Chapitre 28

572 38 7
                                    

PDV Lucy

Le lendemain, malgré mes recherches, je n'avais toujours pas croisé Mélody. D'après ce que j'avais entendu, elle avait rendez-vous avec le médecin pour un examen pré-natal. Je vaquais donc à mes occupations habituelles et passais la journée avec Anna. Natsu devant une nouvelle fois s'entraîner toute la journée, je ne savais pas si j'aurais l'occasion de le revoir avant le dîner. Une part de moi espérait qu'il me surprendrait une nouvelle fois dans la douche, ou qu'il viendrait se blottir contre moi dans le lit. En fait, n'importe où, du moment que je pouvais sentir son corps contre le mien.

Je secouais la tête pour évacuer ces pensées. La mission allait se terminer et je devais rester concentrée. Ce serait idiot de la compromettre à deux jours de sa conclusion. Pas au bout de tous ces mois. Pas après avoir enduré tout ça. J'évitais de regarder en arrière et me focalisais sur le présent. Songer au passé ne m'avançait à rien et me faisait plus de mal qu'autre chose. Quand la mission serait finie, il allait falloir que je travaille sur moi et que j'arrive à passer à autre chose.

Je pris une inspiration et songeais aux aspects positifs de ma vie actuelle. L'image de Natsu s'imposa directement à mon esprit. Il était vrai que la seule bonne chose qui m'était arrivée dernièrement c'était notre mise en couple. Il me tardait de rentrer et de voir la tête de nos camarades en nous voyant arriver main dans la main. Rien que d'y penser me fit sourire.

- Qu'es-ce qui te fait sourire comme ça ? s'enquit Anna avec un air de concupiscence.

- Ri...rien, m'empressais-je de répondre.

- Mouais, murmura ma camarade. Rien qu'à ton air, je devine que tu penses à ton mec. Même pas besoin de le confirmer, ajouta-t-elle alors que j'allais la contredire. T'es complètement accro à lui, c'est tellement flagrant que c'en est navrant.

Elle se mit à rire. Je ne trouvais rien à lui répondre et me contentais de me remettre au travail. Anna avait vraiment beaucoup de points communs avec mon ancienne colocataire, Molly. Comme elle, elle parlait beaucoup, de sujets banals comme de sujets délicats, et, surtout, elle aimait les ragots et tentait toujours de me faire parler de ma vie privée. Elle me taquinait souvent à ce sujet. Au début, je le prenais à la rigolade mais, ces derniers jours, allez savoir pourquoi, ça commençait à m'agacer. Si bien que je préférais me murer dans le silence plutôt que de lui balancer ce que j'avais sur le cœur, ce qui ne lui plairait sûrement pas.

- Allez, Lucy, ne sois pas si sérieuse ! Me taquina-t-elle de nouveau en me secouant légèrement par l'épaule. Je suis sûre qu'en parler te fera du bien et puis tu sais bien que tout ce que tu me dis reste entre nous.

- Fous-moi la paix ! explosais-je, à bout de nerfs. Je te dis que je n'ai pas envie d'en parler alors n'insiste pas ! Allez, va-t'en et va donc harceler quelqu'un d'autre, moi j'ai eu ma dose !

Nous étions toutes les deux abasourdies, ne nous attendant ni l'une ni l'autre à une telle répartie. Je m'étais rendue compte que j'étais assez irritable ces derniers jours mais je ne pensais pas extérioriser mon ressenti ainsi. Et, d'après la tête qu'elle faisait, Anna ne s'y attendait pas non plus. Ne voulant pas lui donner d'explication, car je n'en avais pas vraiment, je la laissais en plan et repartis me terrer dans ma chambre. Allongée sur le lit, je me mis à crier dans mon oreiller, évacuant tout mon stress et ma colère, et laissais échapper quelques larmes malgré moi. Je passais quelques minutes ainsi, il fallait que ça sorte, et finis par m'endormir, épuisée par ces soudaines émotions vives qui m'assaillaient.

Je ne sais pas pendant combien de temps je dormis. Quand je rouvris les yeux, la pièce était dans la pénombre, faiblement éclairée par quelques réverbères. Je m'étirais et me levais doucement pour aller prendre une bonne douche revigorante. Dans la chambre de Natsu, le lit n'était pas défait, il n'était pas encore rentré, ce qui voulait dire que je n'avais pas raté le dîner. Je n'avais pas vraiment faim mais je ne pouvais pas rater l'occasion de peut-être apercevoir Mélody. Même si je ne pouvais pas lui parler, peut-être arriverait-elle à me faire passer un message par un signe discret. Si, au moins, elle pouvait me confirmer qu'elle souhaitait s'en aller avec nous, ce serait déjà bien.

Une surprise de taille (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant