DESTROYED BUT ALIVE

2| Hope

Je rentre dans la maison, et tout de suite, je suis confrontée à lui.

Mon père. Ou plus précisément mon géniteur. Parce qu'un père ne fait pas ça à son enfant.

Mais bon. D'autres sont dans des situations bien pire que la mienne alors je n'ai pas le droit de me plaindre.

- Viens par là salope, me dit-il en m'attrapant violemment le poignet et en tentant de me faire rentrer de force dans ma chambre.

Je suis tellement tétanisée que je n'ose même plus respirer. Stoïque, je ne bouge pas d'un poil. C'est sa claque cuisante résonnant dans le couloir qui me réveille.

- Hope je te promet que si tu n'avances pas, ce soir t'es foutue. Il y en a pleins là dedans qui n'attendent que ça, me dit-il en montrant les hommes qui sont tous en train de nous regarder depuis le salon.

Il me dégoûte. Il est répugnant.

J'avance malgré moi vers ma chambre et il ferme la porte à clé derrière lui.

Ça ne sent vraiment pas bon.

- Hope, Hope, Hope, dis moi ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

Je regarde le sol. Sa présence me paralyse, il dégage une aura terrifiante. Il a dressé cette image d'homme cruel autour de lui depuis mon enfance. Je n'ai jamais pu l'associer à quelque chose de positif, alors même si j'ai 20 ans aujourd'hui, je le vois toujours comme quand j'en avais 10.

J'ai peur. Il me fait peur.

- Tu as perdu ta langue ? me dit-il en s'approchant de moi.

Je ne dis rien.

- Et tes yeux, tu es devenu aveugle ?,dit-il en relevant mon menton de son pouce et de son index.

Il affiche un rictus sur son visage et il sort quelque chose de sa poche.

Oh mon Dieu.

C'est une lame.

- Et si, je faisais une entaille ici, dit-il en passant la lame sous mon œil. Il caresse ma peau avec.

- Non s'il te plaît, je lâche dans un souffle.

- Ah tu n'as pas perdu ta langue, fais moi voir.

Je le regarde, incapable de me détacher de lui. Il n'attend qu'une chose : que je flanche pour pouvoir m'attaquer telle une bête sauvage.

- S'il te plaît, je souffle à nouveau.
Il en profite pour rentrer la lame dans ma bouche.

Je n'ose pas faire un quelconque mouvement qui pourrait me blesser.

- Mmmmm, tu vois quand tu veux. Tu as toujours ton ouïe ?

J'acquiesce et il retire la lame.

- Alors écoute moi bien ma petite salope. Parce que je ne vais pas me répéter deux fois.

J'acquiesce à nouveau les larmes aux yeux. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer, c'est plus fort que moi.

- Dehors, il y a plusieurs hommes qui veulent tous la même chose et tu le sais très bien. Toi. Alors tu vas me faire le plaisir de mettre cette jolie petite robe qui te mettra si bien en valeur et tu m'arranges cette gueule répugnante que tu as avec du maquillage et tu sors. Tu as intérêt à te comporter de la meilleure des façons parce que ce soir je vais gagner gros. Est ce que c'est compris ? Tu fais comme d'habitude et tu ne seras pas puni ce soir. Si tu recommences comme la dernière fois, tu verras.

J'acquiesce à nouveau en me mordant la lèvre.

- Garde ça pour ces hommes.

J'ai mal au coeur. Je le sens se serrer si fort que j'ai l'impression de me noyer.