Chapitre 20

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PDV Natsu

Je ne pensais pas que ça allait tourner ainsi. Je ne sais pas trop ce que j'imaginais, en fait. Sans doute, une victoire facile, rapide et écrasante. Mais ce ne fut pas du tout le cas et je peux dire que, durant le temps qu'a duré ce combat, mon égo en a pris un sacré coup. Pourtant, tout ça avait bien commencé pour moi.

Nous nous tenions face à face sur le ring du gymnase. Tous les gars, sauf ceux de l'élite qui avaient vraisemblablement mieux à faire, étaient réunis et je suis presque sûr d'avoir entendu les gens parier sur l'issue du match. Le coach énuméra les règles, une seule car tous les coups étaient permis, il était interdit de tuer son adversaire. Cela ne me dérangeait pas, je n'avais pas l'âme d'un assassin. 

Assise sur l'estrade, tel un trophée attendant d'être remporté, Lucy avait les yeux rivés sur moi. Elle avait l'air inquiète et quelque chose dans son regard me disait qu'il y avait autre chose. Quand je l'avais croisé ce matin, elle n'avait pas l'air d'aller bien et, depuis, je me demandais sans cesse ce qui avait bien pu se passer. J'enrageais de ne pas obtenir de réponses et de ne pas être en mesure de l'aider. Tout ce que je pouvais faire pour le moment, c'était jouer des poings, comme je savais si bien le faire, pour mettre fin à sa colocation forcée.

J'étais tellement plongé dans mes pensées que je n'entendis pas le "ding" sonnant le début du combat. Si bien que je me pris le premier coup sans pouvoir réagir. Cela eut au moins le mérite de refocaliser mon attention. Je ne devais pas oublier pourquoi j'étais là et quels étaient les enjeux. Je me redressais et serrais les poings tout en toisant mon adversaire. Ce n'était pas la première fois que je l'affrontais et, jusqu'à présent, je l'avais toujours mis à terre. Cette fois ne serait pas différente, me disais-je en m'élançant vers lui. Eh bien, j'avais tort.

Alex avait dû beaucoup s'entraîner dans mon dos pour me tenir tête ainsi. Je balançais mes poings à un rythme effréné et, lui, les esquivait sans problème, un rictus sur leslèvres. Il se moquait de moi ouvertement. Cela m'énerva encore plus. Sans lui laisser le temps de réagir, je plantais mon genou dans son estomac, le faisant se plier en deux. Hélas, profitant d'être à terre, il s'empara de ma cheville et me fit chuter à mon tour. De là, il me chevaucha, m'écrasant de tout son poids pour entraver ma liberté de mouvements, et m'asséna une pluie de coups. J'encaissais. Mais, plus j'encaissais, plus ma vision se troublait et plus mon cerveau avait du mal à fonctionner. Depuis quand était-il devenu aussi fort ?

- Ca, c'est pour toutes les fois où tu m'as humilié, Natsu, me murmura-t-il à l'oreille, coupant court brièvement à notre match. Tu sais, j'en avais tellement marre d'être ton punching-ball que je me suis entraîné deux fois plus que les autres pour pouvoir te battre. J'attendais ce moment où je pourrais te rendre la pareille depuis tellement longtemps. Tu ne peux pas savoir à quel point je m'amuse en ce moment. Et toi, tu t'amuses ? ajouta-t-il avec un sourire narquois.

Je me débattis pour le faire chuter mais il tenait bon et me mit un coup qui me fit tourner la tête. Le match était à peine commencé que j'étais déjà en difficulté. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas le dessus. J'avais pourtant affronter pire que lui durant mes missions et c'est là que je me rendis compte de l'énergie que je dépensais en entravant mes pouvoirs. Je me canalysais tellement pour éviter que les flammes sortent que je me fatiguais inutilement. Durant ces dernières semaines, je m'étais beaucoup entraîné pour être choisi parmi l'élite et, aujourd'hui, mon corps me faisait comprendre qu'il en avait marre. Ma restriction de pouvoirs, ma colère inassouvie et mon entraînement intensif étaient les principaux responsables de la défaite qui s'annonçait, inéluctable.

- Regarde, me dit Alex en me tournant la tête vers les gradins. Je sais que tu veux cette fille, tu ne peux pas savoir combien ça m'a fait plaisir de te la prendre sous ton nez. Et tu ne sais pas combien ça me fera plaisir de la faire mienne ce soir. Remarque, ajouta-t-il en tournant de nouveau ma tête vers lui, ce serait déjà fait si tu ne nous avais pas interrompu ce matin.

Une surprise de taille (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant