☯ ƇӇƛƤƖƬƦЄ 2 : Une rencontre déplaisante

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Dans l'obscurité de la tente, j'attends avec appréhension le retour du médecin. Une infirmière prend ma température pour la énième fois, ne me donnant aucunes informations concernant cette épidémie. À notre arrivés dans la zone de quarantaine, les forces de l’ordre nous ont retirés tous nos moyens de communications afin que nous n'ayons aucuns contacts avec les personnes se trouvant à l’extérieur.
Le médecin revient avec un dossier dans ses mains. Il aborde un visage neutre, bien trop normal au vu du contexte actuel.

— J’ai lu que vous aviez mentionné la présence d’antécédents médicaux dans le questionnaire d’entrée. Pouvez-vous m’en dire plus ?
— Non ! En revanche, j’apprécierai que vous me laissiez rentrer chez moi.

Un rire nerveux traverse ses lèvres, ce qui éveille en moi un certain malaise.

— Je ne peux rien faire pour vous si vous ne coopérez pas avec moi, il passe son doigt sur mon dossier médical, cherchant mon nom de famille, Mademoiselle Davis.

Je me redresse et me penche légèrement vers lui.

— Pas besoin de faire autant de formalités au vu de la manière dont vous nous traitez depuis notre arrivés, dis-je en repoussant l’homme. Une dernière chose, je ne coopère pas avec des gens comme vous.
— Sécurité ! Veuillez conduire Madame Davis dans la salle d’isolement.

Deux hommes armés entrent dans la tente et me saisissent par les bras. Ils me traînent dans un long couloir, ressemblant plus à une prison qu’à l’endroit chaleureux et accueillant qu'ils nous ont promis en nous prenant nos téléphones.
Les gardes me jettent sans aucune pitié sur un matelas abîmé qui se trouve à même le sol.

— Selon la procédure d’isolement, vous sortirez d’ici dans 48 heures, m’annonce l’un d’eux avant de refermer la porte.

Je me lève et me mets à tambouriner contre celle-ci.

— Je ne suis pas un animal que vous pouvez enfermé ! Je dois aller chercher mon petit frère ! Laissez-moi sortir, s’il vous plaît…
— On a compris, c’est bon. Alors, ferme ta gueule ! s’exclame une personne assise juste derrière moi.

Je me retourne furieuse, prête à passer ma colère sur autre chose que la porte.

— Répète ce que tu viens de dire !

L’homme sort de la pénombre, ce qui me permet de découvrir celui que je vais devoir supporter pendant ces prochaines heures. Il passe une main dans ses cheveux blonds décoiffés, braquant ses yeux sur moi. Une fois à ma hauteur, il s’accroupit, ne laissant plus aucune distance entre nous.

— Je t’ai dit de fermer cette belle bouche avec laquelle tu cries depuis tout à l’heure. Sinon, si tu souhaites vraiment qu’on entende ta douce voix, je peux te faire crier mais ça ne sera pas pour les mêmes raisons… finit-il par dire, un sourire répugnant sur le visage.
— Apprends déjà à parler correctement aux femmes avant de vouloir les mettre dans ton lit.

Je le repousse, mettant fin à cette discussion.

~

Les heures passent dans un silence plus que pesant. Le regard de mon compagnon de cellule est braqué sur moi depuis notre altercation. L’atmosphère est chargée par la tension qui émane de nos deux corps.
Je souffle, me levant afin de regarder par la petite fenêtre. Malgré les barreaux qui nous empêchent de nous enfuir par celle-ci, je vois les gardes qui malmènent les nouveaux arrivants.

— Tu t’appelles comment ?

Je pivote légèrement, ramenant mon attention sur mon colocataire.

— Pourquoi cette question ?
— Parce que je m’emmerde assez pour avoir envie d’en apprendre plus sur toi. Et puis, on va rester enfermés ici pendant deux jours.
— Je m’appelle Éliana Davis.

Je retourne sur mon matelas, mettant un terme à notre discussion. Enfin, c’est ce que je pensais.

— Tu ne veux pas savoir mon joli petit prénom ?

Je lève les yeux au ciel, essayant par tous les moyens d’ignorer son existence. Je n’ai aucunes envies de penser à autre chose qu’à mon petit frère qui se trouve à l’extérieur.

— Putain… peste-t-il. T’es vraiment chiante comme meuf.
— Pas aussi chiante que toi apparemment. Mais, puisque tu y tiens, présentes-toi ! m’enquis-je de dire, ennuyée par la situation.
— Moi, c’est Tom Jones.
— Ça sonne comme un faux nom !

Un rire grave traverse ses lèvres.

— Je t’aime bien, toi ! Je pense que je peux te faire confiance, dit-il en se penchant vers moi. Ça te dit qu’on s’entraide ?
— On se connaît à peine.
— C’est pas toi qui voulait sortir d’ici pour retrouver ton frère ?
— Je ne suis pas aussi désespérée !
— C’est ce que tu dis, mais au fond de toi, tu sais que je suis ton seul allié.
— Bon ! Admettons que tu ai raison. C’est quoi ton plan ?
— On attend que les sbires nous ramènes de quoi bouffer puis, on en profite pour les attaquer.
— Et ensuite ? Comment on fait pour trouver la sortie ?

Il se rapproche un peu plus de moi, un sourire fixé sur son visage.

— On improvise, répond-t-il.

Il s’assoit à mes côtés, me mettant un coup d’épaule pour savoir s’il peut compter sur moi.

— Si tu me fais un coup pourri, je te jure que je me vengerai.
— Je ne suis pas comme ça, ma puce.

Je prends une grande inspiration, regrettant déjà ma décision.

— Compte sur moi !


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Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant