Pardonne-moi

Chapitre 8

Elle était là, dressée devant moi, raide comme un piquet et pâle comme un linge. Je savais qu'elle était stressée à l'idée de me voir et de même pour moi.

Je ne savais pas comment réagir, après tout je l'aimais, mais en même temps, ce serait trop facile de sortir tout de suite avec elle. Je ne dis pas que je n'en ai pas envie, elle est extrêmement belle avec ses cheveux ondulés, ses yeux verts et sa robe blanche en dentelle.
Seulement, elle vient de sortir d'une rupture, malgré le fait que le couple a duré deux jours, mais ça reste un principe. J'ai un minimum de loyauté tout de même non ?! Bon, par le passé je n'étais pas cet homme réfléchi, distingué et honnête, j'ai changé et j'en ai bien conscience, ma famille en a conscience, mes amis en ont conscience et bien sûr, je crois que Karol en a conscience.

Mes pieds, enfin plutôt mes baskets blanches rejoignirent Karol, qui m'attendait toujours devant l'allée de mon appartement.

-Salut ! Lançai-je d'une voix rauque, ma voix du réveil. À vrai dire je détestai cette voix, elle me rendais faible.

-Bonjour Ruggero ! Dit-elle d'une traite, comme si elle voulait le dire au plus vite.

Il y eut un silence pesant, très pesant. Je décidai alors de monter les quelques étages pour rejoindre mon appartement en faisant en sorte qu'elle me suive bien.
Arrivé à mon appartement, j'enlevai ma veste en cuir, qui m'avait coûté une fortune lorsque j'avais 14 ans et que je me l'étais acheté, je pris par la même occasion la veste en jean de Karol qui pesait une tonne. Je ne comprendrais donc jamais pourquoi ces poches sont aussi remplies ?

-Pourquoi est-ce que ta veste est aussi lourde ? Demandai-je à Karol.

Karol me regarda en soutenant mon regard d'un air que je ne compris pas, elle semblait un peu saoulée de ma question.

-Ruggero, on s'en fiche de savoir ce qu'il se trouve dans mes poches. Je ne suis pas venue pour ça.

-Alors, tu es venue pour quoi ? J'essaie simplement de détendre l'atmosphère et tu me juges avec ton regard qui en dit long.

-C'est bon là, je n'ai pas besoin de tes commentaires aussi ennuyants soit-ils.

-Si mes commentaires sont ennuyants alors la porte est juste là !

Il y eut un silence. Karol réfléchissait et inspirait et expirait par la même occasion.
Je pense qu'elle se rendit compte de son comportement inapproprié.

-Excuse-moi Ruggero de mon comportement. Je voulais me venger de toutes ces année où j'ai souffert et que toi tu t'affichait avec Cande.
Quand je t'ai revu, je n'ai pas pu m'empêcher de retomber une seconde fois amoureuse de toi, mais mon cerveau me disait que tu n'avait pas changé, que tu étais toujours le même hypocrite. Quand tu m'as donné rendez-vous et que j'ai embrassé Fede, c'était prévu, c'était pour te rendre jaloux indemne pour la fois dans le bar. Maintenant, je pense que tu as changé, tu es une meilleure personne je te le jure. J'ai envie de sortir avec toi, je t'aime !

Je réfléchis, elle venais de me déclarer sa flamme et de me dire que son couple avec Fede était un coup monté pour me rendre jaloux, c'est une preuve d'amour.
Que devais-je faire ? Je l'aimais aussi après tout, il n'y avait pas de raison de ne pas lui déclarer ma flamme, on avait le droit à notre chance nous aussi, à nous aimer.

Je lui souris, de mon sourire le plus beau comme ceux dans les publicités de dentifrice avec les dents blanches parfaites. La seule chose (clichée on peut se l'avouer) que j'avais envie de faire en ce moment même était de l'embrasser comme dans les films et comme avant que tout bascule.
Je pris ses mains. J'ai toujours aimé ses mains, elles sont si petites par rapport aux miennes et en même temps si douces et agréables à capturer pour les glisser dans les miennes.
Alors, je pris mon courage à deux mains, ou plutôt à quatre mains, vu que je tenais celles de Karol. Et l'embrassai. Ce fut magique, merveilleux comme au bon vieux temps, comme avant.
Je souriais contre ses lèvres et elle aussi, elle éleva ses mains de les miennes pour les glisser sous mon tee-shirt, ce qui me dit sursauter sur le coup, mais je me détendis après coup.