Chapitre 16

24 4 0
                                    

Auteure : Anna LOVE


ANA

Il m'a piégée mais comment pourrais-je lui en vouloir ?
Quand il veut quelque chose, Christian est prêt à tout pour l'obtenir. Je suis certaine qu'il aurait passé la nuit sur le palier, si je n'avais pas ouvert.
Je referme la porte derrière lui, incrédule, qu'il se trouve dans mon salon.
Il est bien là, avec toute sa prestance, son allure sexy et son sourire ravageur à faire mouiller n'importe quelles petites culottes féminines. Même si aujourd'hui son sourire est teinté de tristesse.
Il pose le bouquet sur le comptoir de la cuisine.
Plantée au milieu du salon, mes yeux ne quittent pas sa nuque.
Il est magnifique dans son costume gris avec sa cravate assortie.
Mais c'est vrai, que je ne suis pas objective, il est toujours splendide pour moi.
Il vient s'asseoir sur le canapé à mes côtés.

Prenant mes mains dans les siennes, il m'explique que Caroline Harper lui a donné rendez-vous pour une conversation entre adultes. Mais qu'entre temps, il a appris qu'elle avait engagé un détective pour nous faire surveiller. Et que le rendez-vous dans notre bar était prémédité, elle savait par son informateur que je m'y trouvais. Elle ne cherchait qu'à nous séparer.
Comme pour me faire mal, je ne peux m'empêcher de lui demander s'il a apprécié son baiser. Mais sa réponse est tellement virulente d'indignation, que j'en conclus que ses sentiments pour moi ne sont pas feints.
Ma conscience pousse un » OUF !» de soulagement, pendant que ma déesse intérieure est tombé sous le charme de ce beau gosse et a mis au rancart son pyjama Bisounours !

Ses mains emprisonnent mon visage pour m'embrasser. Pour le principe, je fais un peu de résistance, mais j'échoue lamentablement. Mes lèvres s'entrouvrent et il s'y engouffre comme si sa vie en dépendait.
Mon Dieu, que cette bouche m'a manquée depuis hier. Notre baiser est violent comme s'il fallait passer par cette épreuve physique pour oublier qu'une pouffiasse l'a embrassé quelques heures plus tôt. Puis au fur à mesure que les secondes s'écoulent, notre baiser prend une trajectoire différente. La sensualité et la douceur ont repris leur droit. A bout de souffle nos lèvres se séparent et les yeux gris minéral me renvoient l'image d'un homme amoureux qui confirme par cette phrase que j'attendais :

- Je vous aime Anastasia Steele. Vous êtes la femme de ma vie.

Mon amant me prend sur ses genoux et m'encercle contre lui, comme dans un étau,. De nouveau nos bouches sont attirées comme un aimant. Le désir s'infiltre sous ma peau et je sens son sexe se raidir contre ma cuisse. Mon corps et mon âme s'abandonnent à ses caresses.

Lorsque nous revenons dans la réalité de l'instant, nos vêtements jonchent le parquet du salon. Nos corps sont assouvis par l'orgasme foudroyant qui nous a consumés. Ma tête sur sa poitrine, j'entends les battements de son cœur s'assagirent lentement.

Ses doigts jouent avec mes mèches de cheveux.

- On reste là ou on va chez moi ? me demande-t-il.

- C'est comme tu veux, cela ne me dérange pas.

- Alors je préférais l'Escala.

- D'accord. Mais je fais suivre tes roses.

Je me lève mais il me retient.

- Ana... je voudrais que tu emménages avec moi...

Surprise, je reste sans voix quelques instants.

- Tu es certain de pouvoir me supporter à longueur de journée, dis-je pour cacher mon incrédulité.

- Certain, mademoiselle Steele.
Bébé, je veux me réveiller tous les matins à tes côtés, me dit-il avec une infinie tendresse.

- Je veux la même chose, Christian.

Son sourire m'éblouit. Je cligne des yeux et sa bouche retrouve la mienne.

Depuis quinze jours, je réside à l'Escala, entre la somptuosité de l'appartement et le luxe de me faire servir. Ma conscience apprécie ce confort avec réticence. Ce n'était pas mon style de vie, bien au contraire. Mais ma déesse intérieure ne rechigne pas sur ce pléthorique de bien-être.

Aujourd'hui, Christian est parti de bonne heure pour Portland avec son hélicoptère qu'il surnomme « Charlie Tango ». Je me rends donc à la SIP avec ma petite voiture au lieu comme chaque matin de me faire déposer par Taylor et Christian.

L'ambiance au bureau s'est aussi modifiée, peut-être que Jack Hyde s'est rendu compte qu'il ne faisait pas le poids devant Christian. En tout cas, il est plus aimable envers moi.

La journée se déroule normalement, jusqu'à 17 heures où Jack surgit dans mon bureau tel un félin prêt à l'assaut sur sa proie.

- Ana, il me faut une synthèse de ce manuscrit pour ce soir, je reçois demain matin cet auteur et j'ai oublié de vous remettre son ouvrage. Je suis vraiment désolé.

Je n'en crois pas un mot, mais je ne bronche pas et attrape la chemise cartonnée.

J'entraperçois son sourire vicieux lorsqu'il quitte mon bureau. Enfin de compte, il ne s'est pas amélioré. Il a juste emprunté un masque de carnaval pour paraître plus aimable.

Il est presque dix neuf heures, lorsque je lève les yeux de mon écran. Mon résumé terminée, je lance l'impression. Comme j'avais mis mon téléphone en silencieux et que j'étais concentrée sur ma tâche, je n'ai pas vu les messages et appels manqués de Christian :
« Je décolle de Portland, à tout à l'heure à l'Escala. Je t'aime ». « Ou es-tu, Ana ? » « Réponds-moi ».

Pendant que l'imprimante crache le papier, je téléphone rapidement à mon chéri, car vu ses messages, il est en alerte rouge.

- Ana !

- Tout va bien, je suis encore au bureau.
Jack avait une urgence, dis-je sans rien rajouter.

- Tu as bientôt terminé ?

- Oui, j'imprime le document et je pars.

- D'accord, nous venons d'atterrir sur l'héliport de l'Escala.

J'entends le ronronnement des moteurs, puis le sifflement de l'hélice qui diminue.

- A tout de suite Christian.

- Je suis impatient de te retrouver.

- Moi aussi, monsieur Grey.
Je crois que l'on est très atteint tous les deux.

A l'autre bout du téléphone, je l'entends rigoler.

- Oui je le crois, mais j'assume, rajoute-il.

- Je t'aime Christian.

- Moi aussi, bébé.

Je raccroche rapidement, car à travers la vitre, je vois arriver Hyde. En vitesse, je récupère mon compte rendu. Il ouvre la porte au moment ou je le glisse dans la chemise.

- Tenez, dis-je en lui tendant le document.

- Merci, Ana.
Je peux vous offrir un verre pour vous remercier ?

- Désolée, mais je suis attendue, réponds-je rapidement.

Aller boire un verre avec Jack ? Jamais ! Même pas dans tes rêves mon pauvre vieux !
J'éteins mon ordinateur, mon imprimante et récupère mon sac à main.

- Alors, bonne soirée Ana.

- Bonsoir Jack.

Je suis obligée de passer devant lui et l'espace n'est pas très important puisqu'il se trouve appuyait contre le chambranle de la porte. Tout en regardant devant moi, au moment où je le croise, une odeur d'alcool se dégage de son haleine. Un frisson involontaire me parcourt le corps. Je presse le pas, tout en sentant son regard posé sur moi, direction l'ascenseur, pour rejoindre le parking souterrain.

Lorsque j'arrive au sous-sol, j'ai la désagréable surprise de constater que la lumière ne fonctionne pas. Je m'empare de mon téléphone afin de m'éclairer et me dirige vers ma voiture. Arrivée devant mon véhicule, j'éclaire mon sac en positionnant mon téléphone à l'intérieur pour récupérer mes clés, mais à cet instant quelqu'un me pose un mouchoir sur le nez. J'essaye de me débattre, de crier, mais l'asseyant est plus fort que moi et je perds conscience.

POUR LES BEAUX YEUX D'UN INCONNU - Auteure ANNA LORATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant