4 | Hope

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Non.

Non non non.

Non ce n'est pas possible.
Pourquoi ?

Me voilà paralysée. Encore. Parce qu'il est là.

Mon père.

Assis sur un banc il me regarde de ses yeux perçants.

J'ai envie de mourir. Que quelqu'un me tue et achève mes supplices.
Je rejoindrai maman.

J'essaye de me remettre en marche vers l'avion mais mes pieds ne suivent plus. J'en suis incapable. Je suis faible.

Il savait que j'allais me retourner. Parce que je regarde tout le temps en arrière. Toujours.

Il se lève doucement et s'approche de moi.
Derrière les portes de l'avion sont fermées. Je ne peux plus y monter même si j'avais la force d'y aller.

Mon père se tient devant moi, lorsqu'il me prend dans ses bras. Il me serre tellement fort que j'ai mal. J'ai très mal.

- It's all lies, darling. Tu ne t'en sortiras jamais. Sois en sûre.

Il se retourne et je le suis. Telle une soumise. Parce qu'avec lui, c'est ce que je suis.

Je pensais que tout allait s'arranger. Je pensais que j'allais enfin goûter au bonheur. Je pensais que tout irait pour le mieux.

Mensonges.

Espoirs vains.

Je suis véritablement détruite.

Nous arrivons à la maison quelques heures plus tard.
A peine un pied dedans, je suis déjà projeté contre le sol avec une violence inouïe. J'atterris sur la table basse en verre que je casse. Les morceaux de verre me transpercent de partout mais ce n'est rien face à ce que je vois de l'expression que mon père porte.

Ça va faire très mal.

Détruite.

Complètement.

Il se met au dessus de moi et m'enchaîne, gauche, droite, coup de pied au visage, dans le ventre.
Je suffoque, j'ai du mal à respirer, mais il m'écrase le visage avec sa chaussure remplie de merde.

Je manque d'oxygène, je vais mourir.

J'essaye de repousser son pied, mais mes bras me font atrocement mal. Je n'y arrive pas.

Je crois que je deviens bleue. Je n'arrive plus à respirer.

Il enlève enfin son pied et je me masse le cou. Je me relève tant bien que mal mais il me remet par terre et recommence son cirque.

Il s'arrête au bout d'une dizaine de minutes, fatigué. Il s'assoit sur son fauteuil et me regarde. Je n'arrive plus à bouger.

Puis une fois qu'il a décidé qu'il était bien reposé, il va récupérer quelque chose dans la salle de bain.

Bien évidemment.

Une lame.

Je le déteste.

Il se met à ma hauteur, et me regarde avec un sourire sadique. Il me contourne et fait ensuite ce qu'il a à faire.

Je crie, je hurle de douleur. Je pleure.

En réalité, rien de tout ça. Mon expression est neutre. Je ne ressens plus rien. Sauf le sang qui coule dans mon dos.

Il termine son travail et me prend violemment par les cheveux pour me redresser.

Il me jette dans ma chambre et c'est reparti pour une séance de coups. Je crache du sang quand il ferme enfin la porte de la chambre derrière lui.

DESTROYED BUT ALIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant