26. BURNING MAN

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BURNING MANLes semelles des baskets de Minho frottaient nerveusement le gravier et Jisung ne savait pas si c'était le bruit de grattement ou le soleil qui s'écrasait sur ses tempes qui l'horripilait le plus

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BURNING MAN
Les semelles des baskets de Minho frottaient nerveusement le gravier et Jisung ne savait pas si c'était le bruit de grattement ou le soleil qui s'écrasait sur ses tempes qui l'horripilait le plus. L'agacement lui donna envie de rejoindre l'ombre du porche d'un immeuble à moitié défraîchi, juste en face du restaurant des Lee. L'entrée était juste assez large pour que les deux garçons soient à une distance raisonnable l'un de l'autre, mais même à deux mètres de lui, Jisung trouvait la présence de son aîné étouffante. Son odeur le prenait à la gorge, comme un vieux parfum que l'on peine à oublier, une effluve tout aussi entêtante qu'addictive.

- Jisung... commença Minho et il dût éclaircir sa voix tant elle paraissait lointaine. Ses dents grincèrent en croisant le regard impitoyable du plus jeune.

- Un mois. Ça fait un putain de mois, Minho.

Le nommé ouvrit la bouche mais Jisung secoua la tête. Ce n'était pas à lui de parler. Le plus petit s'effaçait deja bien assez en temps normal, c'était maintenant à son tour de tout sortir.

- Qu'est-ce qu'il t'as pris ? T'as intérêt d'avoir de vraies explications, dit-il et il détesta le tremblement qui fit vibrer sa voix. Il secoua la tête à nouveau la tête d'un air irrité. Tu sais quoi ? J'ai même pas envie de savoir, en fait. T'es... t'es vraiment con, Minho.

Sa voix avait claqué sèchement et le plus vieux tiqua à ses mots. Il ne s'attendait pas à entendre Jisung l'insulter.

- T'as même pas été capable de me laisser un message ou quoi que ce soit pour au moins me dire que t'allais bien. J'sais même pas si c'est à cause de ton égoïsme ou de ta stupidité que je t'en veux, continua-t-il et son ton rude fit frissonner Minho d'inconfort.

Le noiraud l'écouta déverser sa haine contre lui sans rien dire. Il savait qu'il l'avait mérité, au final. Mais bon sang, ce que c'était dur d'entendre la peine dans la voix de Jisung. Même s'il essayait un peu de se voiler la face, Minho s'en voulait d'être la cause de ses tourments. C'était lui qui avait tout gâché. C'était lui qui était en tord et il se sentait complètement impuissant, maintenant. Et qu'est-ce que ça le frustrait.

Un silence s'installa alors qu'un passant marchait près d'eux et le bruit des baskets raclant le sol reprit. Jisung sentait son cœur battre trop fort dans sa poitrine, tandis que le regard de Minho lui brûlait le visage. Mais il ne voulait pas se permettre de le regarder. S'il le faisait, il perdrait tous ses moyens, il le savait. Et ce n'était vraiment pas le moment.
De son côté, Minho retraçait les traits du visage du plus petit, sans pouvoir s'en empêcher, caressant du regard ses grands yeux en amandes et le petit grain de beauté sur sa joue bombée. Jisung mordillait nerveusement sa lèvre et son aîné crevait d'envie d'y passer la pulpe de son pouce pour qu'il arrête de se faire du mal.
Le visage de Jisung lui avait définitivement manqué.

- Tu sais, y'a pas que moi qui ai pris cher, Minho, reprit le noiraud, une fois que le passant s'était éloigné.

Son aîné eut un frisson désagréable lorsque Jisung reprit la parole. Il aurait voulu que le silence ne s'arrête jamais.

- Je sais pas si tu te rends compte à quel point ça été dur pour ta grand-mère de gérer le restaurant toute seule. Elle était morte d'inquiétude, lui reprocha l'autre garçon en s'avançant légèrement pour éviter son regard. Son visage n'était maintenant plus à l'ombre et il sentit le soleil brûler son front, mais Jisung n'en avait plus rien à faire. Et puis merde, ma grand-mère est à l'hôpital depuis deux semaines et puis toi... toi t'étais même pas là. T'étais même pas là pour moi. T'étais même pas là et j'arrive même pas à te détester, bredouilla-t-il, alors que sa voix se cassait un peu plus.

Minho l'observa ravaler un sanglot, en même temps que son cœur chutait dans sa poitrine. C'était ses propres sentiments qui s'entrechoquaient dans son corps dans un fracas terrible. Son âme était tiraillé entre la peine, la frustration, la colère contre lui-même, la haine contre ce qu'il ressentait à ce moment-là. Parce que tout son cœur se réveillait sous les mots de Jisung et il s'accéléra bien trop, lorsque son cadet lui avoua qu'il ne le haïssait pas, au final.

Minho mit quelques secondes à faire un geste pour s'approcher du noiraud, de peur qu'il le repousse. Mais Jisung ne bougea pas quand son aîné fit un pas vers lui. Alors, délicatement, il glissa un bras dans son dos et son autre main se faufila dans les cheveux du jeune poissonnier  pour lui faire poser la tête sur son épaule. Le plus petit fondit presque instinctivement dans son étreinte, le serrant un peu trop fort entre ses bras. Et pourtant, son cerveau lui criait de lui rendre les coups que son cœur avait reçu durant son absence.

L'enlacement était dans la retenue, comme l'avait toujours été Minho quand il s'agissait d'exprimer ce qu'il ressentait. Mais, bientôt, Jisung saurait.

- Je suis vraiment désolé, Jisung, souffla le plus vieux et le nommé fondit en larmes.

C'était tout qui explosait. Comme si quelque chose avait cédé en lui, crachant d'un coup tous les sentiments qu'il refoulait depuis bien longtemps déjà. Minho caressait ses cheveux au rythme de ses pleurs, la gorge bloquée par sa propre peine. Leur étreinte avait un goût de trop et de trop peu à la fois. Des milliers de mots brûlaient les lèvres de Minho, mais il n'avait plus le droit à l'erreur. Alors il se tut, laissant le bout de ses doigts parler pour lui et rendre toute la douceur dont Jisung lui avait toujours fait part. Leurs deux corps enlacés se balançaient doucement, bercés par le souffle tremblant qui s'échappaient de leurs lèvres.

Des larmes brûlantes dévalaient la courbe des joues de Jisung, sans s'arrêter, mais il ne fit aucun mouvement pour les réfréner. Il profita simplement des longues caresses sur son crâne et son dos secoué par ses sanglots, frissonnant à chaque contact sur sa peau.
Tout se consumait en lui, ses pensées cramaient sous le feu ardent du soleil qui avait fait perler la sueur sur son front. Son cœur vibrait sous l'incendie que le retour de Minho lui faisait ressentir, tout autant que sa colère embrasait ses sens.

Vraiment, il brûlait de l'intérieur.

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jsp ce qui m'a pris à faire un chapitre aussi poétique mdrr mais here we gooo
Et dsl je fais grv durer le moment, mais je veux pas tout balancer d'un coup donc vous saurez les raisons du départ de minho plus tard hihii jvous fais des bisous😘

MINO-KASAGO 96 | minsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant