TSUKIJI FISH MARKET
- Jisung, emballe ça pour monsieur !
Le nommé attrapa le maquereau frais que son père pointait du doigt sur l'étalage et réalisa son souhait avec agilité. Ses doigts, maintenant bien habitués à ce travail manuel grâce à ses années d'expérience, savaient manipuler à merveille le papier d'emballage des poissons que son paternel vendait au marché de Tsukiji. L'homme en question avait hérité de ce travail grâce à son père, son savoir-faire étant transmis de génération en génération, depuis déjà plusieurs décennies. Pour ce faire, il bénéficiait aussi de l'aide de sa femme et de son fils unique, Han Jisung. Le jeune garçon accompagnait ses parents depuis ses quinze ans, lorsqu'il n'était pas à l'école. Il les aidait sans trop rouspéter puisque c'était ce job qui les faisait vivre de manière convenable.
Jisung était presque né au milieu de ces effluves marines qu'émanait leur étalage, des yeux brillants des poissons parfois difformes qui s'y trouvaient et de la foule d'habitués qui venaient leur rendre visite chaque semaine. Le cadre était plutôt chaleureux, contrastant avec le froid des glacières où s'empilaient les résultats d'une pêche plus ou moins glorieuse.
Ce matin-là était bien animé pour un samedi, ils avaient enchaîné les commandes, discutant de temps à autre avec certains clients. Le temps était plaisant, Jisung trouvait l'air printanier tiède très agréable sur sa peau. Grâce au flux constant de passants, le noiraud n'avait pas vraiment le temps de s'ennuyer et de se perdre dans ses pensées, lui qui était souvent dans la lune. Avec lui, il suffisait d'un rien pour qu'un air absent prenne place sur son visage, et que son esprit vagabonde.
En même temps, ce n'était pas vraiment le travail le plus passionnant qu'il ait connu - du moins, ça ne l'était plus. Alors que Jisung grandissait, ses rêves et envies changeaient, il voulait être plus entreprenant et aventureux. Des milliers de choses l'intéressaient, il se voyait parfois grand écrivain de livres de science-fiction, ou encore professeur de biologie dans l'université la plus réputée du pays.Mais la réalité le rattrapait souvent bien vite et toutes ses idées ambitieuses disparaissaient soudainement, quand il pensait à l'avenir que lui avaient dicté ses parents. Il devait faire vivre l'entreprise familiale, un point c'est tout. Il ressassait mentalement les mots de son père tout en découpant minutieusement une dorade à l'aide d'un couteau aiguisé.
Au moins, maintenant qu'il était plus grand, il avait le droit de toucher aux ustensiles plus tranchants et de préparer les poissons pour les vendre, en vidant, nettoyant et écaillant chaque produit, alors qu'il n'avait que le droit de les emballer, auparavant. Il avait rapidement attrapé le coup de main et était plutôt efficace dans son travail, bien que la chair fraîche des animaux marins avait parfois tendance à le repousser.- Jisung, tu sais que Kagi a déménagé à Osaka ?, demanda son père en profitant qu'il n'y ait pas de client pour lui parler.
Le nommé releva la tête, la secouant un coup pour dégager sa vue de ses mèches noires un peu trop longues tombant devant ses yeux.
- Oui, tu m'as dit, répondit-il en déposant son couteau à côté du poisson qu'il était en train de sectionner.
- Il va falloir que tu le remplaces, dorénavant. Ça te va ?
Le noiraud hocha la tête, heureux de prendre la place de leur ancien livreur, même s'il l'aimait bien. Il était juste satisfait de pouvoir enfin faire autre chose que d'emballer du poisson à longueur de journée. L'odeur marine qui lui collait aux doigts n'était pas des plus agréables et s'il pouvait s'en détacher le temps de quelques livraisons, Jisung en était plutôt ravi.- Tu pourras prendre ton vélo et commencer dès demain. Tu connais les horaires de livraison ?
