Chapitre 29

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PDV Lucy

J'aurais voulu passer toute l'après-midi dans la chambre et attendre que la journée passe. Mais, bien entendu, ce ne fut pas possible. Juste après le repas, alors que je remontais dans ma chambre, je fus interpellée par Amy. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu la dirigeante et elle voulut s'entretenir avec moi. Je me retrouvais donc dans son bureau, laissant Natsu seul, en proie à la menace d'Alex. Je relativisais en me disant que tant qu'il ne quittait pas la chambre, il n'y avait pas de danger.

- Alors, me dit Amy, une fois installée derrière son bureau. Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu et je voulais savoir comment se passait ton intégration dans ton nouveau groupe.

- Bien, répondis-je simplement.

Moins j'en dirais, moins cela risquait de sonner faux.

- Bien ? répéta Amy. Et c'est tout ? Tu ne m'as pas l'air très emballée par ta nouvelle vie, dis-moi.

Je ne pouvais pas lui dire que depuis que j'avais rejoint les favorites j'éprouvais un mal-être quasi-constant, après tout un type qui m'avait agressé par deux fois vivait dans une chambre non-loin de la nôtre et je le croisais tous les jours, ce qui, bien malgré moi, m'angoissait. Heureusement que la présence de Natsu m'apaisait et calmait mes nerfs. Je n'aurais pas tenu le coup sans lui, je pense. 

Sinon, les filles étaient sympas, bien qu'inquisitrices sur la vie privée de leurs camarades. On m'avait bien enseigné tout ce que je devais savoir et je me sentais plus libre qu'avant. J'en avais également appris plus sur l'organisation, ce qui n'était pas pour me plaire. Aujourd'hui, je n'avais qu'une hâte, m'en aller. Cependant, je ne pouvais pas répondre ça à la dirigeante. Je me contentais donc d'enjoliver ma vie de tous les jours afin de lui faire croire que j'étais heureuse d'être ici. 

Elle hocha la tête et griffonna quelques notes sur son cahier.

- En parlant de ta relation avec les autres filles, j'ai entendu dire que tu t'étais accrochée avec Anna, peux-tu m'en dire plus à ce sujet ? demanda Amy.

Pourquoi avais-je l'impression de passer un examen ? Peut-être parce que c'était le cas. Amy ne m'avait jamais apprécié et elle attendait peut-être une occasion pour me rétrograder. Le stress m'envahit de nouveau, si bien que je commençais à avoir des crampes dans le bas-ventre.

- C'est un malentendu, me justifiais-je. Anna m'a posé des questions indiscrètes et je n'étais pas d'humeur à y répondre. Je me suis emportée et je le regrette car, d'ordinaire, nous nous entendons plutôt bien.

Amy hocha la tête et inscrivit encore quelques notes sur son cahier qu'elle finit par refermer au bout de quelques lignes. Elle releva la tête et posa un regard sévère sur moi.

- Sache, Lucy, qu'ici nous ne tolérons pas les disputes et, comme tu n'as pas présenté tes excuses à Anna, alors que tu as eu amplement le temps de le faire, je me vois contrainte de te mettre à l'isolement pendant vingt-quatre heures, histoire que tu te remettes un peu en question. Cela prend effet immédiatement. Ne t'inquiète pas, ton compagnon sera prévenu, ajouta-t-elle en se levant.

- A l'isolement ?! M'écriais-je en me levant à mon tour. Juste pour une petite dispute ? C'est n'importe quoi !

- Ta réaction me prouve que j'ai raison, tu as besoin de te calmer un peu.

Je la vis appuyer sur un bouton en-dessous de son bureau et, immédiatement après, deux hommes entrèrent et, en me prenant chacun par un bras, m'escortèrent hors de la pièce, sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit.

- Lâchez-moi ! Me débattis-je tout au long du trajet.

Ces types étaient aussi costauds que Natsu, je n'avais aucune chance de leur échapper, pourtant je ne pouvais me résigner sans me battre. Je traînais des pieds et ils durent me tirer pour me faire avancer. Au bout de quelques minutes, nous arrivâmes dans ce qui ressemblait beaucoup à une cellule. Équipée d'un lit, elle avait l'aspect d'une chambre mais ne possédait aucune autre meuble et était dépourvue de fenêtre. La porte n'en possédant pas non plus, je me retrouvais dans l'obscurité une fois que les deux hommes m'eurent jeté à l'intérieur sans ménagement.

Une surprise de taille (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant