Until the end

☯ ƇӇƛƤƖƬƦЄ 4 : Meilleur ami d'enfance

Après plus d’une heure de marche, j'atteins enfin le lycée des arts. Le calme qui règne dans la ville est parfois perturbé par les humains affectés par le virus. Ils errent telles des âmes perdues attendant de trouver la paix. Du sang recouvre mes vêtements abîmés, et j’espère du plus profond de mon être que cette vision ne va pas effrayer Noé. Le grand portail bleu qui me fait face, me ramène à une période de ma vie que je souhaite oubliée. Les souvenirs qui refont surface sont toujours les mêmes et ne cessent de me tourmentés.

…

Les autres élèves se précipitent vers la grille avec des visages émerveillés par l’idée de réaliser leurs rêves. Pour ma part, j’étais pareille jusqu’à ce que mes parents apprennent que je souhaitais rejoindre ce lycée. Je me tourne vers ma mère qui a tenu à m’accompagner pour mon premier jour. Les yeux rivés sur moi, elle grimace lorsqu’elle aperçoit mon enthousiasme.

— Merci de me laisser tenter ma chance… J’ai conscience que je vais devoir travailler dur pour me faire un nom dans ce milieu mais je ne lâcherai rien.
— T’as plutôt intérêt de réussir ! Je ne supporterai pas de devoir dire à mes amis que tu n’es qu’une débile, crache-t-elle, venant un peu plus briser mes espoirs.
— Je ne vous décevrez pas…
— Garde tes belles paroles. On ne sait jamais, tes rêves risquent de te mener vers la misère. Et, c’est à ce moment là que tu en auras besoin pour tenter de te racheter auprès de ton père et moi.

Ces critiques que j’encaisse au quotidien me pèsent et me plongent dans un ouragan d’émotions négatives qui me tue à petit feu.

— Enfin… Ne te met pas trop la pression ! Tu nous a déjà déçus et on a réussi à passer outre avec ton père.

…

Dans la cour intérieure, des corps de jeunes adolescents, dont certains sont morcelés, gisent sur le sol bétonné, ce qui me donne la nausée. Essayant de faire abstraction de cette vision d’horreur, je me dirige dans le premier bâtiment où ont habituellement lieu les cours de dessin.

~

Même s'il y avait des signes de lutte, je n'ai réussi à trouver personne. Alors que je perdais progressivement espoir de rencontrer quelqu'un en ces lieux, j'entendis enfin des voix venant de l'extérieur. Par la fenêtre, j’aperçois trois personnes qui marchent en direction de la sortie. Observant la scène, je me rends compte qu’ils sont suivis par un petit groupe de personnes contaminées. Détail qu’ils n’ont pas l’air d’avoir remarqués.
Traversant les couloirs du bâtiment, je décide de leur venir en aide. Quand j’atteins enfin l'extérieur, j’avance directement vers la seule femme du groupe qui se débat pour ne pas se faire mordre par son assaillant. Me servant de mon arme de fortune, je parviens aisément à exploser son crâne qui finit par nous éclabousser toutes les deux. Un liquide rougeâtre et gluant se répand sur nos habits.
Proposant mon aide à la jeune femme blonde qui est assise sur le sol, j’en profite pour regarder autour de moi. Les autres vont bien et ont réussi à se débarrasser des morts vivants restants.

— Tu n'es pas élève dans ce lycée, constate-t-elle.
— Éliana ?

Un garçon s’avance vers moi et malgré son état, je le reconnais immédiatement. Il s’agit du meilleur ami de mon frère.

— Tu ne me reconnais pas ? commence-t-il en voyant que je ne réagis pas. Alexandre ! Certes, la dernière fois que nous nous sommes vus je n’étais pas aussi beau, mais quand même !

Sa réaction m’amuse et me donne une idée.

— Alexandre… répète-je, faisant mine de ne pas le reconnaître.
— Là, tu me brises le cœur, Éliana, dit-il en portant sa main sur sa poitrine.
— Je te taquine, Alexandre ! finis-je par avouer, le sourire aux lèvres. Comment aurais-je pu oublier ce petit garçon qui voulait absolument se marier avec moi ?
— En parlant de ça, je suis tombé amoureux d’une autre déesse, s’enquit-il de répondre en passant son bras sur les épaules de la femme que j’ai sauvée.
— Je ne suis toujours pas intéressée, Alexandre. Apocalypse ou non, je reste la surveillante du lycée dans lequel tu étudies, le repousse-t-elle.

La jeune femme me jette un regard désespérée, me faisant rire.

— Comme il a si bien dit, je m’appelle Éliana et pour répondre à ta question, je ne suis pas élève dans ce lycée. Enfin, je ne le suis plus !
— Je m’appelle Sky et je te présente Maël ! se présente-t-elle avant de m’indiquer un jeune homme qui se tient en retrait. Nous allions rejoindre d’autres survivants. Tu veux venir avec nous ? me propose-t-elle.
— On a trouvé une note disant qu’ils ont trouvé refuge dans le bâtiment d’en face, intervient le fameux Maël.

Je croise le regard de la seule personne que je connaisse, ne sachant pas si je dois les suivre ou non. Lorsqu’il m’adresse un sourire qui se veut rassurant, je me rends compte que je ne veux plus être seule dans ce nouveau monde.

— Je vous suit !

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