Les chroniques d'Alicia

Chapitre 9

Cela fait trois jours que je suis revenue chez moi. J'ai revu mes parents et ma sœur dès mon retour. J'ai l'impression qu'Anthony est partout autour de moi. Que son odeur me suit où que j'aille. Je suis encore en congés pour deux semaines, je serai ensuite au chômage, à la recherche d'un nouveau boulot. Durant ces trois jours, j'ai revu certains de mes collègues avec qui je suis assez proche. Des amis.

Benedict me donne des nouvelles à longueur de journée. Kate est super enjouée à l'idée de se marier, c'est moins le cas d'Anthony. Violet m'a appelé aussi. Eloise partage beaucoup sur Instagram donc on échange souvent.

J'en profite pour faire quelques lessives et préparer de nouvelles fringues pour repartir avant le mariage. Cette bouffée d'air me ressource comme je m'y attendais mais la douleur est bien là. Présente quoique je fasse. Comme un trou béant dans ma poitrine ; je ferme les yeux et vois son regard perçant, son visage parfaitement dessiné, son air fermé et sérieux à la fois. Je revois son nez fin, sa bouche parfaite. En y repensant, j'ai à nouveau la sensation de ses lèvres sur les miennes, me brûlant rien qu'en l'imaginant. J'ai envie de passer ma main dans ses cheveux noirs. J'ai envie de lui raconter une connerie juste pour le voir sourire, le voir me regarder de son regard pénétrant. J'ai envie de l'entendre rire ou de l'agacer encore une fois. Je veux qu'il me fixe de son air blasé quand je le gonfle un peu trop ou, le voir me défier par sa voix suave, ses petits pics par ci, par là. J'ai envie de me blottir à nouveau dans ses bras forts, sentir son odeur, les battements de son cœur. Quand j'y repense, là, chez moi, j'ai mal à l'intérieur de moi. Puis, je l'imagine se marier à une autre, à Kate et je suis à deux doigts d'imploser. Ces sensations, ces émotions, sont toutes nouvelles pour moi. Je ne connaissais rien de tout cela avant lui.

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Trois semaines depuis mon retour

Je passe un peu de temps avec Léa, dans un centre commercial où on a l'habitude d'aller. Autour d'un café, on papote de tout et de rien ; elle à les yeux émerveillés quand je lui raconte mes aventures londoniennes.

Soudain, tout s'accélère. Tonio, le propriétaire du café, monte le son de la télé. Il y a un direct aux infos. Les clients ont les yeux rivés sur l'écran. Alors, nous faisons de même. Et là, j'ai l'impression que mon cœur va s'échapper de ma poitrine. Léa a déjà sa main sur la mienne. Je manque d'air. Mon portable vibre et je n'y prête pas attention. C'est Léa qui prend l'appel.

Léa : ma chérie, tu devrais l'écouter.

Moi : a-allo ?

Eddie : mon p'tit cœur – sa voix est si cassée – Tu devrais venir, on a besoin de toi.

Moi : je-je, je peux rien faire. Pourquoi j'devrais venir ? Qui-qui est là-dessous ? Eddie ?! EDDIE ?

Eddie : j'suis désolé princesse. Vraiment – sa voix tremble.