Le Saint Graal TOME 1

Chapitre II C'est moi, Morgane !

Anaïs

Je regarde la jeune femme, perdue. Je me tourne vers Gilgamesh en espérant avoir une réponse. Il souffle lourdement et détourne la tête, semblant un peu mal à l'aise. Hum... ?

« Tu... ne te souviens pas de moi... ? , me demande-t-elle, surprise. C'est moi, Morgane ! Morgane LOTARD ! On était dans la même classe au lycée ! »

Je l'observe puis réfléchis. Le lycée... ? C'est quoi, déjà, le lycée... ? AH ! Si, je me souviens ! C'était... il y a cinq ans ! Je tape dans ma main, réalisant la situation.

« Je vois ! C'est pour ça que je ne te reconnaissais pas ! , affirme-je, acquiesçant de la tête.

- Pardon... ? , me dévisage-t-elle.

- Je ne m'en souviens pas, désolée... , tire-je la langue, un peu embêtée. On était proche... ? » , demande-je, des plus sérieuses.

Elle ouvre de grands yeux et fait une tête très étrange. On dirait de la non-compréhension, de la colère et de la tristesse.

« Tu te fous de moi, c'est ça... ? Tu as disparu, comme ça, sans prévenir, et maintenant, tu ne te souviens pas de moi ? J'étais ta meilleure-amie ! Tu m'as abandonnée, sans nouvelles ! Je t'ai envoyé des messages, j'ai tenté de t'appeler... Mais rien ! Tu avais tout simplement... disparu. Et maintenant, tu fais celle qui a tout oublié ?! Tu te rends compte de ce que tu es en train de faire ?! » , s'écrit-elle, hors d'elle.

Je ne dis rien, pensive. Elle semble vraiment mal... Avant que je n'ai pu dire quoi que se soit, c'est Gilgamesh qui a pris la parole pour prendre ma défense.

« Elle a vraiment perdu la mémoire. Et pas que sa mémoire, d'ailleurs. Si elle n'allait plus en cours, il y avait une raison derrière. Surveille donc tes propos. Même si vous étiez proche, aujourd'hui...

- Gil ! C'est bon ! » , souris-je pour le calmer.

S'il continue, il risque de s'énerver pour de bon... Je l'ai déjà vu en colère une fois, mais ça ne se reproduira plus. Plus sous mes yeux, en tout cas : il fait beaucoup trop peur ! Je me retourne vers la dénommée Morgane, un peu triste.

« Tu... me détestes ? , demande-je, bredouille, en attrapant ses mains.

- Hein ? »

Elle me regarde, ne sachant que dire. Elle rigole de peur, essayant de bien cerner la situation.

« Attends... Donc, tu... Tu ne te rappelles plus du tout de moi... ? Ni même de Morgan, ni de Gabrielle... ? Tout ce qu'on a vécu ensemble... ?

- Morgan... ? Mais tu ne t'appelles pas Morgane... ? , demande-je, perplexe.

- Mais Morgan ! Notre ami, à toutes les deux ! Le gars en STI ! , s'écrit-elle, apeurée.

- STI ? C'est quoi, ça ? C'est un métier ? , me tourne-je vers Gil, perdue.

- C'est une filière au lycée. Toi, tu étais en général, et lui, en STI. , fait très court celui que j'ai questionné.

- Ah ! Je vois ! , souris-je, heureuse d'avoir fait une découverte aujourd'hui.

- Mais... Mais... , bégaie Morgane.

- Tu dois être quelqu'un de bien ! Je devais être heureuse, à tes côtés ! , m'exprime-je en lui reprenant ses mains. Et tu dis m'avoir envoyé des messages... ? , réfléchis-je à ses paroles précédentes. Gil, comment on envoie des messages ? On peut le faire autrement qu'avec des mots ? AH ! Je sais ! Avec des gestes ! , réponds-je moi-même à la question.