Chapitre 9 - Pour Nairobi !

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-Axel... souffle-t 'elle, les yeux imbibés de larmes.

Il ne répond pas mais viens simplement se blottir dans ses bras, et elle sanglote contre lui.

-Il faut qu'on parte, intervient doucement Tokyo.

Ils sortent de la pièce, Nairobi tenant la main de son fils tendrement, comme le plus beau trésor de sa vie.

-On embarque la voiture et on rentre dans la banque, les informe Denvers.

Il est à l'intérieur d'une voiture de police, la vitre avant fracassée, et Manille est déjà assise. Ses yeux sont fermés, son visage pincé.

-Je viens avec vous, ordonne Raquel.

-La question ne se pose même pas, ajoute Tokyo en ouvrant la portière. Désolé Julia, ça va être mouvementé.

La concernée lui adresse un petit sourire penaud.

-On monte dans le coffre, déclare Nairobi d'un ton neutre.

Quand Denvers entend le coffre se refermer depuis le volant, il écrase l'accélérateur.

-Accrochez-vous !

La voiture lancée à toute blinde arrache le ruban du périmètre, prend un virage dans un dérapage peu contrôlé, avant de s'engager dans l'allée de la banque.

Les balles ricochent sur la carlingue, sifflent dans leurs oreilles.

Denvers ne ralenti pas, contourne les chars d'assauts, fait ronfler le moteur aussi fort que celui d'une Maserati.

Au dernier moment, alors que le châssis se fait secouer dans les marches d'escaliers, et que Manille se mord les lèvres pour ne pas hurler, les portes de la banque s'ouvrent.

La voiture s'y engage et Denvers effectue le plus long dérapage au monde afin de s'arrêter à temps.

Il entend les lourdes portes claquer derrière eux et soudain les balles se taisent.

Tokyo sort la première de la voiture, hilare.

-Yeahh !! Bogotá, Helsinki, je vous kiffe !!

Denvers sort à son tour, riant aux éclats, les yeux levés sur les deux hommes en haut de l'escalier. Même Monica les rejoins bientôt, l'air aussi soulagée que inquiète.

Lisbonne fait claquer la portière arrière avec un sourire, et surprend le reste des braqueurs, les saluant d'un salut militaire bâclé.

Puis, c'est au tour de Manille de se balancer hors de la voiture, le teint un peu vert.

-Daniel, marmonne-t-elle, rappelle moi de t'en coller une quand ma main sera fonctionnelle.

Palerme descend les marches du hall, le visage grave.

Mais Tokyo s'en moque, occupée à scruter la voiture avec les sourcils froncés. Le coffre est resté clos. S'ouvre-t-il de l'intérieur ?

Elle s'approche et l'ouvre, attendant de faire sortir Nairobi. Et là, le silence tombe sur la banque d'Espagne.

Le coffre est vide.

Enfin, pas tout à fait. Seul le masque de Nairobi y est posé, le visage de Dali leur adressant un sourire avec ses moustaches noires.

Comme un souvenir.

Une promesse.

Un adieu.

Comme la demande d'un pardon.

Mais pourtant Tokyo comprend. Et les autres aussi. Seul Bogota baisse la tête, et se détourne. Il quitte le hall sans un mot.

Mais ils ne le rappellent pas. Il lui faudra plus que du temps.

Alors Raquel lève le poing.

-Pour Nairobi !

Tokyo l'imite, puis Monica. Helsinki est celui qui le répète le plus fort.

-Pour Nairobi !

Et puis, Manille passe vers Denvers, lui effleure les doigts avant d'ajouter d'une voix d'une voix grinçante.

-Je vais vomir.

Et elle part en courant en direction des toilettes.

-Hé ! Julia ! s'écrie-t-il, en lui courant après.

Il revient chercher la trousse de premiers secours et repart, Monica le fusillant du regard.

Bien loin de ce conflit interne, Tokyo et Helsinki regardent par la fenêtre, côte à côte, le masque de Nairobi dans la main.

Cette nuit, Nairobi redevient Agatha Jimenez.

Elle redevient mère. Elle réapprivoise qui elle est vraiment.

Dehors, ou ils savent tous que Nairobi reviendra si ils ont le moindre problème.

Parce qu'elle ne pourra pas s'empêcher de faire revivre le matriarcat dans la banque d'Espagne, encore et encore.

Et partout ailleurs.

Dehors, la main droite tenant celle de son fils, la gauche celle de l'ours en peluche, Nairobi tourne le dos à la banque.

Ce n'est pas un adieu. Elle le sait.

C'est un simple « à bientôt », l'espoir d'un futur heureux.

Alors, Nairobi se penche à l'oreille d'Axel, un sourire aux lèvres.

-Mon amour, tu préfères l'Australie, ou Ibiza ?

Et là, marchant dans le sens contraire des billets de banque et des lingots, Nairobi rit, même si son corps porte les séquelles d'une balle.

Parce que même si Nairobi a failli mourir, Agatha Jimenez renaît.

Résurrection - [fanfiction casa de papel]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant