

Ma bouche voulait repondre mais aucun son n'en sortit et Damon me regardait dégouter par l'homme derrière moi.