Chapitre 4

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PDV Alicia

Je profite de cette balade à cheval pour ressentir la sensation de liberté que cela procure. Monter à cheval est un véritable plaisir pour moi et pouvoir le faire ici, dans ce domaine incroyable est une belle opportunité pour moi. Cette jument est super. Je la monte dès que je viens ici. Elle est douce, un peu fougueuse, mais ça me va. Elle me ressemble au fond.

Nous partons au galop dans l'immense terrain, à travers les arbres.

Après une longue balade, je la ramène à l'écurie, range le matériel. J'ai reçu un SMS d'excuses de Thomas Dorset. Il s'agissait d'un pari débile avec ses potes. J'en suis dégoûtée. J'aperçois Newton sur la terrasse, signe que Kate est là aussi. Je l'apprécie mais je sais très bien ce que signifie sa présence.

Anthony est installé à la table de la terrasse avec son ordinateur et quelques documents. Il gère les affaires de la famille depuis la mort de leur père. Il n'avait que 18 ans. Et il était là. Je n'en sais pas plus. En me voyant arriver, son regard se lève vers moi. Un regard paternel, protecteur ou je ne sais trop quoi. Mais ça n'est pas forcément un regard cordial. Il tapote des doigts sur la table, comme s'il attendait des explications.

Moi : salut Anthony – lançais-je joyeusement.

Il ne bronche pas encore et se contente de me suivre des yeux. Agaçant, je l'avais dit.

Anthony : t'étais où bordel ?

Moi : qu'est-ce que ça peut te faire ?

Anthony : réponds-moi ! Je t'ai écris, je t'ai appelé, tu n'as jamais daigné répondre !

Le ton de sa voix s'élève. Il va vraiment me faire une scène comme un daron là ?

Moi : lâche-moi un peu, Anthony.

Anthony : dis-moi où tu étais ! T'étais avec qui ?

Moi : ah, c'est donc ça ! T'as besoin de savoir si j'étais avec un mec histoire que tu le valides avant ? Ok, t'avais vu juste pour Dorset mais ...

Anthony : c'est bon – me coupe-t-il soudainement – arrêtes-toi.

Moi : super ! Je ne t'aurais pas dit avec qui j'étais de toute façon.

Anthony : putain Alicia, tu me fais monter en pression, j'te jure.

Moi : me gonfle pas. Je retourne chez ta mère, à plus.

Anthony : tu es chez moi ici, Alicia – se lève-t-il brusquement.

Moi : ah bah voilà, j'ai touché le point sensible du vicomte. T'étais plus sympa l'autre soir, tu sais quand ...

Anthony : il ne s'est rien passé. Il ne se passera jamais rien. Je ne ressens strictement rien pour toi. N'insinues rien, Alicia. Je suis un gentleman.

Je déglutis. Je suis touchée en plein cœur. J'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon cœur. C'est horrible. Il a dit ça de façon impassible, sans rien laisser paraître. Je repense à ce qu'il a dit l'autre soir dans la cuisine. A ce qu'il a fait. A notre rapprochement quand je l'ai soigné. A sa façon d'être avec moi ces derniers jours. Je le fixe, l'écoute, tandis que mes yeux se remplissent de larmes. J'ai l'impression d'être figée, de ne plus pouvoir bouger. De n'être rien. J'ai juste envie de filer d'ici au plus vite.

Moi : je ...

Anthony : je vais épouser Kate Sharma. Là est ma vie, mon destin. Je dois continuer ce qui est fait pour ma famille et ne penser à rien d'autre. Je n'ai pas de temps à consacrer à l'amour ou à je ne sais quoi. C'est la vie que j'ai choisie.

Les chroniques d'AliciaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant