Le jeu du Lapin

Chapitre 18: Perdu

Thomas regardait sans arrêt l'ensemble des photos. Ses mouvements étaient rapide et saccadés, il tremblait de stupeur et suait. Comment avait-elle eu ces photos, il ne pouvait avoir aucune réponse ! Rien ne sortait de sa bouche, pourtant ce n'était pas les questions qui lui manquaient. Il n'y avait que le bruit des photos qui se frottaient les unes sur les autres lorsque Thomas les faisaient défiler dans ses mains. Sophie l'observait d'un visage machiavélique. Son sourire était de mise, et ce fameux rire sournois et lent arrivait jusqu'aux oreilles de Thomas, impuissant.

« Tu as l'air surpris. » Dit Sophie.

Thomas avait relevé sa tête pour voir le visage de son amie. Son propre visage exprimait la terreur présente dans tout son corps. Ne pouvant agir et parler, il s'était contenté de l'écouter.

« Tu te souviens de ce jour au lycée ? Quand je t'avais demandé de m'accompagner ? »

(1 semaine avant le début du jeu, dans la salle de classe de Thomas et Sophie)

Thomas était assis à son bureau. C'était la fin de la journée de cours, tous les élèves commençaient à sortir de l'établissement. Il était 16h, Thomas était épuisé. Sophie s'était approchée de lui pour lui demander quelque chose :

« - Thomas, j'ai quelque chose à te montrer, tu peux m'accompagner pour cet après-midi ? Demanda Sophie.

- Hein ? Non désolé. Mes parents m'ont demandé de rentrer tôt aujourd'hui. Je n'aurais pas le temps de m'arrêter en cours de route. » Répondit Thomas.

Elle était embarrassée. Il devait s'agir de quelque chose de vraiment important.

« Mais cinq minute suffira ! Ok ? Tu dois bien avoir cinq minutes non ? » Insista-t-elle.

Thomas avait soupiré. Fatigué et pressé, il ne voulait pas trop s'attarder sur cette conversation.

« Désolé. Je ne peux vraiment pas aujourd'hui. Si tu as quelque chose à me dire tu pourras me le dire demain. A plus. »

Il avait fait un signe de main puis était sorti de la salle, laissant Sophie seule à l'intérieur. De petites larmes avaient commencé à couler sur ses joues. Ses pensées étaient devenues moroses.

« Je voulais te parler de mon père à l'hôpital... » Avait-elle pensé.

Elle avait ramassé ses affaires et était sortie du lycée. Sur le chemin du retour, elle avait décidé de passer un peu de temps dehors pour se changer les idées.

Elle avait fait un peu de shopping. Les bras pleins de sacs en tout genre, elle s'était fait plaisir et s'apprêtait à rentrer.

Cependant, elle n'était pas seule au centre. Depuis le recoin de son œil, elle avait vu sortir d'une boutique une personne très familière. Peut-être même trop familière. Il s'agissait d'une scène qu'elle n'aurait jamais souhaité voir. Thomas était en train de sortir d'une boutique. Il était accompagné d'une fille qui lui tenait la main. Elle n'était pas inconnue de Sophie : cheveux blonds et légèrement bouclés, corps mince et gracieux, elle l'avait parfaitement reconnue. Il s'agissait d'une des amies de classe de Thomas, Karine. Sophie l'enviait chaque jour. Elle se sentait ridicule à côté d'elle et de sa beauté. Sa jalousie était extrême. Elle serrait ses sacs d'une forte poigne. Sa colère et sa tristesse n'étaient rien comparées à la pluie diluvienne qui avait commencé à tomber. Malgré l'affluence qu'il y avait, ses yeux étaient obnubilés par le couple.

« Il m'a menti pour sortir avec cette fille. » Pensait Sophie.

Il n'y avait plus d'amitié qui tienne. Thomas l'avait trahi avec Karine. Le menteur doit mourir...