Chapitre 22

580 36 1
                                    


PDV Lucy

Je devais vraiment faire une drôle de tête car Anna et Mélody me dévisageaient avec étonnement. Je baissais alors les yeux et c'est là que je vis le petit ventre de rond de Mélody. Voilà qui allait vraiment compliquer ma mission.

- Fé...félicitations, fut la seule chose que je parvins à formuler.

- Merci, me répondit l'intéressée, avec un grand sourire.

Elle était visiblement heureuse. Comment allais-je me débrouiller pour la forcer à quitter le père de son enfant à naître ? Décidément, rien ne se passait comme prévu durant cette mission.

- Est-ce que ça va ? me demanda Anna, la mine soucieuse. Tu n'as pas l'air bien.

- Juste un peu de fatigue, lui dis-je, en espérant qu'elle me croit.

A dire vrai, j'avais le moral à zéro. Cela faisait des mois qu'on se démenait, Natsu et moi, pour infiltrer cette organisation et en faire sortir cette fille mais, quand je la voyais aussi souriante et heureuse, je me disais que cette mission n'avait pas de raison d'être. Certes, l'organisation la bernait et utilisait son argent pour ses petites combines mais, à première vue, elle avait l'air de s'être accomodée à cette vie. Pourquoi mettre fin à son bonheur ?

- Parce que c'est notre mission ! me répondit Natsu, quand, le soir venu, je lui faisais part de ma rencontre avec "la cible" et de mes impressions sur elle.

Le fait que je mette en doute le bien fondé de cette mission l'avait mis en colère. Je ne faisais pourtant qu'émettre l'hypothèse que, vu la situation, il ne serait pas mieux d'abandonner la mission et de laisser Mélody ici.

- Ce n'est pas à son père de décider pour elle ! M'indignais-je.

- Et ce n'est pas non plus notre rôle ! Répliqua Natsu. Notre rôle, je te le rappelle, est de la ramener chez elle.

- Mais si elle ne veut pas rentrer ? demandais-je.

- D'où ton rôle de la convaincre de le faire, répondit Natsu. Mais, dans tous les cas, elle rentrera chez son père, de gré ou de force. Je n'ai pas l'intention de m'éterniser ici alors le plus tôt sera le mieux !

Sur ce, il quitta la pièce sans me laisser le temps de répliquer. J'en fis autant et me rendis dans ma chambre en claquant la porte afin de bien lui montrer que j'étais tout aussi en colère que lui. Quelle tête de mule ! S'il pouvait camper sur ses positions, alors moi aussi. Je restais persuadée que ce n'étais pas à nous de décider si Mélody devait partir ou rester. C'était son choix, sa vie. Sa situation me rappelait celle où je me trouvais quelques années auparavant. Quand mon père était encore de ce monde, il voulait que je quitte Fairy Tail et m'imposer un mariage dont je ne voulais pas. Je ne m'étais pas laissée faire. Je savais ce que je voulais et je ne laisserais personne m'imposer ses choix. Ma vie m'appartenait et je décidais seule du sens qu'elle allait prendre. 

C'était aussi le cas de cette fille. Si elle avait fui le foyer familial, c'est qu'il y avait une bonne raison. Etait-elle déjà amoureuse du père de son enfant et l'avait suivi jusqu'ici ? Ou l'avait-elle rencontré après ? Que devais-je faire ? La convaincre de rester ou, au contraire, la persuader de partir ? Tant de questions auxquelles je n'avais pas de réponses. C'était frustrant. D'autant plus que je ne pouvais pas compter sur l'appui de mon partenaire. Le comble c'est qu'on venait de se disputer alors que notre relation était sur la bonne pente. C'était la première fois qu'on se disputait et, même si je n'étais pas d'accord avec lui, je ne voulais pas en arriver là.

Les larmes roulèrent sur mes joues. Je ne m'étais pas rendu compte que je pleurais. Cette situation me mettait vraiment très mal à l'aise. Je m'allongeais sur mon lit et fermais les yeux un moment. Le calme et l'obscurité m'enveloppèrent et je m'endormis.

Une surprise de taille (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant