Anaïs
Mes jambes s'effondrent en voyant la scène. Aucun mots ne pouvaient sortir de ma bouche, la scène n'étant pas descriptive à mes yeux. Gilgamesh se penche près de moi pour me bouger, sans doute pour me dégager la vue de ses horreurs. Mais mon corps ne me répondait toujours pas. Il a commencé à me porter et c'est à ce moment-là que je suis sortie de mon « rêve ». Je suis revenue à la réalité : mes parents étaient belles et bien morts, tout comme mes sœurs. Je n'ai en face de moi que des cadavres. Rien d'autres.
Les larmes commencent à couler le long de mes joues et la première chose que je fais est de vomir tout ce que j'ai. Bien évidemment, Gilgamesh fait un pas de recul, mais semble être bien embêté, ne sachant que faire pour moi. Après que tout soit sorti, je me suis mise à crier. À crier de toutes mes forces. Ma douleur, ma haine... Tout. Je criais tout. Plus rien ne restait en moi.
Mon pire cauchemar venait de prendre vie : perdre ma famille. Elle était tout ce qui me restait. La seule chose qui me gardait en vie, malgré tous mes problèmes. Comment je peux vivre, maintenant, moi... ? Qui a fais ça... ? Comment c'est possible... ? Pourquoi... ? Pourquoi moi... ?
« Pourquoi... je subis toujours des horreurs comme ça... ? Pourquoi... moi... ? Qu'est-ce que j'ai donc... pu faire... ? , demande-je, à bout avec une toute petite voix à Gilgamesh. Pourquoi... POURQUOI ?! , crie-je, prête en donnant un coup dans le sol, voulant déchaîner ma colère sur quelque chose. Pourquoi ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! , répète-je, continuant mes coups dans le sol et serrant mes poings au point d'avoir les ongles qui rentrent presque dans ma peau. Je... Je vais tous les tuer ! Tous ! Je vais tous les tuer ! Ils... Ils vont me le payer... Ils vont me le payer !!! » , crie-je le plus fort possible en assénant le plus gros coup au sol que je ne pouvais.
À ma surprise, une main se pose sur mes yeux, me calmant de suite. Je ne voyais plus rien, ce n'était que le noir. Pour autant, je ressentait de la chaleur...
« Anaïs... C'est bon. Ne t'en fais pas. Tu n'as pas à te charger de ça. Ce n'est pas à toi de te salir les mains. » , me dit-il d'une voix bien calme et pleine de bienveillance.
En y repensant, c'est bien une des premières fois que je l'entends me parler comme ça... Les larmes continuent de couleur et je me mords la lèvre inférieure pour me contenir de pleurer davantage.
« Pourquoi... ? Mes parents... Mes sœurs... Ils... Ils...
- Oui, ils ne l'ont pas mérité. Mais ce n'est pas à toi de le faire. Les coupables méritent la pire des sentences possibles, mais toi, tu ne dois pas le faire. Tu n'as pas à tuer des gens. Ta famille n'aurait jamais voulu ça. Jamais. »
Je pleure de plus belle, incapable de riposter contre cette vérité.
« Mais... Alors... Co... Comment... ?
- Je vais m'en charger. , dit-il avec une voix glaciale. Je sais qui a fais ça. Je vais leur faire regretter. Cela fait déjà bien trop longtemps qu'ils posent des problèmes. Aujourd'hui, c'était l'acte de trop. »
Je ne dis rien, étonnée, et surtout effrayée : des sueurs froides traversent mon dos tellement ses mots étaient pleines de haines. J'avale avec difficulté ma salive, décidant d'abandonner mon idée de vengeance. Après tout, il a raison... Ma famille n'aurait jamais voulu... Et puis... Je serais incapable de le faire. Lui, il le peut. Il est tellement fort qu'il pourrait faire n'importe quoi. En plus, il semble vouloir régler des comptes avec ces personnes...
« Gil... Je... Je compte... sur toi... » , murmure-je en souriant légèrement.
Je tombe alors de fatigue, la pression étant d'un seul coup redescendu.
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Le Saint Graal - Prélude -
FantasíaAnaïs est une jeune fille au lycée. Malgré les apparences, elle souffre au plus haut point : le harcèlement dans son établissement qu'elle cache le plus qu'elle le peut en est entre autre la cause. Du jour au lendemain, elle se retrouve avec une drô...