- Lundi et vendredi matin, et l'après-midi le mardi et jeudi.
- Bien, approuva son paternel en hochant la tête. Comme ça va être ta première journée demain et que tu commences les cours à huit heures et demie, tu iras livrer après l'école, seulement pour madame Lee. Tu sais, c'est la propriétaire du restaurant de ramen dont je t'ai parlé.Jisung hocha la tête, voyant de qui son père parlait et écouta attentivement le reste des directives qu'il lui donna par la suite. Ça lui plaisait de prendre la relève sur les livraisons, dorénavant. Il adorait prendre son vélo pour se balader dans sa ville natale, alors s'il pouvait découvrir de nouveaux endroits tout en travaillant c'était absolument parfait pour lui. Il n'aurait qu'à trouver un bon rythme qui lui laisserait le temps de faire ses devoirs et ses révisions. Au moins, il avait de la chance, il était loin d'être mauvais à l'école. Même si tout ne le passionnait pas, il absorbait aussi bien ses leçons assommantes de maths et physique que les matières qu'il préférait.
Il s'ennuyait presque, en cours. Il y avait un grand nombre de fois où son regard se perdait à travers la fenêtre de sa classe, tandis que ses pensées s'échappaient vers des mondes toujours plus lointains. Ou alors il discutait discrètement avec les quelques amis qu'il s'était fait, depuis le temps. Mais, en somme, il restait tout de même quelqu'un d'assez solitaire, anxieux de nature.- Excusez-moi, vous les faites à combien vos crabes au kilo ?, demanda une nouvelle cliente qui venait d'arriver.
Jisung releva la tête pour croiser le regard d'un femme qui devait avoir l'âge de sa grande-tante. C'était aussi l'un des détails embêtants de son travail au marché: il était rare qu'il rencontre des jeunes de son âge et ne voyait défiler que des grands-pères et grands-mères à longueur de journée.
- Trois-mille yens*, madame.
- Ah oui, tout de même, laissa échapper le bonne femme d'un air légèrement offensé.
- C'est pas les plus faciles à pêcher, vous savez, il y a tellement de régulations, maintenant !, expliqua-t-il avec un rire poli, auquel elle répondit par un léger sourire.La dame eut ensuite l'air de soupeser son choix le temps d'un instant, puis finit par faire un geste de la main comme pour effacer ce qu'elle venait de dire.
- Bon eh bien, mettez-moi un demi kilo de crevettes. Et deux maquereaux, s'il-vous-plaît.
Le noiraud hocha la tête avant de s'exécuter, d'un geste machinal. Il servit ensuite encore trois autres clients, avant qu'ils ne commencent à fermer boutique, aux alentours de quatorze heures. Jisung allait probablement passer le reste de son après-midi à faire ses devoirs. Le lendemain, le marché serait fermé et il aimait profiter de ses dimanches pour flâner dans la ville où rester dans son lit. C'était un rythme de vie paisible, silencieux, que Jisung avait toujours affectionné. Et pourtant, plus le temps avançait et plus il avait de mal à se sentir évoluer dans cette routine plate, dont l'insipidité commençait sérieusement à l'ennuyer.
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* environ 20 euros
⭐️Premier chap hihii guys I'm so excited vrm jai archi pas fini la fanfic mais j'y met toute mon âme là jspr vrm que ça va vs plaire !!😘 (si y'a des ptites fautes, hésitez pas à me le faire savoir😋)
Sinon ça c les cheveux de hanji dans cette ff genre cette longueur la pile poil il slay trop comme ça
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MINO-KASAGO 96 | minsung
FanfictionTokyo, 90s. Jisung, fils de poissonnier, doit faire vivre l'entreprise familiale en livrant ses produits à divers restaurants de la ville. En quête de renouveau et la tête pleine de songes, le jeune homme rêve de pouvoir prendre son destin entre ses...