𝐄𝐥𝐥𝐞, qui a tout détruit | ʲᵃʸʷᵒⁿ

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      Je soupirai et m’assis sur son lit à mon tour, je ne dis pas un mot non plus, je me contentais de le regarder fixement, le visage neutre. Il baissa la tête et joua avec ses doigts, le silence commençait à devenir pesant, et ni l’un ni l’autre ne voulait prendre la parole. Je ne comprenais vraiment pas ce qui n’allait pas chez lui et ça m’énervait, même si je savais que ce ça ne servait à rien, et que ce n’était pas vraiment de sa faute. Je me sentais trahi, il avait un air coupable sur son visage et ne disait rien, comme s’il venait de me tromper. Je savais qu’il ne ferait pas une telle chose, c’était impossible, mais je savais qu’il pensait constamment à 𝒆𝒍𝒍𝒆, alors même s’il m’avait pour l’instant choisi, ça me faisait vraiment mal de savoir qu'à tout moment son choix pourrait   changer d’autant plus que je n’arrivais pas à déchiffrer ce qu’il pensait de tout ça à travers ses yeux vides de la moindre trace d'émotion.

      Je secouai la tête et me levai du lit, c’était trop pour moi, ça ne servait à rien que je reste ici, ma présence le dérangeait clairement et même si je voulais le protéger de ses pensées coûte que coûte, je n’étais pas assez fort pour le faire sachant qu’il ne me faisait même pas assez confiance pour me parler. J’ai ramassé mon sac sur le sol et m'apprétai à ouvrir la porte quand il m'arrêta.

— Jungwon attend, dit-il, ne pars pas. Je me retournai lentement vers lui et attendis qu’il continu mais il ne le fit pas.

— Je vois bien que ma présence te gène, c’est d’ailleurs pour cette raison que t’es pas venu en cours, c’est ça ? T’en a marre de m’avoir toujours sur tes talons ?

— Non, c’est pas ça, dit-il en baissant la tête.

— Alors c’est quoi Jay ? Je veux bien être là, et essayer de comprendre, de te soutenir malgré le fait que tu ne me dises rien, mais si en plus tu me fais sentir comme si j'étais une tâche dans ta vie, je vois pas comment arriver à le supporter.

— T’es pas une tâche dans ma vie Jungwon, loin de là, tu es la meilleure chose qui me soit arrivé, crois-moi.

— Alors qu’est-ce qu’il y a Jay demandais-je faiblement, j’essayais d’être fort et de ne pas lui montrer que j’étais à bout de nerfs, mais c’était vraiment très dur de le voir s’autodétruire sur mes yeux et de me sentir impuissant, je t’en suplis, aide-moi à comprendre, tu dis que c’est juste une mauvaise passe, que tu ne veux pas en parler, mais ça s’arrange pas, au contraire, et j’ai vraiment peur.

      Il finit par s’effondrer en sanglots dans mes bras, il ne s'arrêtait pas de dire qu’il était désolé et qu’il ne voulait pas me faire de mal, qu’il ne voulait pas me perdre, et je fus soulagé, par le fait que lui non plus ne voulais pas me perdre, je me disais qu’au final, ça pouvait bel et bien s’arranger, alors je le laissai vider son sac et le rassurai du mieux que je pu. Mais j'aurais dû me concentrer sur ce qu’il me racontait à propos d'𝒆𝒍𝒍𝒆, au lieu de passer si vite à autre chose car je ne voulais plus qu’il y pense, et qu’𝒆𝒍𝒍𝒆 sorte de nos vies le plus vite possible.

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